ORDRE DE LYON
CHAPITRE CONSTANT CHEVILLON
MEDITATION SUR LES MYSTERES ET LES RAISONS DE L'INCARNATION
Mes Bien Aimés Frères
Chevaliers R+C,
En complément à notre travail
commun sur les versets de la Prière Dominicale, et dans ces jours qui précèdent
Noël, je vous propose une médiation sr les Mystères et les rasions de l'Incarnation de NSJ+C.
Je souscris totalement à la
thèse du théologien Olivier CLEMENT qui exprime le regret que l'occident
chrétien consacre à la fête de Noël, un aspect essentiellement humain, lorsque
la tradition Byzantine considère que l'Incarnation du Fils de Dieu constitue
une re-Création :
- Dieu vient à l'homme parce
que l'homme s'est séparé de Dieu
- Le Verbe, ce petit enfant,
n'a pas la parole dans la crèche, c'est l'anéantissement de Dieu se faisant
petit enfant pour nous sauver et réaliser cette re-Création du monde
- Dans l'incarnation se
trouve préfigurée l'annonce de la Passion.
I
Ainsi, reprenons le récit de
Luc.
"Or, en ce temps-là, parut un décret de César Auguste pour faire
recenser le monde entier. Ce premier recensement eut lieu à l'époque où
Quirinius était gouverneur de Syrie. Tous allaient se faire recenser, chacun
dans sa propre ville ; Joseph aussi monta de la ville de Nazareth en Galilée à
la ville de David qui s'appelle Bethléem en Judée, parce qu'il était de la
famille et de la descendance de David, pour se faire recenser avec Marie son
épouse, qui était enceinte."
(Luc II, 1-6)
Les raisons de ce voyage de
Joseph et de Marie étant rappelées, réfléchissons sur le récit de
l'Incarnation.
1- Premiers signalements de la Passion
"Or, pendant qu'ils étaient là, le jour où elle
devait accoucher arriva ; elle accoucha
de son fils premier-né, l'emmaillota et le déposa dans une mangeoire"
(Luc II, 6, 7)
En réponse à cet
emmaillotement et cette mangeoire, Joseph d'ARIMATHIE
"alla trouver Pilate et demanda le corps de
Jésus. Il le descendit de la croix, l'enveloppa d'un linceul et le déposa dans
une tombe taillée dans le roc"
(Luc XXXIII, 52, 53)
La Tradition Byzantine
considère que dès l'Incarnation est annoncée la Passion.
2 - Le Christ rejeté
"...parce qu'il n'y avait pas de place pour eux
dans la salle d'hôtes"
(Luc II, 7)
Corrélativement à cet absence
d'accueil de l'Enfant Dieu par les
hommes, le
Christ est rejeté, refusé par
l'homme : "Je suis venu au nom de
mon Père, et vous refusez de me recevoir. Qu'un autre vienne en son propre nom,
celui-là vous le recevrez !" (Jean
V, 43)
3 - la réception de la Bonne Nouvelle aux petits
" Il y avait dans le même pays des bergers qui
vivaient aux champs et montaient la garde pendant la nuit auprès de leur
troupeau. Un ange du Seigneur se
présenta devant eux, la gloire du Seigneur les enveloppa de lumière et ils
furent saisis d'une grande crainte.
L'ange leur dit : " Soyez sans crainte, car voici, je viens vous
annoncer une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple
: Il vous est né aujourd'hui, dans la
ville de David, un Sauveur qui est le Christ Seigneur ; et voici le signe qui vous est donné : vous
trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. " Tout à coup il y eut avec l'ange l'armée
céleste en masse qui chantait les louanges de Dieu et disait :
" Gloire à
Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix pour ses bien-aimés. "" (Luc II,
8-15)
A qui se trouve annoncé la
Bonne Nouvelle, à des bergers, à des êtres considérés comme impurs, par ceux qui s'estiment être des justes, des
savants, suivre la Loi de Moïse, impurs ces bergers sont considérés comme tels,
parce qu'ils sont en contact avec des
animaux de ce fait ils sont par ailleurs interdits d'accès à la synagogue.
A l'être jugé indigne par les
hommes, le Christ le conduit
immédiatement au Salut : Notre Seigneur a évangélisé les enfers. Cet acte de
Foi qui sera repris dans l'Eglise Universelle dans le cadre du Symbole dit
d'Athanase (1) dans la seconde partie du V° siècle, s'il était partie de la Foi
des semi-Ariens, apparaît dans la Tradition de l'Eglise Catholique au sens de
St Vincent de Lérins, pour la première
fois chez Rufin d'Aquilée vers 404 (2), lorsqu'il n'est pas sans intérêt d'évoquer
la Constitution de l'Eglise Egyptienne vers
500 qui, à la place e la descente aux enfers, emploie les termes "a libéré ceux qui étaient
enchaînés"(3).
Il n'est donc pas étonnant, que NSJ+C ait
immédiatement conduit le bon larron en Son Paradis : " Jésus lui répondit : " En vérité, je te le dis, aujourd'hui, tu
seras avec moi dans le paradis. " (Luc
XXIII, 43)
4 - la réciprocité du Témoignage par les petits, les
rejetés
" Or, quand les anges les eurent quittés pour le ciel,
les bergers se dirent entre eux : " Allons donc jusqu'à Bethléem et voyons
ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. " Ils y allèrent en hâte et trouvèrent Marie,
Joseph et le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils firent connaître ce qui
leur avait été dit au sujet de cet enfant.
Et tous ceux qui les entendirent furent étonnés de ce que leur disaient
les bergers" (Luc II, 15-19).
A ses propres disciples,
Jésus répond quant à savoir qui serait le plus grand :
"" Qui accueille en mon nom cet enfant,
m'accueille moi-même ; et qui m'accueille, accueille Celui qui m'a envoyé ; car
celui qui est le plus petit d'entre vous tous, voilà le plus grand.
"" (Luc IX, 48)
II
Reprenons si vous le voulez
bien par les rapprochements scripturaires suggérés, notre méditation.
1 - Les
conditions de et dans notre monde de la
Naissance de l'Enfant Dieu, qui accepte d'anéantir Sa Gloire Divine dans
le Temps de Son Incarnation, pour paraître tel un enfant semblant pareil à
nous, montre l'HUMILITE de DIEU qui déjà s'oppose au scénario proposé par le
Serpent à Eve : " vous serez comme des dieux" (Gen. III,
5).
La preuve de la Divinité de
J+C résulte de Sa résurrection d'entre les morts, cette mort physique,
conséquence du péché qui a fait entrer
le temps de l'homme en remplacement du Temps de Dieu :
" C'est dans la peine que tu t'en nourriras tous les
jours de ta vie." (Gen III, 17)
"A la sueur de ton visage tu mangeras du pain
jusqu'à ce que tu retournes au sol car c'est de lui que tu as été pris. Oui, tu
es poussière et à la poussière tu retourneras. " (Gen III,
19)
Une courte parenthèse, le
récit de l'Oeuvre des six Jours, présente les Jours de Dieu, distinctement dans
le plan de la Création nous concernant, alors que suite à la Chute, Dieu évoque
les jours de la vie" installant
la temporalité du monde avec pour fin, la mort physique de l'homme tu es poussière et à la poussière tu
retourneras.
Noël présente la soumission à
la temporalité du monde dans le cadre de la manifestation de l'Incarnation, mais
le Christ vrai Roi, ne se soumet pas aux erreurs du monde qui pensent que le
Messie aurait pour vocation de restaurer
le royaume et libérer la terre d'Israël mais ne sommes-nous pas dans une vision
et très humaine et très élitiste, qui s'oppose à l'universalité de Dieu, en
l'espèce à Son Amour, c'est à dire à l'Amour ? A Pilate l'interrogeant, le
Christ répond :
" Ma royauté n'est pas de ce monde." (Jean XVIII, 36)
" Ma royauté n'est pas de ce monde." Jésus+Christ
s'Incarne non dans un palais, mais à l'intérieur d'une mangeoire. Cette
mangeoire est un lieu qui permet de manger, de se rassasier, pour ce qui nous
semble dépourvu d'un droit, d'une âme, à savoir les bêtes. Or, né dans une
mangeoire, le Christ nous le rappelle :
"Je suis le pain vivant qui descend du ciel.
Celui qui mangera de ce pain vivra pour l'éternité. Et le pain que je donnerai,
c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. " (Jean VI,
51)
La temporalité disparaît au
profit de l'intemporalité recouvrée.
Le Christ donne Sa chair pour
sauver les hommes.
Cette mangeoire n'est pas
seulement l'annonce du tombeau, les langes ne sont pas seulement la
préfiguration du linceul, cette mangeoire, annonce le Pain de Vie, pour le
Chrétien la Sainte Eucharistie, cette Cène du dernier repas à partir duquel il
est dit " Maintenant, le Fils de
l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié par lui" (Jean
XIII, 31)
La glorification intervient
parce que le Christ a donné à Judas la bouchée de pain que Judas a donc
communié par la main du Sauveur, là est un autre Mystère (5) qui ne peut
intervenir dans le sujet posé ce soir.
L'espace particulier que
constitue ce lieu préfigure la Passion et la Glorification avec pour héritage notamment
ce Pain de Vie, ce Pain des Anges qui se distingue totalement à notre
nourriture terrestre, et constitue l'un des aspects de cette re-Création
permise par l'anéantissement de Dieu se faisant enfant.
2 Il
conviendrait de ne pas continuer à dépendre des maladies spirituelles (6) liées
à notre attache au monde et, jetant nos filets emplis de nos désirs trop
humains, enfin aller à la rencontre de Dieu.
Aller à la rencontre de Dieu,
c'st L'accueillir, et non pas tourner la tête vers Mammon ! Il n'y avait pas de
place pour accueillir la naissance de Jésus, avons-nous accordé une place à
notre Prochain, à nos prières, à notre tension vers Dieu, combien de temps
accordons-nous à l'autre, aux autres, cela est-il épisodique, quotidien ? Noël
nous invite à la Communion et non à l'égoïsme.
3 La
réception de la Bonne Nouvelle et ses conséquences ne peut s'adresser à
l'indécis, à celui qui croit savoir et connaître sinon disposer du monde, qu'il
s'agisse des docteurs, des pharisiens, des prêtres grand prêtres confortés par leur assurance de
connaître et respecter la Loi de Moïse (7), la Bonne Nouvelle ne peut être
reçue par les tièdes : " Je sais tes oeuvres : tu n'es ni froid ni bouillant.
Que n'es-tu froid ou bouillant ! Mais parce que tu es tiède, et non froid ou
bouillant, je vais te vomir de ma bouche." (Apoc III, 15-17)
De quelle tiédeur s'agit-il
? Celui qui est tiède ne soufre pas de
la chaleur ou du froid, dsans son confort, il ne se pose aucune question et vit
l'instant, le déroulement de sa vie, en considérant que tout est naturellement
harmonieux pour lui, et à supposer qu'il s'interroge sur Dieu il pensera sans
doute que tout cela lui fut préparé, offert, de par son état ou ce qu'il
considère comme ses bonne actions antérieures telle une récompense.
Ne
nous méprenons-pas Mes Bien Aimés Frères, n'est-il pas rappelé lors de la
fermeture du Chapitre que le but du
Chevalier R+C est de " Rendre hommage à la Divinité dans son cœur, dans son
âme et dans son esprit. Proclamer sa Gloire par des actes."
Celui qui est froid est appelé
à acquérir cette Lumière, cette Chaleur liée à la conscience de La Présence,
pentecôte personnelle à laquelle tous les êtres sont appelés. Certes, l'être peut vouloir demeurer froid et
ne pas répondre à cette rencontre de La Grâce, qu'importe, le Temps de Dieu
n'est pas le temps de l'homme, et finalement chacun reviendra à Dieu, au plus
tard lors du Jugement qui est la rencontre de face à face où tous les êtres
devant l'Amour, cet Amour Absolu, s'effaceront, dans un acte d'humilité qui
devient reconnaissance consciente que nous sommes tous enfants de Dieu.
A celui qui est chaud,
appartient la responsabilité d'agir dans le monde, il n'est pas dans le confort
illusoire du tiède, celui qui est chaud sait même qu'il pourrait trébucher, se
relever alors avec cette humilité constamment présente de ceux qui savent, il
peut être un ouvrier, mais aussi un aide pour le Maître de la moisson, parce
que par sa vie, il indique la Voie, cette Voie de Celui qui a dit : " Je
suis le chemin et la vérité et la vie. Personne ne va au Père si ce n'est par
moi." (Jean XIV, 6)
Ainsi comme le rappelle NSJ+C
: "'il y aura de la joie dans le
ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf
justes qui n'ont pas besoin de conversion." (Luc
XV, 7) et l'Apôtre d'ajouter : "Voilà
ce qui est beau et agréable aux yeux de Dieu notre Sauveur, qui veut que tous
les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité" (I Timothée II, 3,4)
4 En ces
jours qui précèdent Noël, rappel de l'Incarnation de Celui qui nous a déjà
sauvé, réintégré mais dont nous devons parce que par Amour Il nous a laissé la
liberté, accepter librement le Salut, Mes Bien Aimés Frères Chevaliers R+C je
vous le demande, quel est notre Devoir ?
" Rendre
hommage à la Divinité dans son cœur, dans son âme et dans son esprit. Proclamer
sa Gloire par des actes."
Proclamer
la Gloire de Dieu par des actes !
"Puisque donc toutes ces choses doivent se
dissoudre, quelles ne doivent pas être la sainteté de votre conduite et votre
piété, tandis que vous attendez et hâtez l'avènement du jour de Dieu." (II Pierre
III, 11, 12)
Nous sommes bien dans une
re-Création, permise par l'Incarnation et actualisée par la Résurrection, mais
ne nous trompons pas, si l'Esprit Saint est revenu parmi les hommes une
première fois au soir de la Résurrection, cette Pentecôte trop souvent oubliée
rappelée par Jean XX, 19-24 : "Le soir de ce même jour qui était le
premier de la semaine, alors que, par crainte des Juifs, les portes de la
maison où se trouvaient les disciples étaient verrouillées, Jésus vint, il se
tint au milieu d'eux et il leur dit : " La paix soit avec vous. "
Tout en parlant, il leur montra ses mains et son côté.
En voyant le Seigneur, les disciples furent tout à la joie. Alors, à nouveau,
Jésus leur dit : " La paix soit avec vous. Comme le Père m'a envoyé, à mon
tour je vous envoie. " Ayant ainsi
parlé, il souffla sur eux et leur dit : " Recevez l'Esprit Saint ; ceux à
qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les
retiendrez, ils leur seront retenus. ", il nous revient d'être fidèle
:"Priez sans cesse, rendez
grâce en toute circonstance, car c'est la volonté de Dieu à votre égard dans le
Christ Jésus. N'éteignez pas l'Esprit." (I Thessaloniciens, V, 17-20)
N'éteignez pas l'Esprit,
c'est-à dire maintenons la Présence de l'Esprit Saint dans la re-Création du
monde, cet Esprit qui avait quitté le monde à la suite e la Chute.
Maintenir la Présence de
l'Esprit dans le monde, l'Esprit Saint qui procède de toute éternité du
Père (Jean XV, 26), et qui dans le champ de la Création est notamment la relation d'Amour entre le
Père et le Fils, en ce qu'Il procède alors du Père par le Fils, ne pas éteindre
l'Esprit mais maintenir au contraire Sa Présence, suppose que par la pratique
de l'Amour, la tension vers Dieu, par nos bonnes actions et nos prières, comme
le rappelle Pierre, nous agissions pour hâter l'avènement du Jour de Dieu, Jour
ne dépendant pas de J+C mais de notre action pour le monde que nous entrainions
dans notre Chute.
C'est à l'homme que revient
cette tâche d'amener la Nature à sa délivrance ainsi que le rappelle l'Apôtre (Romains VIII, 19-23) et non à Dieu,
aussi le Christ s'adressant au Père le déclare : "Je prie pour eux ; je ne prie pas pour le monde" (Jean XVII, 9).
A l'homme et non à Dieu " Car la création attend avec
impatience la révélation des fils de Dieu : livrée au pouvoir du néant-non de
son propre gré, mais par l'autorité de celui qui l'a livrée, elle garde
l'espérance, car elle aussi sera libérée de l'esclavage de la corruption, pour
avoir part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu." (Romains
VIII, 20-22)
L'humilité dans Sa naissance
de l'enfant Dieu, dans la manifestation de Sa vie visible, ne peut que nous
indiquer qu'à notre tour nous devons être simples comme les bergers, comme les
apôtres qui par la seule tension de leur coeur suivent immédiatement Jésus,
certes ils ne comprennent pas grand chose sur
qui est leur Sauveur, ils doutent, ils trébuchent, sont-ils toujours de
bonne foi dans leur façon de juger leur prochain tel Jean à l'encontre de
Judas, ils ne sont que des hommes mais ils témoigneront.
A notre tour, il nous est
demandé de témoigner puisqu'il nous échet de proclamer la Gloire de Dieu par des
actes. Par la prière et les bonnes actions, agissons dans le secret de la plus
stricte humilité, alors en communion avec l'enfant Dieu s'étant anéanti dans
une humilité totale, me revient en mémoire cette pensée de Louis Claude de St
Martin, à l'origine de ce Martinisme autrefois Chrétien et qui aujourd'hui ne
l'est que peu ou prou ou pas du tout : "J'ai
désiré faire du bien, mais je n'ai pas désiré faire de bruit, parce que j'ai
compris que le bruit ne faisait pas de
bien, comme le bien ne faisait pas de bruit."
J'ai dit.
NOTES
1
Particulièrement
exemplaire de la mise en image d’un discours théologique, l’icône
de la Nativité illustre la christologie élaborée au cours des 7 premiers
conciles oecuméniques (du 4e au 9e siècle) et insiste sur la nature du Christ
" vrai Dieu et vrai homme". Au centre de l’icône la Mère de
Dieu ( la Théotokos)
allongée sur un linge pourpre en forme de mandorle est tournée, non vers
son nouveau-né, mais vers l’humanité . Elle est revêtue du maphorion marqué de trois étoiles symbolisant sa
virginité avant, pendant et près la naissance du Christ
Derrière
elle, se détachant sur une grotte enténébrée, l’Enfant repose
sur une structure en forme de tombeau et il est enveloppé de langes évoquant
les bandelettes du linceul futur. Autant de signes qui préfigurent la Descente
aux Enfers et la Résurrection de Celui qui est venu " illuminer ceux qui étaient
assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort". Au-dessus de la grotte brille l’étoile
se divisant en trois rayons où l’on distingue parfois la colombe de l’Esprit
Saint, image trinitaire soulignant l’origine et la nature divines du
Christ. A ses côtés figurent l’âne (remplacé par un cheval sur
les icônes russes) et le boeuf symbolisant les simples ou le
peuple juif selon certaines interprétations et reprenant des prophéties de
l’Ancien Testament.
Toujours
dans la partie médiane sont figurés les trois Rois Mages
sous les traits de trois hommes incarnant les trois âges de la vie (jeunesse,
âge mûr, vieillesse) apportant l’or au Roi des cieux, l’encens au Fils de Dieu
et la myrrhe pour l’ensevelissement du Fils de l’Homme. Ils incarnent les
nations. Symétriquement se trouvent les bergers : les
hommes de bonne volonté qui ont cru à l’annonce proclamée par les
anges "Gloire à
Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre et bienveillance parmi les
hommes .et sont accourus contempler la merveille.
Au registre
inférieur on remarque sur la droite un groupe formé par les sages femmes
donnant le bain au nouveau-né. Si la scène est inspirée de
l’iconographie antique hellénistique (le bain de Dyonisos) elle a surtout pour
but de souligner la nature humaine du Christ incarné. A l’opposé on distingue Joseph,
assis la main contre la joue dans une attitude connotant la tristesse
ou du moins une réflexion embarassée. Il est en dialogue avec un berger que
l’on identifie parfois comme le Tentateur. Joseph s’interroge sur l’insondable
mystère de l’Incarnation qui se déroule sous ses yeux.
Ce schéma
byzantin que l’on retrouve avec des variantes dans toutes les icônes orthodoxes
de la Nativité du Christ jusqu’à nos jours, influencera également
l’iconographie occidentale pratiquement jusqu’au 14e siècle comme en témoignent
bon nombre de vitraux et de peinture murales de nos églises d’Europe
occidentale. Mais dans le Christianisme occidental ce schéma théologique du
mystère de l’Incarnation divine évoluera en une représentation humaniste voire
sentimentale de la Sainte Famille entourée souvent de notables
et donateurs religieux ou laïcs.
Michèle
Nikitine
Source :
http://egliseorthodoxelemans.fr/spip/spip.php?article14
2 DENZINGER
: Symboles et définitions de la Foi catholique, Cerf Ed, N° 75 et 76 ; et édition
électronique partielle : http://tho.org/9.php?d=g0
(ici §§ 76 et 76)
(probable
origine entre 430 et 500 dans le Sud de la France?)
(1)
Quiconque veut être sauvé, doit avant tout tenir la foi catholique : (2) celui
qui ne la garde pas intègre et inviolée ira, sans aucun doute, à sa perte
éternelle.
(3) Or la foi catholique consiste en ceci : nous vénérons un seul Dieu dans la
Trinité et la Trinité dans l'unité, (4) sans confondre les personnes ni diviser
la substance : (5) autre en effet est la personne du Père, autre celle (la
personne) du Fils, autre celle (la personne) de l'Esprit Saint ; (6) mais le
Père, le Fils et l'Esprit Saint ont une même divinité, une gloire égale, une
même éternelle majesté.
(7) Comme est le Père, tel est le Fils, tel (aussi) l'Esprit Saint : (8) incréé
est le Père, incréé le Fils, incréé l'Esprit Saint ; (9) immense est le Père,
immense le Fils, immense l'Esprit Saint : (10) éternel est le Père, éternel le
Fils, éternel l'Esprit Saint ; (11) et cependant ils ne sont pas trois
éternels, mais un seul éternel ; (12) ni non plus trois incréés, ni trois
immenses, mais un seul incréé (immense) et un seul immense (incréé). (13) De
même tout-puissant est le Père, tout-puissant le Fils, tout puissant l'Esprit
Saint ; (14) et cependant ils ne sont pas trois tout-puissants, mais un seul
tout- puissant. (15) Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, l'Esprit Saint
est Dieu ; (16) et cependant ils ne sont pas trois dieux, mais un seul Dieu.
(17). Ainsi le Père est Seigneur, le Fils est Seigneur, l'Esprit Saint est
Seigneur; (18) et cependant ils ne sont pas trois Seigneurs, mais il y a un seul
Seigneur : (19) car de même que la vérité chrétienne nous commande de confesser
chacune des personnes en particulier comme Dieu et Seigneur, (20) de même la
religion catholique nous interdit de dire qu'il ya trois dieux ou trois
seigneurs.
(21) Le père n'a été fait par personne, ni créé, ni engendré ; (22) le Fils est
du Père seul, non pas fait, ni créé, mais engendré ; (23) l'Esprit Saint est du
Père et du Fils, non pas fait, ni créé, ni engendré, mais il procède. (24) Donc
un seul Père, non pas trois Pères ; un seul Fils, non pas trois Fils, un seul
Esprit Saint, non pas trois Esprits Saints. (25) Et dans cette Trinité rien
n'est antérieur ou postérieur, rien n'est plus grand ou moins grand, (26) mais
toutes les trois personnes sont coétemelles et coégales, (27) si bien qu'en
tout, comme il a déjà été dit plus haut, on doit vénérer aussi bien l'unité
dans la Trinité que la Trinité dans l'unité (28) Celui donc qui veut être sauvé
doit penser cela de la Trinité.
(29) Mais il est
nécessaire au salut éternel de croire fidèlement aussi en l'incarnation de
notre Seigneur Jésus Christ. (30) C'est donc la foi droite que de croire et de
confesser que notre Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, est Dieu et homme
(aussi bien Dieu qu'il est également homme) : (31) il est Dieu, engendré de la
substance du Père avant les siècles, et homme né de la substance de la mère
dans le temps ; (32) Dieu parfait, homme parfait, composé d'une âme raisonnable
et d'une chair humaine ; (33) égal au Père selon la divinité, inférieur au Père
selon l'humanité ; (34) bien qu'il soit Dieu et homme, il n'y a pas cependant
deux Christ, mais un seul Christ ; (35) un, non pas parce que la divinité s'est
changée en chair (dans la chair), mais parce que l'humanité a été assumée en
Dieu ; (36) un absolument, non par un mélange de substance, mais par l'unité de
personne. (37) En effet de même que l'âme raisonnable et le corps font un homme
un, de même Dieu et l'homme font un seul Christ. (38) Il a souffert pour notre
salut, il est descendu aux enfers, le troisième jour il est ressuscité des
morts, (39) il est monté aux cieux, il siège à la droite du Père, d'où il
viendra juger les vivants et les morts. (40) A sa venue tous les hommes
ressusciteront avec (dans) leurs corps et rendront compte chacun de leurs actes
; (41) ceux qui ont bien agi iront dans la vie éternelle, mais ceux qui auront
mal agi, au feu éternel. (42) Telle est la foi catholique : si quelqu'un ne la
croit pas fidèlement et fermement, il ne pourra être sauvé."
3 DENZINGER : op cité, N° 16, et édition électronique citée : http://tho.org/9.php?d=g0
(ici § 15) :
écrit vers 404, symbole d'Aquilée, sa patrie
Je crois en Dieu, le Père
tout-puissant, invisible et impassible, et en Jésus Christ, son Fils unique,
notre Seigneur, qui est né par l'Esprit Saint de Marie la Vierge, qui a été
crucifié sous Ponce Pilate et enseveli, est descendu aux enfers, le troisième
jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, siège à la droite du Père,
d'où il viendra juger les vivants et les morts ; et en l'Esprit Saint, la
sainte Eglise, la rémission des péchés, la résurrection de cette chair.
4 DENZINGER
: op cité, N° 62, 63; éd électronique citée, N° 62 :
Tu crois en
notre Seigneur Jésus Christ, le Fils unique de Dieu le Père, qui, d'une manière
admirable, est devenu homme à cause de nous en une unité inconcevable par son
Esprit Saint de Marie la Vierge sainte, sans la semence de l'homme,
et qu'il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate, est mort en même temps
pour notre salut selon sa volonté, est ressuscité le troisième jour, a libéré
ceux qui étaient enchaînés, est monté aux cieux, siège à la droite de son Père
bon dans les hauteurs, et vient à nouveau juger les vivants et les morts selon
sa révélation et son Règne.
Et tu crois en l'Esprit Saint, bon et qui donne la vie, qui purifie tout, dans
la sainte Eglise.
5 J-P
BONNEROT : Judas ou les conditions de la
rédemption, Cahiers d'Etudes Cathares, N° 104, hiver 1984. Pour un accès
Internet : http://misraim3.free.fr/gnosticisme/JUDAS.PDF
6 http://theologie-et-questions-disputeses.blogspot.fr/2012/12/les-maladies-spirituelles-et-leurs.html
7 Sur les
vingt-sept irrégularités du faux et mauvais procès fait à NSJ+C, il convient de
revenir sans cesse au travail magistral des Mgrs Augustin et Joseph LEMANN : Valeur de l'assemblée qui prononça la peine
de mort contre Jésus-Christ, nombreuses éd dont la dernière Editions DFT.
Pour un accès internet, plusieurs
sites, mais celui-ci est à recommander ;
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Lemann/Valeur/Objet.html