Il
convient préalablement de prendre acte de ce que la Franc Maçonnerie ne se
trouve plus soumise aux dispositions de l’ancien code qui énonçait en son canon
2335 : « Ceux qui donnent leur nom à une secte maçonnique ou à
d’autres associations du même genre qui complotent contre l’Église ou les
pouvoirs civils légitimes, contractent par le fait même une excommunication
simplement réservée au Siège apostolique. »,
lorsque le nouveau code en date de 1983, expose en son canon
1374 : « Qui s’inscrit à
une association qui conspire contre l’Église sera puni d’une juste peine ;
mais celui qui y joue un rôle actif ou qui la dirige sera puni d’interdit. »
La question ainsi posée pour
savoir si Les francs-maçons succombent de fait à une juste peine pouvant aller
jusqu’à l’interdit, dépend du dessein personnel ou non de conspirer contre
l’Eglise.
Dès los que ce projet est
inexistant, la sanction ou déjà même la mise en garde ne saurait avoir de
portée, il échet de ne pas l’oublier.
I
Beaucoup hausseront les
épaules en déclarant que l’Eglise hâtivement et sans circonspection a condamné
sans éléments probants par avance la Franc Maçonnerie.
L’histoire des condamnations
Papales est de nature à expliquer la position choisie, dès lors que l’on prête
attention à la date même de la première condamnation en n’oubliant pas ce que
fut et voulut être la révolution préparée par Anderson.
II
N’en déplaise à certains
historiens contemporains, la franc-maçonnerie n’a pas commencé au 18° siècle,
mais connut à cette époque une transformation par le canal des Constitutions du
pasteur qui s’opposait non seulement à Rome mais à ce qu’avait été jusqu’alors
la maçonnerie, une association de chrétiens, très précisément de catholiques, maçons opératifs fidèles au bon
travail et fiers de leurs outils, invoquant la Très Sainte Vierge, la Très
Sainte Trinité, rendant gloire à Dieu en leurs prières et se rendant à la messe
(1).
Au titre des Devoirs des vrais
Maçons, il convient de citer ce que précisent les textes antérieurs à Anderson,
dans le cadre des manuscrits conservés quant aux acclamations, et à
l’esprit des prières :
« Prions Dieu, roi tout-puissant et sa mère immaculée Marie que nous gardions ces règlements et ces points, à l'exemple des quatre martyrs renommés, qui furent bons maçons, sculpteurs et imagiers. »
Le Ms COOKE (ca 1400) déclare : « Celui qui veut embrasser ce métier doit aimer Dieu et la sainte Église, et aussi le maître chez qui il vit, où qu'il aille, par champs et bois ; et il aimera ses compagnons, ainsi le veut le métier. »
Le Ms Grand Lodge (1583) place les maçons sous la puissance de la T. S. Trinité « Que la puissance du Père du ciel, et la sagesse du Fils glorieux, par la grâce et la bonté du Saint Esprit, qui sont trois personnes en un seul Dieu, soient avec nous à notre commencement, et nous donnent la grâce de nous gouverner ici dans notre vie de telle sorte que nous puissions parvenir à Sa béatitude qui n’aura jamais de fin. Amen. »
Le Ms WATSON (1687) rend grâce à Dieu : « Grâces soient rendues à Dieu, notre Père glorieux, créateur du ciel et de la terre, et de toutes les choses qui y sont … »
Bons frères et compagnons, notre dessein est de vous faire connaître de quelle manière fut créé cette excellente science de la maçonnerie, quand et comment elle débuta, et aussi comment elle fut soutenue, favorisée et aimée par les plus fameux et braves héros de la terre tels que rois et princes, ainsi que toutes sortes de gens intelligents au plus haut degré ; de même que les obligations de tous les maçons vrais et reconnus, auxquelles on leur a enseigné de se conformer en toute loyauté et de bien prendre garde s'ils souhaitaient être récompensés. »
>>> De ce
qui précède, il convient d’en prendre acte.
C’est la révolution Andersonienne qui, par « la main
mise » des Protestants, « acceptés » en trop grand nombre par
les maçons opératifs et catholiques, qui sera à l’origine de cette absence et
de Christianisme et de « féalité » à la Sainte Eglise.
Il échet de noter que jamais alors l’Eglise ne s’est opposée
à la Franc- Maçonnerie, le premier texte s’opposant à celle-ci, date de 1738…
Or, c’est en 1723 que le pasteur ANDERSON rédige et publie
ses fameuses Constitutions qui en leur première version s’opposent à Rome :
L’article 6 § 2 De la conduite à tenir, (pour un FM) est fort explicite, lorsque notre pasteur, s’opposant à l’Eglise,
déclare quant à l’interdiction dans les Loges d’évoquer la religion, la
Nation, la politique de l’Etat : « Cette obligation de toujours a été
strictement enjointe et observée, mais particulièrement depuis la Réforme en Grande
Bretagne vu la séparation et la sécession de ces Nations de la communion de
Rome. »
Gommé l’est, le Devoir de Religion au sens religieux même sinon sacré,
lorsque ledit pasteur énonce cette contre-vérité en la version I des Constitutions (1723) : «« Un maçon est obligé, par son engagement, à
obéir à la loi morale, et s’il comprend correctement l’Art, il ne sera jamais
un athée stupide ni un libertin irréligieux.
Mais quoique dans les temps anciens, les Maçons fussent obligés, dans
chaque pays d’être de la religion de ce pays ou nation, qu’elle qu’elle fût,
aujourd’hui, il a été considéré plus commode de les restreindre seulement à
cette religion sur laquelle tous les hommes sont d’accord, laissant à chacun
ses propres opinions, c’est-à-dire d’être des hommes de bien et loyaux ou des
hommes d’honneur et de probité quelles que soient les dénominations ou
croyances religieuses qui aident à les distinguer, par suite de quoi, la
maçonnerie devient le Centre de l’Union… »
Contre-vérité, parce que les
Francs-Maçons avant le projet Protestant d’Anderson, étaient Catholiques et
Romains, au Moyen Age notamment, il n’y avait pas de Protestantisme, La
religion n’était pas celle du pays, c’était la religion Catholique Apostolique
et Romaine, ainsi que le rappellent les « Règles et Devoirs de l'Ordre des Francs-Maçons du Royaume de
France »
selon la version française la plus ancienne des Anciens Devoirs, datant de 1735
remises en novembre 1737 au baron de
Scheffer à l'effet de constituer des Loges dans le Royaume de Suède : « « Un
Franc-Maçon est obligé par son
état de se conformer à la Morale et,
s'il entend bien l'Art, il ne sera jamais un athée, ni un libertin sans religion. Dans les siècles passés, les Francs-Maçons étaient obligés de professer la religion catholique, mais depuis quelque temps, on n'examine pas sur cela leurs sentiments particuliers, pourvu toutefois qu'ils soient chrétiens,
fidèles à leur promesse, et gens
d'honneur et de probité. »
Le projet de notre pasteur en sa révolution par ses Constitutions, contre
les bases de l’Ancienne Maçonnerie, réside notamment dans la volonté de replacer Dieu,
la Très Sainte Trinité, l’invocation de la Mère de Dieu, par le terme Grand
Architecte de l’Univers, lorsqu’il semblerait que la construction de ce mot provienne
de Calvin qui pour définir Dieu, en son : Institution
de la religion Chrétienne (1552) use des termes Grand Architecte et
Architecte de l’Univers)Devoir est de s’interroger pour savoir si dans l’esprit d’Anderson le GADLU est synonyme de Dieu ou de tout autre chose.
Il convient de pareille manière de s’interroger sue le sens que notre Pasteur donne aux mots « athée stupide » ou « stupide athée » étant observé que la formulation choisie en la langue anglaise originelle, permet les deux lectures, l’admission dès lors de l’athéisme n’étant pas impossible si la formulation de la libre pensée n’est pas exprimée de manière stupide …)
Ces faits seront générateurs de l’annonce de l’Etre Suprême, d’où découle
l’idée d’une religion naturelle par opposition
à une religion révélée : Le Déisme s’oppose au Théisme et l’annonce du Rapport sur les idées religieuses et morales prononcé à la tribune
de la Convention par ROBESPIERRE le 7 mai 1794 : « L’idée de l’Etre suprême et de l’immortalité de l’âme est un rappel
continuel à la justice ; elle donc sociale et républicaine. » sera repris au mieux par la
Franc- Maçonnerie Andersonienne lorsqu’elle se prétend spiritualiste, tout en
usant souventes fois de l’acclamation : « Liberté Egalité
Fraternité » …
II
Dans ces conditions, il est aisé de comprendre que très vite
l’Eglise Romaine réagira pour mettre en garde ses fidèles contre cette
«nouvelle maçonnerie » Protestante, hostile à Rome au point de retirer toute référence claire et précise à Dieu.
Le 28 avril 1738, Clément XII commence sa Bulle In eminenti par
ces termes :
« Élevé par la
divine Providence au plus haut degré de l'apostolat, tout indigne que Nous en
sommes, selon le devoir de la surveillance pastorale qui Nous est confiée, Nous
avons, constamment secouru par la grâce divine, porté notre attention avec tout
le zèle de notre sollicitude, sur ce qui, en fermant l'entrée aux erreurs et
aux vices, peut servir à conserver avant tout l'intégrité de la religion
orthodoxe, et à bannir du monde catholique, dans ces temps si difficiles, les
risques de troubles Nous avons appris, par la rumeur
publique, qu'il se répand à l'étranger, faisant chaque jour de nouveaux
progrès, certaines sociétés, assemblées, réunions, agrégations ou
conventicules, appelés communément du nom de Francs-Maçons ou
d'autres noms selon la variété des langues, dans lesquels des hommes de toute
religion et de toute secte, affectant une apparence d'honnêteté naturelle, se
lient entre eux par un pacte aussi étroit qu'impénétrable, d'après des lois et
des statuts qu'ils se sont faits, et s'engagent par serment prêté sur la Bible,
et sous les peines les plus graves, à couvrir d'un silence inviolable tout ce
qu'ils font dans l'obscurité du secret. »
Le problème posé n’est pas celui du secret, mais l’obscurité
de ce dernier, à savoir par ce retrait
de l’Eglise pour les personnes acceptant d’entrer dans les loges, le
risque sinon la conséquence de se couper et finalement s’opposer au Salut
proposé par le Vicaire du Christ, ainsi Clément XII poursuit-il en ces
termes :
« C'est pourquoi, Nous, réfléchissant
sur les grands maux qui résultent ordinairement de ces sortes de sociétés ou
conventicules, non seulement pour la tranquillité des États temporels, mais
encore pour le salut des âmes, et voyant que par là elles ne peuvent nullement
s'accorder avec les lois civiles et canoniques; et comme les oracles divins
Nous font un devoir de veiller nuit et jour en fidèle et prudent serviteur de
la famille du Seigneur pour que ce genre d'hommes, tels des voleurs, ne percent
la maison, et tels des renards, ne travaillent à démolir la vigne, ne
pervertissent le cœur des simples et ne le transpercent dans le secret de leurs
dards envenimés; pour fermer la voie très large qui de là pourrait s'ouvrir aux
iniquités qui se commettraient impunément, et pour d'autres causes justes et
raisonnables de Nous connues. »
D’Anderson, l’opposition à Rome
est probante, Clément XII avait-il tort d’émettre ainsi des réserves ?
Pasteur prudent, cette Bulle nous paraît une réponse aux Constitutions voulant
réformer la Franc- Maçonnerie, modifier l’Ancienne Maçonnerie elle, fidèle à l’Eglise et croyant en Dieu.
III
ANDERSON ne remportera pas si
facilement sa victoire contre l’Ancienne Maçonnerie.
Face à ce que l’on peut nommer
« la Révolution Andersonienne », la Franc-Maçonnerie de Tradition
réagira selon deux voies :
La maintenance dans les Rituels proclamant la Foi en Dieu
La création de nouveaux Rites, à
savoir les Rites Egyptiens d’une part, le Rite Ecossais Rectifié d’autre part.
Le Manuscrit
GRAHAM (1726) expose : Qu'est-ce qu'une loge parfaite ?
-Le centre d'un cœur sincère.
-Mais combien de Maçons sont-ils appelés ainsi ?
-N'importe quel nombre impair de 3 à 13.
-Pourquoi faire tant d'embarras et pourquoi toujours des nombres impairs ?
-Par référence à la Sainte Trinité, à l'avènement du Christ et à ses douze apôtres.
-Quel fut le premier pas de votre entrée ?
-Un fort désir de connaître les secrets de la Franc- Maçonnerie.
- Pourquoi fut-elle appelée Franc- Maçonnerie ?
-Premièrement parce que c'est un franc (libre) don de Dieu aux fils des hommes, deuxièmement parce qu'elle est franche de l'intrusion des esprits infernaux, troisièmement parce qu'elle est une franche union des frères de ce saint secret qui doit durer à jamais. »
La confession d’un Maçon (extrait d’un journal écossais The Scots Magazine) (1727) déclare ; « Comme je répondrai devant Dieu au grand jour, et devant cette compagnie, je garderai et cacherai, ou ne divulguerai ni ne ferai connaître les secrets du mot du Maçon, sous peine d’avoir la langue arrachée de sous mes mâchoires, et mon cœur arraché de sous mon aisselle gauche, et mon corps enseveli sous la limite des marrées hautes, là où la mer descend et monte deux fois en vingt-quatre heures. »
Les Devoirs de tous les FM, extraits des anciens registres des Loges, à l’usage de celles de France et de celles qui lui sont subordonnées, lesquels doivent être lus à la réception d’un Frère et lorsque le Maître de la Loge le jugera à propos (1732) précisent :
« Un Franc- Maçon est obligé par son Etat de se conformer à la Morale, et s’il entend bien l’Art, il ne sera jamais un Athée, ni un Libertin sans religion. Dans les siècles passés les Francs- Maçons étaient obligés de confesser la Religion Catholique, mais depuis quelque temps on n’examine pas sur cela leurs sentiments particuliers, pourvu toutefois qu’ils soient Chrétiens, fidèles à leur promesse et gens d’honneur et de probité, de quelque manière qu’ils puissent être distingués d’ailleurs, par ce moyen la Maçonnerie devient le Centre et l’Union d’une vraie amitié entre des personnes qui sans ce doux nœud seraient pour toujours éloignées et séparées les unes des autres. »
Anderson reconnaîtra finalement que les Maçons étaient Chrétiens et use du mot, mais, sans plus.
Ainsi dans la version II des Constitutions (1738), il écrit : « Un Maçon est obligé de par sa Tenure, d’observer la Loi Morale, en tant que véritable Noachide et s’il comprend bien le Métier, il ne sera jamais Athée stupide, ni Libertin irréligieux, ni n’agira à l’encontre de sa conscience. Dans les temps ancien, les Maçons Chrétiens étaient tenus de se conformer aux Coutumes chrétiennes de chaque Pays où ils voyageaient ou travaillaient : Mais la Maçonnerie existant dans toutes les Nations, même de Religions diverses, ils sont maintenant seulement tenus d’adhérer à cette Religion sur laquelle tous les Hommes sont d’accord (laissant à chaque Frère ses propres opinions), c’est-à-dire, d’être Hommes de Bien et Loyaux, Hommes d’Honneur et de Probité, quels que soient les Noms, Religions ou Confessions qui aident à les distinguer : Car tous s’accordent sur les trois grands articles de Noë, assez pour préserver le Ciment de la Loge. Ainsi la Maçonnerie est le Centre de leur Union et l‘heureux Moyen de concilier des Personnes qui autrement n’auraient pu que rester perpétuellement Etrangères. »
A la suite de la version I de
1723, provoquant en 1736 une Bulle émanant du Pape de Rome, vu de surcroît
l’opposition de la Maçonnerie de Tradition par cette tentative révolutionnaire
et Protestante, en sa nouvelle version des Constitutions, Anderson finira par
reconnaître en 1738 que les maçons étaient Chrétiens.
De semblable façon de nouveaux Rites apparaissent pour
confirmer la maintenance de cette Foi en Dieu, en Dieu révélé par opposition au
choix du terme GADLU autorisant toutes les qualifications.
L’ouverture de la
loge Egyptienne au 1° degré, dans le cadre des Rites de Cagliostro se
fait de la façon suivant :
Le Vénérable ayant pris sa place, le
plus grand silence doit être observé. Il est défendu de se moucher et à plus forte raison de parler.
Lorsque le Vénérable se lèvera, tous
se lèveront en même temps ; il aura [le glaive] à la main droite, qu'il ne quittera jamais tant qu'il
parlera.
Il dira : « A l'ordre, mes Frères. Au
nom du Grand Dieu, ouvrons la Loge selon le Rite et les Constitutions du Grand Cophte,
notre fondateur. »
II descendra de son trône et à sept pas
de la dernière marche, il se trouvera en face du Triangle renfermant
le Nom de Dieu et il dira : «
Mes Frères, prosternez-
vous ainsi que moi, pour supplier la Divinité de me protéger et de m'assister dans les
travaux que nous allons entreprendre. »
La prière intérieure étant achevée, le
Vénérable frappera de la main droite sur le Plancher, pour annoncer à tous les frères qu'ils peuvent se
relever.
Autre exemple à
l’occasion de l’élévation au 2° degré, l’ouverture de la loge se fait de la
façon suivante :
Lorsque le Vénérable Maître se lèvera,
les Maîtres se lèveront également.
Il aura le glaive à la main droite et dira : « À l'ordre mes Frères. Au nom du Grand Dieu, ouvrons la Loge
suivant le Rite et les Constitutions du Grand Cophte. »
Le reste des frères s'inclinera
profondément ainsi que les douze Maîtres pour adorer la Divinité.
Le Vénérable Maître en particulier
l'implorera pour obtenir Pouvoir, Force et Sagesse ; chacun en son cœur prononcera l'hymne : « Veni Creator Spiritus. »
A l’ouverture de la
Loge au 1er degré dans le Rite de Misraïm (1820), le Vénérable dira
cette prière :
« Suprême Architecte des Mondes,
Source de toutes les perfections
et de toutes les vertus, âme de l'univers que Tu remplis de ta gloire et de tes bienfaits, nous
adorons Ta majesté
suprême, nous nous humilions devant Ta sagesse infinie
qui créa tout et qui conserve tout. Daigne, Être des Êtres, recevoir nos prières et l'hommage de notre amour, bénis nos travaux et rends-les conformes à Ta Loi,
éclaire-les de Ta lumière divine, qu'ils n'aient d'autres buts que la
gloire de Ton Nom, la prospérité de l'ordre et le bien de l'humanité. Unis les hommes que l'intérêt et les préjugés
divisent, écarte le bandeau de
l'erreur qui obscurcit leurs yeux, et que, ramené à la vérité par la
philosophie, le genre humain ne présente qu'un
peuple de Frères qui T'offrent de toute part un encens pur et digne de Toi. »
Le Suprême Architecte des mondes n’est pas l’Etre Suprême de l’époque Révolutionnaire :
Il est DIEU :
Aussi, le Vénérable avant que les FF ne se séparent dira cette
prière :
«Père de l'Univers,
Source éternelle et fécondé de lumière, de science, de vertu et de bonheur, pleins de
reconnaissance pour Ta bonté infinie, les
ouvriers de ce temple Te rendent mille
actions de grâces et rapportent à Toi tout dé qu'ils ont fait de bon, d'utile et de glorieux dans cette
journée solennelle où ils ont vu s'accroître le nombre de leurs frères :
continue de protéger leurs travaux et
dirige-les de plus en plus vers la perfection;
que l'harmonie et la concorde soient à jamais lé triple ciment qui les unit! Alléluia! Alléluia! Alléluia! »
La Franc-Maçonnerie, en général, n’adhérera pas rapidement à la Révolution du
pasteur Anderson, elle succombera vers la fin du XIX° siècle, lorsque des Rites
et des Régimes demeureront encore fidèles aux Anciens Devoirs.
Le Rite Ecossais Rectifié déclare pour sa part être
Chrétien, mais ses degrés symboliques se rattachent à l’Ancienne Alliance et si
des degrés intermédiaires relèvent de la Nouvelle Alliance, les imprécisions,
la nostalgie de J-B Willermoz pour ses débuts maçonniques dans le système de Martinez de Pasqually,
conduiront le Régime dans le cadre de son Ordre Intérieur à privilégier ce qui
relève de l’Ancienne Alliance.
De semblable façon, à la suite de la seconde partie du 20°
siècle, les Rites Egyptiens se ceindront selon trois voies : les Ordres
fidèles à la Tradition du Rite comme Constant CHEVILLON et les mainteneurs de
sa filiation privilégiant la prière et la spiritualité Chrétienne, les Ordres qui pensèrent pouvoir comprendre
les Rites originels comme prétexte et invitation à des pratiques
« magico-alchimiques », les ordre qui se rattachèrent à la pensée
a-dogmatique et libérale prônée par le pasteur Anderson.
IV
Force est de constater que la Franc-Maçonnerie comme lieu
d’hostilité à Rome relève d’un malentendu qu’il serait temps de lever.
La Franc-Maçonnerie n’a pas cherché à renverser les autels,
seul un pasteur infidèle à la Tradition des Anciens Devoirs, s’est opposé,
parce que Protestant, à Rome. S’il finira par être suivi par beaucoup de Loges
et d’Ordres, ces derniers infidèles eux aussi aux Anciens Devoirs, ne sauraient
représenter la Maçonnerie de Tradition.
Toutefois, si conformément à son engagement, le Franc-Maçon
considère tous les êtres comme ses frères, alors il participera consciemment ou
non, par la Fraternité, à cette
Communion des Saints, qui fait que répondant au précepte de la II Epître de
Pierre III, 12, par ses bonnes actions et ses prières, il hâtera l’avènement du
Jour de Dieu, alors, comme le souligne
Origène en son explication du Notre Père, « si sa (celle de Dieu) volonté est faite sur
la terre comme elle l’est au ciel, tous nous serons ciel »
Cette récapitulation de toutes choses en Dieu, fera que le
temple terrestre symboliquement évoqué dans les Rituels, se dédoublera en
Temple spirituel, cet Orient qui est la quête de la vraie Maçonnerie.
Jean-Pierre BONNEROT