10/17/2015

De l’oeuvrier à l’ouvrier.





La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.

Charles Baudelaire, Correspondances.

« Une civilisation se transforme lorsque le travail devient tout à coup une valeur. »
André Malraux.


Afin de mieux saisir...

Officiellement, la maçonnerie spéculative, telle que le plus grand l’appréhende aujourd’hui, naît le 24 juin 1717 par la création de la grande Loge de Londres(fig.2). Cet acte fondateur qui voit le regroupement de quatre loges déjà constituées est considéré de façon commune d’une maçonnerie ayant désormais pour objet la recherche intellectuelle, par opposition à la maçonnerie opérative, confrérie d’artisans soucieux de préserver leurs droits et de protéger leurs secrets de métier.
Les premières traces de groupements d’ouvriers, pour ce qui en est vérifiable, dateraient de l’Antiquité, on retrouve des corporations d’artisans en Egypte, sous la XIIe dynastie (v. 2200 av. JC), en Israël, lors de la construction du temple par le roi salomon, en Italie au VIIIe siècle avant notre ère (fig. 3).
Toute construction monumentale implique en effet une organisation hiérarchisée des différents corps de métiers sous la forme de confrérie ou de collèges.
Entre le VIIIe et le XIe siècle apparaissent sous nos contrées les premières solidarités de métiers et par là l’ébauche des premières corporations, les lois de Charlemagne protègent les travailleurs, leur garantissant un juste salaire, les confréries religieuses créent une entraide grâce aux dons et aux cotisations de leurs membres. En 1082 Guillaume de Normandie installe les premiers tailleurs de pierre au Mont-Saint-Michel (fig. 4), il y fonde une école de taille de pierre placée sous la direction des moines de Cluny.
Au XIIe et au XIIIe siècle naissent et se développent les corporations des villes et le compagnonnage (fig. 5).

Ces corporations du bâtiment de par la nature de leurs travaux touchaient à l'espace, au poids, à la mesure, au nombre et à la géométrie. A l'époque médiévale, ces éléments étaient l'apanage le plus souvent de certains ordres religieux et de personnes que nous qualifierons de "connaissants". Ainsi donc, la Franc-Maçonnerie fut, dès son origine, un art procédant de la connaissance ou de la « gnose »... Dieu étant le Grand Architecte de l'Univers, toute architecture en découle et tout architecte ou constructeur ou oeuvrier n'en sont que des exécutants du plan Universel (fig. 6)...
Nous avons dit Franc-Maçon. Le terme « Franc » se réfère aux privilèges de franchise dont bénéficiaient certaines abbayes de droits seigneuriaux, échappant ainsi aux contraintes. Cette « Franchise » à l'époque médiévale, fut, entre autre, l'apanage de la fraternité du « Saint devoir de Dieu », placé sous l’autorité des Templiers dont la protection était universelle et conférait partout la « liberté de passer »...

C’est donc ainsi durant le Moyen Âge, dès le XIème siècle que ces organisations (guildes, confréries) vont connaître leur âge d’or. Il semble que les premiers compagnons se soient formés au début du XIIe autour des cathédrales en construction, entre les artisans et les familares (laïcs travaillant avec les moines) ayant quitté les monastères, ils se regroupent par métier et se dotent de pratiques et de statuts spécifiques dont le plus ancien à nous être parvenu, le manuscrit Regius, date de 1390 (fig.7).
On y voit la mention de loges, lieux d’échanges, de confrontation d’idées, d’expérience, d’apprentissage et de perfectionnement, de fraternité, en somme.
On y voit la mise en place de la catégorie des apprentis, des compagnons, l’obligation du secret et la prestation d’un serment. Des éléments constitutifs que l’on retrouvera, jusqu’à aujourd’hui.
On y rencontre également différentes légendes de création, comme autant de mythes fondateurs, qui font de la maçonnerie de l’époque le dépositaire de savoirs qui datent de l’époque biblique et plus précisément de la construction du Temple par le roi Salomon et Maître Hiram (fig. 8), son architecte.
Ce chantier mythique aurait nécessité la participation de 153000 hommes et duré sept ans et demi. L’organisation d’une telle armée passa par l’introduction d’une hiérarchie à même d’autoriser la gestion humaine en définissant tâches et compétences de chacun :
Ainsi
-les ouvriers
-les apprentis
-les compagnons
-les maîtres
Maître Hiram fit en sorte que chacun, selon grade, reçoive une assignation pour se faire payer, un mot de passe pour se faire reconnaître. Trois compagnons à qui il avait refusé la maîtrise et le mot de passe l’assassinèrent. Le fondateur du compagnonnage avait préféré la mort à la divulgation du secret, mais son décès n’entraina par pour autant l’arrêt du chantier. Soucieux de la transmission du savoir, Hiram, par la création d’un ordre avait mis en place une chaîne d’oeuvriers capable d’assurer, en dépit de la disparition d’un de ses maillons les plus importants, la continuité du chantier et la transmission du savoir.
Au roi Salomon (fig. 9) sont associés deux autres personnages sur la vie desquels il serait trop long ici de se pencher en détail, Maître Jacques (fig. 10) et le père Soubise (fig. 11). Tous deux auraient participé à la construction du Temple. Maître jacques, tailleur de pierres, aurait visité et se serait instruit à la lumière des hauts lieux d’Egypte et de Grèce, il fut assassiné par un de ses disciples alors qu’il était en prière. Le Père Soubise, charpentier, aurait été associé à maître Jacques, il est toujours représenté avec l’habit de saint benoit, signe des relations très étroites qui unirent en Occident le monde ouvrier et le monde bénédictin.
Ces trois personnages « mythologiques » qui animent les légendes compagnonniques n’ont pas été choisis au hasard : On y retrouve un roi, un tailleur de pierre, un moine. On y retrouve le schéma fondateur et organisateur de la société médiévale qui veut que l’homme soit classé dans l’un des trois ordres qui composent la société de l’époque (ceux qui se battent et dirigent, ceux qui travaillent et ceux qui prie) mais d’autre par, par l’association avec Hiram, le triptyque des métiers majeurs de la cathédrale : les métiers du fer, de la pierre, du bois.
Car au bâtisseur se substitue désormais, en une tâche consacrée, l’héritier de la première œuvre sacrée que fut la construction du Temple (fig. 12).
L’identification, la mythification de l’œuvre contribue dès lors à élever celui qui y participe au dessus de la masse, par sa contribution volontaire et consciente au chantier d’un temple à même de rendre gloire sur terre au Très Haut.
Car ces ouvriers participent à une œuvre sacrée en construisant à la gloire de Dieu, établissant ainsi un lien entre la transmission du savoir-faire et le domaine spirituel.

Au-delà, il est à noter que cette forme d’association ne concerne pas tous les métiers mais seulement ceux qui exigent de l’ouvrier, grâce à son intelligence et ses outils, une transformation de la matière, du brut au parfait (fig. 13).

Mais la réalisation de cette mission devenue quasi-sacrée ne saurait en permettre la participation qu’à l’élite des gens du métier formés et initiés à la particularité du travail à accomplir.
Car, je le répète, il s’agit de la construction d’édifices à la Gloire de Dieu (fig. 14).

Apprentis puis compagnons, c’est à eux que passe les pouvoirs de création architecturale dévolus aux moines, à ces spécialistes laïcs que sont les maîtres d’œuvre, les maçons, les tailleurs de pierre, les sculpteurs, les ymagiers.

Cette mission demande auprès de l’oeuvrier un certain nombre d’exigences :
-Ainsi, progressivement, afin d’élever l’esprit à la hauteur de la tâche à accomplir est-il demandé à l’Adepte l’assimilation des connaissances, du savoir construire à la connaissance de soi et par là l’acceptation des degrés dans cet apprentissage.
-La conservation et le respect des secrets de métier révélés au fur et à mesure.
-La compréhension du passage de la créature à la création dans l’univers du chantier, passage obligé quant à l’accès au symbole et au secret.
-Le devoir de transmission de ce secret de l’Art aux sujets capables.
-Le devoir de ne jamais cesser d’œuvrer à toute fin de perfection alors que celle-ci est étrangère à ce monde.
-Le devoir de toujours honorer Dieu par sa conduite et la pratique de l’Art en quelque endroit où l’on se trouve.

En réalité, l’identité des compagnonnages repose avant tout, dés l'origine, sur la mise en œuvre des principes chrétiens les plus élémentaires, et en cela une attitude reflétant bien davantage qu'une religiosité naturelle ou une conformité aux mœurs ambiantes, mais une véritable quête spirituelle.
Par cette démarche, l’oeuvrier, l’adepte… le compagnon, se réapproprie l’ouvrage, son exécution, il se libère de la servitude et, par le travail, se rend libre, corps et âme.

Parmi les indices pouvant nous aider à mieux connaître ces milieux professionnels qui par le caractère secret de leurs associations demeurent d’une approche difficile, il faut compter en premier lieu ces marques qui apparaissent en grand nombre sur les pierres taillées qui ont servi à bâtir bon nombre d’édifices (fig. 15/click). On s’est beaucoup interrogé sur l’origine et la signification de ces marques. Même si l’on en trouve dont l’inspiration peut-être religieuse, il faut y voir des marques permettant d’identifier l’auteur de l’ouvrage qui en garantit ainsi la qualité. Il semble bien que ce soit là la principale interprétation qu’il faille en donner. Il n’en reste pas moins que cette pratique comporte des implications adjacentes, sur lesquelles il convient de s’arrêter en raison de la complexité quelles laissent entrevoir.
Il n’est guère douteux que ces marques aient eu une valeur professionnelle voire symbolique. On sait qu’elles se transmettaient de père en fils et qu’elles contribuaient à établir des sortes de filiations et d’inscrire l’identité de l’exécutant (fig. 16) au sein de l’œuvre anonyme, permettant sans doute à des ouvriers de se reconnaître par ces signes qui nous paraissent aujourd’hui naïfs ou mystérieux.
On sait par ailleurs que ces marques permettaient d’effectuer le comptage en fin de journée en vue de procéder à la paie des ouvriers. En effet, dans les chantiers itinérants ou lorsqu’il fallait faire appel à un grand nombre d’ouvriers pour un gros chantier, on recrutait des ouvriers à la journée que l’on payait à la tâche. Dans les chantiers stables, comme ceux des grandes cathédrales du Nord, les équipes étaient plus sédentaires, les ouvriers mieux connus étaient payés à la journée et avaient moins de raisons de marquer leurs pierres.
Du fait du caractère initiatique que ces marques tendent à conférer à la vie professionnelle et de la solidarité corporative qu’elles contribuent à renforcer par le code de reconnaissance secrète qui s’établit par ce moyen de chantier en chantier, on a parfois eu tendance à y voir, là aussi, un des signes génétiques de la franc-maçonnerie.

Spiritualité du travail…

Cette glorification du travail, toujours d’actualité dans le cadre compagnonnique, devient fondement et ferment de ces corporations, ceci est vrai, et se doit d’être admis, à tout degré, à tout grade, à tout niveau hiérarchique.
Car le but édificateur de la tâche est transmis, par l’Initiation (fig. 17).
La véritable initiation transmet un secret. Elle ne vulgarise pas, elle ne met pas à la portée de tout le monde, elle n'uniformise pas. Il y a le secret : concilium vero et il y a les secrets. Les secrets concernent des rites de fondation venu du fond des âges païens ; des secrets de métier des maçons opératifs, secrets ayant rapport à des « tours de main », à des procédés utilisant la géométrie plane ou spatiale ; des secrets concernant la formule de fabrication de certains ciments comme celle utilisée par les Maçons de l'Empire Romain ; secret de manipulation, de transport, de mise en place de la pierre,  de rites de fondation d'un bâtiment etc... Secrets pour la plupart perdus car non utilisés par les Maçons spéculatifs ou acceptés.
Quant au Secret…

Les premières difficultés apparaissent pour les compagnons au XIVe siècle. Bons nombres d’ouvriers bâtisseurs, persécutés par Philippe le Bel, quittent la France. A qui leur demandait la raison, ils répondaient : « Nous voulons la liberté, nous ne voulons être ni serfs ni manants, nous voulons être ce que nous fit Saint Louis : des maçons francs, des ouvriers affranchis, des hommes respectés ». Les rapports sociaux se détériorent, la grève est interdite, le travail libre soumis à amende. La maîtrise est réservée à la bourgeoisie naissante.
En 1326, le Concile d'Avignon condamne les fraternités et les confréries, dont les pratiques, les insignes et le langage secret lui paraissent menacer l'orthodoxie de la foi[1].
La guerre de Cent Ans puis les conflits entre protestants et catholique[2] vont supprimer les grands chantiers religieux et désorganiser, quand elles ne sont pas interdites, les différentes confréries de métiers. Confrontés au chômage, suspectés par le pouvoir en place, les maçons opératifs se tourneront vers les pouvoirs locaux comme en Ecosse où les Statuts Shaw en 1598 vont organiser la vie des loges.
Soucieux de s’attirer les bonnes grâces des puissants, les maçons opératifs vont aussi prendre une décision qui aura une influence déterminante pour la création de la franc-maçonnerie moderne : dès le XVIIe siècle, les loges acceptent dans leur rang des hommes d’influence au sein de la Cité que ne sont pas des artisans. La première mention écrite d’un maçon ainsi intégré date de 1600. C’est là un tournant essentiel puisque, peu à peu, des loges feront leur apparition, constituée presque uniquement de francs-maçons non opératifs (fig. 18/Click).
La suite nous est connue, une lente mort programmée et fruit du « progrès » annoncé par les « lumières ». La naissance de l’ère nouvelle, dont ce siècle est l’héritier, sonne définitivement le glas des chantiers des temples. L’époque moderne substitue à l’adepte de l’Art l’artisan, à l’oeuvrier, l’ouvrier, le premier n’offrant plus que sa mémoire, le second que ses muscles. Le temps du travail est désormais compté, la créativité cède le pas au rendement, l’aliénation à la tâche reprend son droit et réaffirme la servitude (fig.19).
Entre interdictions et renaissances sous d’autres formes adaptées à la société contemporaine naissante l’oeuvrier bâtisseur perd sa place.
Les progrès de l’industrie, l’électricité, le chemin de fer, la mécanisation amènent des bouleversements dans les pratiques et les mentalités. Une incompatibilité se crée entre le nouvel état d’esprit de la classe ouvrière et les rites étranges et insolites du compagnonnage. Les progrès de l’industrie amènent une mécanisation et la division du travail. L’éducation technique, but essentiel du compagnonnage est de moins en moins nécessaire, le travail de la machine se substitue de plus en plus au travail humain : « l’ouvrier n’évolue plus » dira Agricol Perdiguier (fig. 20).
L’oeuvrier du sacré redevient ouvrier du profane.

Or, nous l’avons vu la démarche même de cette maçonnerie des origines ne peut légitimer son sens qu’en relation étroite avec le divin.

« Si Dieu ne bâtit l'ouvrage, les maçons construisent en vain... », comme il est écrit dans le Regius, en paraphrase des Psaumes.[3]
« Être un homme, c'est sentir, en posant sa pierre, que l'on contribue à bâtir le monde », nous dit Saint Exupéry.

Le XXe siècle a été celui des paradoxes pour le compagnonnage, voué à une disparition certaine, il s’est relevé petit à petit grâce à la volonté d’hommes qui ont su l’analyser et l’adapter à la nouvelle société (fig. 21). Pour certains il y perdra son âme, pour d’autre il y recouvrera les devoirs de transmission et de mémoire.
En novembre 2010, le compagnonnage français a été inscrit au Patrimoine Culturel Immatériel de l’UNESCO.

Le philosophe Bernard de Castéra en dira : « Le compagnonnage est l’héritier d’une culture ouvrière qui se confond avec le patrimoine spirituel des grandes civilisations.
Pour les plus antiques d’entre elles, les monuments architecturaux sont souvent les seuls témoins qui nous restent de l’effort des hommes pour s’élever du visible à l’invisible.
La richesse des rites et des légendes en témoigne, mais plus encore le geste ouvrier, celui qui produit ces œuvres. En accomplissant ce geste, c’est l’homme lui-même qui se construit, qui s’accomplit dans l’unité de la main et de la pensée.
Avec le recul du temps, il est permis de dire que le compagnonnage a joué un rôle éducateur. »

L’esprit spéculatif, initié il y a quatre siècles, libre des contingences professionnelles, a peut-être autorisé la survivance, la perduration de la notion du Grand Œuvre.
Victime à son tour de nombre de persécutions, de condamnations il n’a eu de cesse d’entretenir la Tradition, naïve pour certains, d’un certain idéal.
A l’image des confréries placées sous la protection ou le patronnage d’une divinité ou d’un saint[4], les Francs-maçons modernes proviennent tous de la loge de Saint Jean, espace de travail spatio-temporel sacré où, de midi à minuit, ils apprennent à élever des temples à la vertu et à creuser des cachots pour les vices. La Franc-maçonnerie, c'est à nouveau l'initiation oeuvrière, il s'agit pour le nouvel initié, devenu matière de son œuvre,  d'apprendre à passer de l'état de chose à l'état d'être, c'est le passage du "j'ai" au "je suis".
Le chantier entamé, cette fois-ci par l’intelligence, est sans cesse recommencé car contrairement à la cathédrale de l’oeuvrier passé, celui-ci n’a pas de fin, (fig. 22) les colonnes sans toit et la voute étoilée des temples maçonniques en impose l’image éternellement imparfaite. Si les fondations sont posées, le travail, la persévérance et la prière de l’Adepte sont tournés, moins vers l’élévation de tours à la Gloire de Dieu, qu’à la construction du Compagnon lui-même devenu artiste et objet de son propre travail, destiné à devenir meilleur, pour la Gloire du Grand Architecte.
À une époque partagée entre intégrisme de tous bords, délires sectaires et libéralisme sauvage, les hommes sont en quête de sagesse et d'amour, donc de philosophie. C'est sur cette même aspiration qu'a été créée la franc-maçonnerie au XVIIIe. En particulier en France, où elle a épousé ensuite les valeurs fondamentales de la République que sont la laïcité de l'État et le respect des droits de l'homme.
Mouvement humaniste, société initiatique, la franc-maçonnerie unit des hommes et des femmes dans la pratique d'un langage symbolique et dans l'observation de rituels, pour réfléchir, rêver, et, pourquoi pas, construire (fig. 23).



[1] Il est curieux, en tout cas, de constater que c'est justement aux environs de ce milieu du XIV, siècle que, pour la première fois vraisemblablement, une Loge de Francs-Maçons fut, en Angleterre, non plus dissoute et dispersée selon l'usage, après que l'édifice à propos duquel elle avait été ouverte fut terminé, mais, au contraire, maintenue en activité et donc conservée pour elle-même.
[2] En 1567  le protestant Théodore de Bèze fait sauter la croisée du transept de la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, amenant la scission entre «le Devoir» et «le Devoir de Liberté».Les compagnons catholiques sont appelés «Devoir» ou «Devoirants», Les protestants, «Devoir de Liberté» ou «Gavots».

[3] Si l’Eternel ne bâtit la maison, Ceux qui la bâtissent travaillent en vain; Si l’Eternel ne garde la ville, Celui qui la garde veille en vain. En vain vous levez-vous matin, vous couchez-vous tard, Et mangez-vous le pain de douleur; Il en donne autant à ses bien-aimés pendant leur sommeil. Ps 127.1-2
[4] Au Moyen Age, l’habitude est de placer une action et en particulier un métier sous la protection d’un saint. Les maçons qui ont le triangle pour emblème, symbole de la Trinité, ont choisi pour patron un grand nombre de saints. Le plus caractéristique paraît être Saint Thomas souvent représenté avec une équerre, instrument de l’architecte qu’il aurait été au service d’un roi de l’Inde, au cours de son périple en Orient. On cite aussi Saint Blaise, Saint Etienne, à cause de sa lapidation, et même Saint Louis, bâtisseur de la Sainte Chapelle. Pour les tailleurs de pierres, c’est Saint Ambroise ou Saint Silvestre, le pape bâtisseur, qui était invoqué à côté des saints protecteurs des maçons.

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