Conférence faite par C. CHEVILLON en 1938)
Constant Chevillon (1880 – 1944) Grand Maître de l’Ordre Maçonnique de Memphis-Misraïm,
assassiné par les allemands le 25 mars 1944)
Transmis par M. Cyvard via
crptrad-martinisme (http://affinitiz.net/space/crptrad-martinisme)
Tout le monde le sait, le Graal est ce
vase d'émeraude dans lequel, au soir de la Passion, Joseph d'Arimathie
recueillit quelques gouttes de sang du Christ avant de le coucher sur la pierre
impolluée de son tombeau. Un vase précieux, une parcelle infinitésimale du sang
de Dieu, tel est le socle, à la fois, poétique et métaphysique, sur lequel
repose la légende sacrée du Moyen-âge. Je dis bien du Moyen-âge, car les
Saintes écritures n'en soufflent mot. Les évangiles sont muets, même celui de
Jean, le disciple aimé du Christ, même, les actes des apôtres et les Pères des
premiers siècles de l'ère chrétienne, pourtant si empressés à réunir autour du
drame du calvaire un faisceau de preuves tangibles. De ce fait, du reste
troublant, pouvons-nous nier catégoriquement l'existence du Graal ? Non, sans
doute ! Mais pouvons-nous conclure affirmativement comme le firent certains
historiographes médiévaux ? Encore moins ! Nous sommes donc en face de cette
sublime légende, dans un sentiment d'imprécision qui ajoute au charme
religieux, d'ailleurs si prenant, la mystérieuse auréole tissée par
l'imagination créatrice.
Comment naquit la légende ? Il est difficile
de le déterminer. Elle fut, sans aucun doute, transmise de bouche à oreille en
certains cercles ésotériques présumés détenteurs de la doctrine secrète du
Christ, à une époque où le Christianisme avait déjà pénétré les couches
profondes de la civilisation méditerranéenne. Ses propagateurs avaient-ils,
entre les mains, le vase sacré, l'avaient-ils contemplé, ou parlaient-ils par
ouï-dire ? Nul ne le sait, car à l'origine des légendes il y a toujours, à
défaut d'un fait précis, un poète à l'imagination mystique et ardente, ou un
philosophe à la pensée profonde. Une seule chose peut être affirmée avec un
maximum de certitude : Si le Graal n'eut jamais une réalité tangible, sa
légende fut conçue et transmise par les adeptes des doctrines Gnostiques dont
l'école Alexandrine fut, à un moment donné, l'inépuisable réservoir. Pour bien
comprendre le sens de cette légende, la créance qu'elle a connue et les
miracles de foi, d'espérance et d'amour qu'elle a suscités, il importe, en
effet, de se reporter à son berceau originel. Il faut savoir aussi que
l'enseignement de Jésus, en dehors de sa forme sublime, n'apporte pas dans
l'humanité une révolution religieuse proprement dite. Il n'y a point
d'innovations dans les évangiles, il y a seulement une restitution complète et
divine des antiques traditions ancestrales, une nouvelle révélation. Les
lambeaux dispersés et parfois méconnaissables de l'antique révélation animaient
encore les religions diverses répandues dans le monde civilisé. Le polythéisme
de la Grèce et de Rome, le dualisme du premier Zoroastre, le monothéisme plus
ou moins polymorphe de l'Egypte, de l'Inde et des peuples Celtes conservaient
des parcelles prodigieuses de la vérité tombée dans le domaine de la
dispersion. Le Christ parut dans le -- 105 -- milieu où la lettre des dogmes
avait conservé sa plus grande pureté. Transgressant la lettre, il s'appuya sur
l'esprit et sa doctrine, ainsi, devint universelle, parce qu'elle regroupait
dans son sein l'ensemble des vérités dont les hommes se partageaient la
connaissance sans pouvoir en réaliser la synthèse.
Mais les dogmes ne se suffisent pas à
eux-mêmes ; pour les transporter du domaine spéculatif dans le champ de
l'activité humaine, il leur faut un support plus ou moins tangible. Ils
s'apparentent, en quelque sorte, à un théorème dont l'incidence scientifique
apparaît seulement après son expérimentation réitérée dans le monde des
relations concrètes. Sur le terrain religieux le support des vérités
dogmatiques, c'est le Rite, ou le culte, expression sociale des idées
transcendantes. Ici, nous touchons, sans contestation possible, au mystère du
Graal, à l'essence même de la légende dont la base est purement culturelle.
Cette base, c'est le dogme et le Rite du
sacrifice dont la coupe est un instrument, le sang la matière: La coupe ! Celle
des offrandes et celle des libations. Le sang ! Véhicule de la vie, répandu,
recueilli et consommé pour régénérer la vie. Le sang des tauroboles
mithriaques, purificateur, rénovateur, symbole de la lumière et de l'énergie, milieu
où naît l'activité avec, pour conséquence, l'amour. Or, si le Christ a restitué
l'universelle Gnose, il fallait aux hommes le support des symboles millénaires
adaptés à la doctrine et c'est pourquoi ils les ont ressuscités.
Experts dans la science de leur époque,
les docteurs. Gnostiques n'eurent donc aucune peine à réunir les éléments de la
légende, à en reconstituer la forme, à en interpréter le symbolisme. Telle doit
être, si la réalité fut inexistante, l'origine du Graal ; c'est une transformation
des rites antiques, venus jusqu'à nous des tréfonds de l'histoire. Les docteurs
Gnostiques ont, du reste, bien d'autres choses à leur actif. Seuls, parmi les
chrétiens de la primitive Eglise, ils étaient capables de réaliser un
syncrétisme logique sur les variations religieuses humaines ; aussi, c'est à
eux qu'il faut attribuer les rudiments de la première philosophie chrétienne et
de la première théologie comme tout le cérémonial sacramentel longtemps
représenté par l'unique rite de la coupe et de la fraction du pain. C'est
pourquoi ce rite de la coupe, pratiqué depuis toujours et utilisé par Jésus
pour une fin nouvelle et sublimée, nous le retrouvons au sein des cénacles
secrets de la Gnose, sous la forme d'une foi ardente au divin Graal. Et cette
foi, malgré l'antiquité de son objet matériel, ne perdit rien alors, par sa
métamorphose, de la spontanéité de sa rénovation. Aucun peuple, en effet,
n'avait osé jusqu'alors conserver la trace du sang de son Dieu rédempteur en
une coupe cachée aux yeux des profanes dans la cella du Temple consacré à son
culte, aucune légende de cette sorte, en effet, ne nous est parvenue, ni sur
Osiris, ni sur Adonis, ou Dyonisios Zagreus.
Ainsi formée, la légende du Graal devait
trouver son plein épanouissement dans le climat mystique de la période
médiévale. La foi profonde des masses, leur imagination collective exacerbée,
puis déçue, par la Parousie de l'an Mil, infidèle au rendez-vous fixé par les
croyances populaires, essayaient de se raccrocher à toutes les branches -- 106
-- du mystère. Or, le Graal, avec son divin contenu, était une forme de cette
Parousie si redoutée et si attendue, il paraphrasait avec une éloquence chargée
de promesses la parole du fils de l'homme : « Voici que je suis avec vous
jusqu'à la consommation des siècles ». En France surtout, cette terre des
troubadours et des trouvères, la légende s'accrédita dans les coeurs et les
intelligences et les chevaliers de la Table ronde s'éclipsèrent progressivement
devant les chevaliers du Graal ou se confondirent avec eux.
Mais comment la légende, de son lieu
d'origine, vient-elle s'implanter dans la lointaine Occitanie ? A la manière,
sans doute, des Saintes Maries de la Mer venues des rives de la Palestine sur
les côtes de Provence ; car, c'est dans la vallée du Rhône et les pays de
langue d'Oc, qu'elle poussa ses racines les plus vivaces et les plus profondes.
Aujourd'hui encore on l'y retrouve estompée et imprécise mais toujours
frémissante de son parfum d'amour. Mais, hâtons-nous de le dire, elle ne vint pas
chez nous par la mer, comme la pécheresse sanctifiée de Magdala. Elle
s'achemina plus lentement par la voie continentale. Traversant le Bosphore et
les mers homériques, elle s'installa d'abord au pays d'Orphée comme pour y
faire oublier le cri des ménades, et les accents de la lyre inspirée du poète.
Elle s'infiltra vers les côtes de Dalmatie et c'est peut-être la voie de la
légende chrétienne qui annonça aux échos de l'Epire et de la mer Adriatique : «
Pan, le grand Pan est mort ! » car Jésus était venu remplacer les dieux
antiques sur leurs propres autels. Quelle figure, en effet, aurait pu faire le
grand Pan, le Dieu païen de l'Universelle nature en présence de Celui qui
prononça dans la plaine de Galilée, cette parole jamais entendue : « Je suis la
Voie, la Vérité et la Vie » ? De la côte Dalmate, elle gagna l'Italie du Nord,
où l'on conserve encore la coupe qui, dit-on, servit au Christ pour consommer
la Cène, et par les cols des Alpes elle gagna la Gaule, Lyon, la ville
mystique, où elle retrouva la trace des disciples de Marcion, suivit la vallée
du Rhône pour arriver au pays de Guilhabert et d'Esclarmonde recevoir son
apothéose à Montségur dans le sang des derniers cathares. Nulle part, en effet,
sinon dans la terre d'Oc, le culte du Graal ne fut mieux caractérisé et plus
ardent. Du reste, si nous nous en rapportons aux faibles lueurs que la mémoire
des foules nous a transmises, comme à regret, par le truchement des poètes,
l'antique domaine des Comtes de Toulouse et de Foix, apparaît à nos yeux, non seulement
comme le lieu où la légende a pris sa forme définitive et parfaite, mais comme
le centre radiant d'où elle s'est envolée pour conquérir les âmes et les
coeurs, des rives de l'Atlantique jusqu'aux confins de la Germanie. Et c'est
logique, car pour arriver en sa terre d'élection elle a cheminé dans le
silence, acceptée seulement par des cercles discrets et fermés dont la suspecte
orthodoxie, étroitement surveillée par des pasteurs rigides, ne permettait
aucune promulgation retentissante. Il fallait un peuple libre, enthousiaste et
cultivé pour magnifier la légende et lui donner des ailes, un peuple fort pour
lui communiquer sa sève et la nourrir de sa substance, la revêtir d'un maximum
de crédibilité ! La race des Albigeois, aux moeurs pures et sévères, à l'âme
ardente, à l'intelligence déliée, seule était capable de réaliser le miracle de
la divulgation du Graal. Ce miracle, du reste, pour -- 107 -- eux, n'en fut pas
un, car à leurs yeux le vase divin était une réalité, sinon tangible, du moins
basée sur les preuves irréfutables. La tradition, en effet, nous confirme que
les chefs de la grande Eglise Cathare, prétendaient avoir reçu le Graal comme
un dépôt sacré, de la main même de l'Apôtre inconnu, arrivé de l'Orient, pour
leur apporter la très sainte Gnose.
Nous entrons ici, par l'intermédiaire du
Graal, dans le problème obscur et controversé de la filiation albigeoise. Les
documents authentiques nous manquent pour établir l'origine et la teneur de
leurs croyances de manière irréfutable. Pour obtenir une lumière tamisée et
incertaine, il faut nous reporter aux procès-verbaux de la Sainte Inquisition,
dont la partialité ne peut pas faire de doute. Selon les inquisiteurs qui
avaient déclenché la croisade de Simon de Montfort, l'existence de certains dogmes
était directement menacée par l'enseignement de Guihabert et de ses disciples,
il fallait donc trouver, coûte que coûte, une hérésie condamnable en chacune
des croyances et des pratiques albigeoises. Toute la procédure était donc faite
pour justifier les bûchers et les massacres et la vérité fut ainsi déformée par
les juges orthodoxes. Aussi, inspirés par les écrits inquisitoriaux d'une bonne
foi relative, les auteurs exposent des opinions divergentes et bien souvent
réticentes. Pour les uns, les Albigeois étaient partisans des doctrines
manichéennes et ils leur imposent un dualisme auquel ils n'ont peut-être jamais
pensé, du moins sous la forme rigide originelle. Pour d'autres, ils sont les
successeurs des Pauliciens et des Bogomiles suspects, également, de
manichéisme. D'autres encore prétendent que leurs croyances étaient purement
bouddhiques. La vérité exacte est difficile à déterminer, car l'Albigéisme nous
apparaît, à nous-mêmes, comme un syncrétisme des doctrines du proche Orient et
de l'école d'Alexandrie, conjuguées avec un peu d'Orphisme, de Pythagorisme et
une dose assez nettement déterminable de philosophie druidique. En un mot, les
Albigeois étaient des Gnostiques, des chrétiens dont la foi éclectique ne
rejetait, à priori, aucune des croyances antérieures à Jésus, mais les
incorporaient, au contraire, dans le dogme comme un moyen d'ascèse et de
perfection. Certes, ils admettaient, incontestablement, le dualisme du cosmos,
la lutte du Bien et du mal, mais le principe du mal n'était pas, pour eux, une
entité inéluctable et divine dressée en face du bien, c'était une conséquence
de la chute Nominale concrétisée en un démiurgo, dont l'action efficace sur le
plan matériel, devait être combattue sur le plan intellectuel et spirituel pour
arriver à une résorption progressive et, par conséquent, à une restitution de
la pureté primitive et au salut universel. C'est pourquoi les Albigeois
s'appelaient eux-mêmes les Cathares, les purs, par opposition aux hommes restés
dans l'obscurité matérielle, sous l'emprise des instincts et des passions,
prolongement de l'action démiurgique dans le monde sensible. Et cette
digression, dont le développement semble nous avoir éloigné du divin Graal,
nous y ramène au contraire, car le vase sacré, vestige tangible de la rédemption
humaine, était le symbole et le témoin de l'acte posé par Dieu lui-même, pour
amortir les effets de la catabole originelle et amorcer la lutte victorieuse du
bien contre le mal.
Revenons donc au Graal et voyons ce qu'est
devenue la légende. Le -- 108 -- dernier acte de la croisade déclenchée par
l'inquisition s'est déroulé au château, de Montségur, non loin de Foix, l'une
des capitales, avec Toulouse et Albi, du catharisme persécuté. Lorsque les
chevaliers, échappés au massacre des hommes du Nord, se réfugièrent dans la
forteresse, ils avaient avec eux, dit-on, tous leurs trésors les plus précieux
et par conséquent, s'il existait réellement, le divin Graal. Il courait donc le
risque, lors de la reddition inévitable, de tomber entre les mains des iconoclastes,
prompts à mépriser le legs du passé ou entre celles des sceptiques
inquisiteurs, profanateurs éventuels. Or, le vase ne fut pas retrouvé dans le
sac de la citadelle. Aussi, l'histoire aidée, peut-être, par l'imagination
populaire, aucun contrôle, en effet, n'est possible, l'histoire nous dit ceci :
Lorsque la résistance s'avéra inutile, quelques chevaliers, audacieux, se
laissèrent glisser sur les pentes abruptes de la montagne et parvinrent à
mettre en sûreté, dans les forêts et les cavernes pyrénéennes, à l'ombre
desquelles le culte albigeois se poursuivit plusieurs siècles encore après
l'ultime autodafé, le signe visible du salut. Malheureusement, on ne retrouva
jamais la trace des fugitifs et on ignorera probablement toujours l'inaccessible
refuge où ils cachèrent la sainte relique. Ainsi le Graal venu, sous le manteau
du mystère, échouer en la terre d'Oc, disparut non moins mystérieusement. Comme
il n'existe aucune pièce authentique de l'histoire susceptible de nous
permettre une affirmation à son égard, il ne nous reste rien, sinon la
merveilleuse légende, pour asseoir notre foi et justifier nos élans spirituels.
Je me garderai bien de jeter sur ces élans la froide douche du scepticisme, ou
de la négation, comme je me garderai de toute allégation dont la véracité ne
peut s'établir irrésistiblement. Je vous laisse donc le soin de fixer vous-même
votre croyance et de résoudre le problème selon vos vues du moment et surtout
selon les tendances de votre sensibilité personnelle. La légende a inspiré des
poètes et des musiciens, des chefs-d'oeuvre sont nés à son contact. Semblable
résultat n'est pas le fait d'un hasard impromptu et d'un désir purement humain.
Il y a là, à côté du besoin de merveilleux et de surnaturel, dont notre
imagination est pétrie, un retour de notre raison qui réclame, dans l'espace et
le temps, un support réel et tangible pour appuyer ses envolées. Notre raison
ressemble à l'apôtre Didyme, elle a besoin de toucher pour s'affermir dans la
certitude, elle s'accroche bien souvent aux fantaisies de l'imagination et en
proclame la réalité pour échapper aux arguments qu'elle distille d'un autre
côté sur les bases expérimentales.
Toute la puissance, toute la beauté et
toute la véracité données à la légende par la foule, par les artistes, les
poètes et les philosophes ésotéristes, reposent sur cette dernière observation.
Nous pouvons donc en faire notre profit et, nous penchant sur elle, ébaucher
une brève série de réflexions qui nous conduira vers les confins de la
mystique, c'est-à-dire jusque dans le tréfonds de notre être intérieur où se
trouve le véritable temple de Dieu. Dans cette lumière intérieure, et seule
véritable, toute autre lumière, même scientifique, étant un reflet déformé, le
Graal nous apparaîtra .dans sa splendeur sublime. Il remplira notre âme de sa
présence irréelle et sera pour chacun de nous un symbole probant et palpable de
la rédemption, comme la croix, comme la couronne d'épines, comme le tombeau où
fût enfermé le corps exsangue du Christ, à la veille du dernier Sabbat de la
loi mosaïque qui devait être l'aurore de la loi d'amour. La croix, la couronne
douloureuse, le tombeau dans le rocher nous rappellent le sacrifice surhumain
du fils de Dieu, mais le Graal nous apporte avec la dernière goutte de sang de
ses artères, un peu de son coeur et toute la charité du monde.
Le Graal
synthétise, sous la forme adoptée par l'universalité religieuse, toute la foi,
toute l'espérance et tout l'amour des âmes. Et le Graal invisible et réel, le
Graal vivant, que nous sommes seuls à pouvoir contempler dans le silence de
notre coeur, est peut-être plus beau, plus émouvant dans son mystère insondable
que le Graal d'émeraude de Joseph d'Arimathie, apporté au Cathares par un
apôtre inconnu. Mais ce. Graal énigmatique, il faut le chercher avant de le
découvrir, le chercher jusqu'à la lassitude dans les couches profondes de l'âme
et dans les replis du coeur, car chaque chrétien est un Graal, si son coeur est
pur et droite sa volonté, il est le vase d'élection où le sang du Christ répandu
sur la croix du Calvaire dépose le principe de sa vie propre et le feu de son
éternelle pensée.
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