Ce nom se trouve sous deux formes dans
l'Ecriture Heith-Vav-Resh-Mem et Heith-Yod-Resh-Mem avec deux vocalisations
différentes, la première en hou et la seconde en hi.
C'est cette seconde forme qui fut retenue dans
la légende maçonnique.
Hiram est composé sur la racine trilitère H R
M (Heith-Resh-Mem), une racine verbale signifiant consacrer, dédier, etc. Le
sens de consacrer renvoyant à celui d'initier.
Si l'on veut décomposer syllabiquement Hiram,
il faut alors considérer Hi et Ram.
Hi désigne le vivant (au sens du Livre de la
Genèse)
Ram a le sens de haut, élevé
L'assemblage des deux renvoie à l'homme
fondamental, thème qui doit être très parlant pour les FF du RER. Il est intéressant
à ce propos de constater que par permutation (tserouf) des trois lettres de la
racine on obtient R-H-M, soit RêHêM qui signifie : le sein, la matrice, les
entrailles, un mot dont dérive directement RaHaMiM (forme toujours plurièle)
ayant le sens de Miséricorde qui correspond à un attribut Divin et désigne
l'une des colonnes de l'Arbre des sephiroth.
Hiram : une interprétation
Pour le Maçon, Hiram n'est autre que l'Esprit
maçonnique. Tant qu'il vit, la Maçonnerie poursuit sa tâche constructive, le
Temple se bâtit et, bien inspirés, les Maçons travaillent avec méthode,
satisfaits des progrès qu'ils constatent. Mais il est des périodes de trouble
où Hiram ne dirige plus le travail maçonnique. Il est alors tombé victime des
conspirateurs de la légende qui, eux aussi, ne sont que trop réels. Le premier
incarne l'ignorance, non pas celle des profanes, mais celle des Maçons qui
devraient être instruits en leur qualité de Compagnons, initiés aux mystères de
l'Etoile flamboyante. Malheureusement, il arrive que ces porteurs d'insignes
ignorent tout de la Maçonnerie, qu'ils prétendent néanmoins comprendre,
puisqu'ils ont été admis au nombre des ouvriers sachant travailler. Ramenant
tout à leur niveau, qui est, à leurs yeux celui de la seule intellectualité
raisonnable, ils tiennent pour certain qu'ils sont intelligents et que rien ne
saurait dépasser leur compréhension, à moins d'être absurde. C'est armés de
cette Règle inflexible qu'ils frappent le Maître : ils ne le tuent pas
d'emblée, mais ils le paralysent en son action (bras droit).
Le candidat à la Maîtrise n'a-t-il jamais pactisé avec les esprits superficiels, toujours prompts à condamner ce qu'ils ne comprennent pas ? Ne s'est il pas prononcé pour la suppression de ce qui ne cadrait pas avec sa logique étroite, trop empressé de s'attaquer à la tradition maçonnique ? Quelle fut son attitude en présence de critiques inconsidérées, formulées à l'égard d'usages prétendus ridicules ou pour le moins démodés ? Est-il certain de n'avoir participé en rien à la mentalité qui fit abattre sur le Maître la lourde Règle du premier assassin ? S'il a péché, reconnaît-il son erreur et prend-il la résolution de la réparer ? Il est convenu que le deuxième meurtrier représente le fanatisme mais non celui des ennemis extérieurs de la Maçonnerie. Les organisations sont menacées de maux intérieurs, que symbolisent les mauvais compagnons, fauteurs de la mort d'Hiram.. Ceux qui mésusent de l'Equerre appliquent à autrui l'instrument de contrôle dont ils ne devraient se servir que pour s'assurer de la taille correcte de leur propre Pierre : se proclamant eux-mêmes justes et impeccables, ils s'imposent comme modèles.
Malheur à qui refuse de se conformer à leur norme ! Les Maçons ne partageant pas leur opinion sont dénoncés comme hérétiques et rejetés comme faux frères. La tradition vitale de la tolérance étant ainsi méconnue, Hiram est dangereusement frappé au cœur par les Maçons qui prennent en haine leur contradicteur, dont ils contestent la bonne foi. Le futur Maître admet-il qu'on puisse penser et même agir autrement que lui ? Considère-t-il comme seule valable sa propre interprétation de la loi maçonnique ? En légiférant arbitrairement, selon le particularisme de ses conceptions étroites, n'a-t-il pas guetté Hiram perfidement, armé d'une Equerre faussée par l'intolérance ? Ici encore, la faute doit être confessée, reconnue en toutes ses conséquences, puis expiée par un repentir profond.
Ce n'est pas tout : le pire des criminels figure l'ambition des exploiteurs de l'ignorance et du fanatisme. Ces pervers s'emparent du Maillet qui tue Hiram : ce sont les politiciens qui asservissent la Maçonnerie à leur parti, ou les doctrinaires acharnés à la mettre au service de leur idéologie particulière. Tous ceux qui détournent l'institution de la poursuite de son Grand-Œuvre constructif se rendent coupable du crime irréparable contre la tradition symbolisée par Hiram.
L'ignorance se corrige par l'instruction et l'intolérance sectaire est une infirmité guérissable, mais l'égoïste que l'ambition possède se révèle indigne de l'Art Royal. La Maîtrise ne convient qu'à celui qui s'oublie lui-même et ne subit la fascination d'aucun mirage de vanité ; l'Orgueil de commander ou de briller en un poste éminent ne conduit qu'à d'illusoires grandeurs. Pour devenir réellement Maître, l'individu doit concentrer ses désirs sur le développement de ses capacités de servir autrui
Le candidat à la Maîtrise n'a-t-il jamais pactisé avec les esprits superficiels, toujours prompts à condamner ce qu'ils ne comprennent pas ? Ne s'est il pas prononcé pour la suppression de ce qui ne cadrait pas avec sa logique étroite, trop empressé de s'attaquer à la tradition maçonnique ? Quelle fut son attitude en présence de critiques inconsidérées, formulées à l'égard d'usages prétendus ridicules ou pour le moins démodés ? Est-il certain de n'avoir participé en rien à la mentalité qui fit abattre sur le Maître la lourde Règle du premier assassin ? S'il a péché, reconnaît-il son erreur et prend-il la résolution de la réparer ? Il est convenu que le deuxième meurtrier représente le fanatisme mais non celui des ennemis extérieurs de la Maçonnerie. Les organisations sont menacées de maux intérieurs, que symbolisent les mauvais compagnons, fauteurs de la mort d'Hiram.. Ceux qui mésusent de l'Equerre appliquent à autrui l'instrument de contrôle dont ils ne devraient se servir que pour s'assurer de la taille correcte de leur propre Pierre : se proclamant eux-mêmes justes et impeccables, ils s'imposent comme modèles.
Malheur à qui refuse de se conformer à leur norme ! Les Maçons ne partageant pas leur opinion sont dénoncés comme hérétiques et rejetés comme faux frères. La tradition vitale de la tolérance étant ainsi méconnue, Hiram est dangereusement frappé au cœur par les Maçons qui prennent en haine leur contradicteur, dont ils contestent la bonne foi. Le futur Maître admet-il qu'on puisse penser et même agir autrement que lui ? Considère-t-il comme seule valable sa propre interprétation de la loi maçonnique ? En légiférant arbitrairement, selon le particularisme de ses conceptions étroites, n'a-t-il pas guetté Hiram perfidement, armé d'une Equerre faussée par l'intolérance ? Ici encore, la faute doit être confessée, reconnue en toutes ses conséquences, puis expiée par un repentir profond.
Ce n'est pas tout : le pire des criminels figure l'ambition des exploiteurs de l'ignorance et du fanatisme. Ces pervers s'emparent du Maillet qui tue Hiram : ce sont les politiciens qui asservissent la Maçonnerie à leur parti, ou les doctrinaires acharnés à la mettre au service de leur idéologie particulière. Tous ceux qui détournent l'institution de la poursuite de son Grand-Œuvre constructif se rendent coupable du crime irréparable contre la tradition symbolisée par Hiram.
L'ignorance se corrige par l'instruction et l'intolérance sectaire est une infirmité guérissable, mais l'égoïste que l'ambition possède se révèle indigne de l'Art Royal. La Maîtrise ne convient qu'à celui qui s'oublie lui-même et ne subit la fascination d'aucun mirage de vanité ; l'Orgueil de commander ou de briller en un poste éminent ne conduit qu'à d'illusoires grandeurs. Pour devenir réellement Maître, l'individu doit concentrer ses désirs sur le développement de ses capacités de servir autrui
Roland Bermann