12/08/2005

DOC - FM Une parabole de la Maçonneire symbolique : C. CHEVILLON

Une parabole de la Maçonnerie symbolique Constant CHEVILLON Dans une étude récente, nous avons examiné le sens initiatique des épreuves et dégagé l'orientation philosophique et morale par elles imposée à l'Apprenti-maçon. II importe de sonder le problème plus profondément encore et de mettre chaque adepte en présence de la signification vraiment ésotérique de son ascèse personnelle. Par là seulement, il pourra se rendre compte du chemin à parcourir et de l'esprit vivifiant caché sous les voiles de la doctrine. De toute évidence, comme on va le voir, cette intelligence supérieure de la voie maçonnique convient à la seule élite, aux hommes de volonté dont la raison et l'entendement peuvent surclasser les contingences ordinaires de la vie humaine. La Maçonnerie, depuis ses lointaines origines, a toujours été appelée : Science royale, Art royal. Or, ces deux termes se complètent mutuellement, car la Maçonnerie est une science par la Gnose voilée sous les symboles et un art par la proportion, par le rythme qu'elle introduit dans les données de la science, en les réalisant sur le plan vital, sur le plan éthique et finalement sur le plan social. Par ce rythme, en effet, et par cette proportion, la beauté, sous tous ses aspects, est infusée dans la matière humaine, et la beauté est royale par destination, car elle se révèle, dans ses multiples manifestations, aux âmes nobles, aux belles intelligences et aux grands cœurs à l'exclusion des autres. Mais, entendus dans ce sens, l'art et la science ont aussi un autre nom, c'est le Grand Œuvre, objet de l'alchimie. Le Grand Œuvre peut se réaliser sur les trois plans de la nature. Sur le plan matériel, c'est la transmutation des métaux vils en or, en d'autres termes, la découverte de la Pierre philosophale. Sur le plan animique, c'est la recherche d'un équilibre constant des forces vitales, la découverte de la panacée et de l'élixir de longue vie. Sur le plan spirituel, c'est la stabilisation de la conscience dans les hautes sphères intellectuelles, c'est la découverte de l'élixir de vie, ou, plutôt, d'immortalité. Ainsi le maçon est un alchimiste, mais dans ce dernier sens seulement. II ne travaille pas à la transmutation des métaux : son labeur quotidien consiste à perfectionner son humanité, à purifier, à développer sa conscience, pour en faire un feu vivifiant, un feu inextinguible. Il ne s'agit point, ici, d'étudier l'arbre maçonnique dans ses ultimes ramifications ; nous nous contenterons d'explorer les grades du porche. Ils contiennent tout, du reste, dans leur riche substance et se prêtent à des synthèses de plus en plus vastes dont les degrés subséquents sont les formules adéquates. Sous quels symboles la Maçonnerie a-t-elle voilé la route de l'immortalité ? Sous le couvert des phénomènes naturels dont le flux incessant est à notre portée immédiate. La carrière du maçon, en effet, est assimilée au mouvement diurne de la terre sur son axe et à une révolution complète autour de notre soleil, c'est à dire à ces divisions temporelles qu'on nomme : le jour et l'année. Ces deux symboles, de fait, sont une seule et même chose ; ils se répondent membre à membre, comme dans une équation algébrique bien équilibrée. Le jour, pour le maçon, comporte cette partie du temps, qui s'écoule entre le lever et le coucher de l'astre-roi ; il se calcule sur la période idéale de l'équinoxe, moment où la lumière et les ténèbres sont réparties avec équité sur l'ensemble d'un hémisphère. L'Apprenti engagé arrive à la Maçonnerie pour voir poindre la lumière au-dessus de l'horizon. II a les pieds dans la nuit et son œil est frappé par le rayon lumineux. Tout autour de lui est enfoui dans l'ombre, mais la lumière s'accroît de minute en minute, chaque chose perd progressivement sa forme fantômale et revêt son aspect réel, s'échauffe, vibre et chante sous le baiser du soleil vivant. L'âme de l'Apprenti se revêt en même temps d'un manteau d'allégresse, car sa terreur et son angoisse deviennent amour et certitude. Or, le temps d'apprentissage va de 6h à 9h du matin ; le soleil, alors, chasse les miasmes de la nuit, résorbe la rosée et réchauffe les sillons. De 9h à midi, le compagnon se met à la besogne ; il ameublit la terre, il sème, il plante, il élague et redresse, il prépare la récolte future. Et le soleil vient au zénith pour féconder et mûrir ; le maître apparaît dans la moisson jaunissante et dans la vigne en fleurs. A ses mains expertes le vrai travail est confié, celui de préserver les fruits et de les récolter à la maturité totale. Il accomplit sa tâche en deux temps, de midi à 3h et de 3h à 6h. Au premier temps, c'est l'apogée de la lumière et de la chaleur, sa sève plus ardente monte jusqu'aux fruits, les nourrit et les dore : c'est la vie dans son complet épanouissement, la vie féconde, espoir des futures récoltes. Au second temps, c'est la cueillette : le soleil à son déclin va rentrer dans sa période d'apparente passivité ; de l'orient les ténèbres montent pour le sommeil et la mort. Cette allégorie s'adapte exactement, en raccourci, à la révolution annuelle de notre planète. L'apprenti, c'est aussi le printemps, la moisson qui lève et fleurit ; le compagnon, c'est l'été, les fleurs font place aux fruits ; la maîtrise, c'est l'automne, la maturité complète, la fin du cycle. Et l'automne glisse à l'hiver, c'est-à-dire aux bras de la mort. Mais le maître n'est plus l'apprenti, il a emmagasiné la récolte, il pourra parcourir le champ des ténèbres pour atteindre le renouveau, sans guide et sans autre soutien que les provisions amassées au cours des grands travaux de midi à la nuit. La Science alchimique n'est-elle pas le symbole concret de cette abstraite activité maçonnique ? On ne peut en douter. La matière appelée à devenir de l'or se revêt dans le creuset d'une couleur noire, c'est le corbeau ; les germes métalliques sont comme putréfiés et morts. Ainsi l'apprenti enfermé dans la chambre de réflexion est dans les ténèbres, au milieu des ossements et des débris de cercueils, car on ne peut passer du cercle profane au cycle de la lumière sans traverser le royaume de l'obscurité et de la mort. Mais la matière en putréfaction renferme en elle la puissance de renaître, de se revivifier ; elle endosse successivement toutes les couleurs de l'arc-en-ciel avant de refléter la couleur jaune, image de la lumière parfaite, polarisée par le prisme vital. L'apprenti, comme elle, possède un principe de régénération, la lumière de sa conscience. Les ténèbres voudraient l'absorber, mais il la conserve jalousement et, grâce à elle, il arrive à la porte du temple. Il est alors soumis au feu philosophique. Ce feu, c'est l'enseignement oral du maître de la Loge, ce sont les épreuves et les voyages à travers les éléments, origine de son expérience personnelle. Il voit alors apparaître la rouge lueur de l'aube. Puis, le feu poursuit son œuvre ; à chaque étape de l'opération, comme dans l'alchimie, la lumière prend une teinte différente et plus vive. Enfin, c'est l'apogée, la lumière est totale, sans trace de mélange ; la transmutation est accomplie, il a réalisé en lui l'or pur des philosophes, la divine sagesse, la vraie science a mûri dans son intelligence et dans son cœur. Mais, ce n'est pas tout. A l'apogée succède le déclin, non pas de la science, mais de la vie individuelle, rançon de notre état humain. Et le maître est mis en présence de la grande loi des alternatives dont la mort est l'un des pivots. En effet, comme toute vie s'en va inexorablement vers la mort, celle-ci est une porte ouverte sur une vie nouvelle. L'être s'épanouit à la lumière du soleil et se concentre à l'état latent dans la nuit du tombeau. Vie et mort sont des étapes successives sur la voie indéfinie de la vie éternelle. Or, le maître, comme nous l'avons dit, n'est plus un apprenti, il n'accomplit plus le ténébreux trajet dans la même inconscience, il n'a plus besoin d'adjuvant extérieur, il possède un viatique et il renaîtra bientôt sur un plan plus élevé du monde des idées. Tel est le sens profond de la légende d'Hiram, semblable de tous points à la légende d'Osiris, à celle de l'Yma avestique, de l'Yama hindou et du Min-Adam des plateaux caucasiens. Sur la tombe du maître, en effet, on plante le rameau d'acacia, le rameau d'or des initiés. Sous l'écorce de l'arbre, dans son cœur, sommeille le feu de la résurrection, le feu vital et spirituel qui, plus tard, à l'intersection des deux branches de la croix idéale, s'épanouira en cinqjetslumineux,symboles de l'étoile flamboyante. Pour pénétrer dans l'ésotérisme de la Maçonnerie du porche, nous avons fait appel aux procédés de la science alchimique. N'est-ce pas un rapprochement gratuit, une assimilation forcée et conventionnelle ? Non. La matière première du Grand Œuvre, le corbeau, n'est pas autre chose que la pierre brute, image de l'apprenti. Comme le feu philosophique va commencer à épurer la matière, le maillet et le ciseau contribuent à dégrossir le bloc informe sorti de la carrière ; les deux méthodes et leurs résultats sont identiques. La matière doit s'affiner progressivement dans le creuset, il faudra de même, par un travail parallèle, opérer le calibrage de la pierre. C'est pourquoi le compagnon copie, en quelque sorte, les métamorphoses réalisées au sein de l'Athanor. Au maillet et au ciseau, il ajoute d'autres outils : la règle, l'équerre et le compas. Avec leur aide, il détermine les arêtes, les angles et les courbes : d'un moellon brut il fait une pierre cubique, susceptible d'être utilisée dans la construction du temple. Ici, encore, la corrélation et la signification de l'activité sont semblables. Quant au maître, il n'a plus besoin d'outils spéciaux, il a réalisé en lui la Pierre cubique à pointe, il est lui-même la poudre de projection, la pierre angulaire de l'œuvre. Aussi, on place dans sa main la branche d'acacia réceptacle du feu latent qui informe toute vie nouvelle. Et c'est pourquoi, lorsqu'il prononce la parole : « Je connais l'acacia », il ne dit pas une chose sans portée, il fait appel à la loi du retour, germe de l'avenir. Annales Initiatiques – juin 1937

12/07/2005

DOC-FM - La Maçonnerie initiatique - Constant CHEVILLON

La Maçonnerie initiatique Constant CHEVILLON La maçonnerie est une grande chose, une chose éternelle. Non seulement elle habilite ses enfants à comprendre les courants d'idées venus de tous les points de l'horizon, à situer dans leur ambiance immédiate tous les actes de la personne ou de l'individu humain , mais elle est le parvis de toutes les initiations anciennes et modernes, bien plus, elle les résume et, en même temps, elle en est la quintessence. Le maçon véritablement initié peut se présenter partout le front haut, dans tous les milieux, il est à sa place. S'il a t pétri son âme, forgé son cœur et son intelligence avec les outils de la maçonnerie et selon son esprit, rien ne lui est fermé, car il possède la clef universelle, cette clavicule dont Salomon, prince parmi les adeptes, prétendait avoir le secret. Penchons-nous donc sur les prémisses de la maçonnerie initiatique et, pour ne point nous égarer dans le labyrinthe des opinions, fixons bien nos concepts. Dans toutes les fraternités, initiation est synonyme de science; un initié est celui qui détient la science ésotérique spéculative et la science cérémonielle ou pratique : la magie. Or, dans l'esprit de beaucoup, ces connaissances transcendantaies leur ont été transmises par les gestes, les paroles et les cérémonies concrètes de leur initiation elle-même. C'est exact à un certain sens, mais faux dans la réalité. Initiation a pour racine le mot latin «initium», commencement, les cérémonies initiatiques sont un simple prélude, un baptême dans l'invisible. Dans nos communautés religieuses occidentales, il ne suffit pas d'avoir reçu le baptême pour être un parfait chrétien. La baptême habilite simplement à suivre la voie christi-que, il imprime sur l'individu et la personne le sceau de la reconnaissance et du rachat; il est comme un enfantement spirituel, ou, tout au moins une naturalisation dans le royaume de la lumière. L'initié, comme le baptisé, peut donc être, à juste titre, considéré comme un citoyen du royaume de la lumière, il peut la revendiquer comme un autochtone, authentique rameau de la souche ancestrale. Il est coparticipant au royaume et celui-ci lui doit tous les avantages des fils de la lumière, mais dans une soumission de tous les instants aux lois régulatrices d'accession et de coopération à la lumière. Il y a donc, pour justifier l'apposition du sceau, une discipline à adopter et un effort à accomplir, car la conquête de la vérité est une lutte perpétuelle dont le succès ne dépend pas du droit pur à la possession mais de l'activité et de l'énergie déployées pour s'en emparer. Ce préambule permet de concevoir, dans une large mesure, toute la substance de la maçonnerie initiatique. Cette substance est une et double en même temps. D'un côté il y a la Gnose, de l'autre, la technique; ici la science, là les œuvres dont l'actualisation dépend de la saturation scientifique. Mais la science et les œuvres, la Gnose et la technique sont une seule et même chose, lorsque toutes les parties constitutives d'un être humain se sont concrétisées dans un vrai maçon. Comment l'initiation maçonnique s'y prend-elle pour engager ses membres dans la route de la science et de la technique et les conduire vers la réalisation de l'adeptat ? Tous les maçons le savent, mais il est Bon de réfléchir et de méditer. Lorsque le récipiendaire a triomphé des épreuves par les éléments, lorsqu'il a prêté son serment de silence et de fidélité, le vénérable lui donne le sceau et lui dit : «Je te reçois, crée et constitue apprenti maçon». C'est bien l'adoption, la reconnaissance des droits attachés à la nouvelle naissance. L'apprenti est constitué fils de la veuve, héritier éventuel de sa succession. Est-ce à dire qu'il est en possession de l'héritage ? Non, il a les mains vides, c'est à lui de puiser dans le trésor dont la clef lui est remise, à lui seul et selon la capacité de ses moyens d'assimilation. Il naît au monde de la lumière aussi nu que dans la génération sexuelle, mais il est apte à revêtir les voiles sacrés et la robe de la hiérophanie. Il est entré dans le royaume de la lumière, non pas comme un étranger, plus ou moins barbare, venu par la petite porte de l'immigration, il est entré comme un fils du sol; on ne parle pas à mots couverts devant lui car on ne cherche pas à lui celer l'intelligence de ses droits et de ses devoirs. Toutefois, il n'est pas initié il est seulement initiable, il doit ouvrir le temple clos aux étrangers. Le temple est immense et la cella est à l'autre bout de l'édifice. La maçonnerie le prend par la main et le guide dans la longue nef. A chaque pas elle l'arrête pour lui montrer les détails des colonnes, des stalles et des vitraux, lui en explique le sens, la portée et la raison d'être, et c'est la voie de l'initiation. Voilà pourquoi les étapes de la hiérarchie sont nombreuses avant d'atteindre à la suprême maitrise dont le 3ème degré de l'ordre est le symbole résumé. L'apprenti s'arrête dans le parvis et jette d'abord un coup d'œil circulaire autour de lui, il se pénètre ainsi de l'ambiance et s'habitue à la lumière pour situer la perspective idéale. Quand il voit l'ensemble sous un angle réel et non plus sous un angle imaginaire, il est mûr pour le travail efficace, il doit participer à l'œuvre jamais terminée de la construction de la nouvelle Jérusalem. Il doit se cantonner dès l'abord dans les humbles besognes, il sait voir, mais il ne sait pas encore utiliser les matériaux et les outils selon les règles harmoniques de la beauté, il sait équarrir, il ne sait pas sculpter. Il doit se perfectionner dans le compagnonnage, tel l'alchimiste qui donne à la «materia prima» la couleur noire, pour la transformer en couleurs les couleurs du prisme, avant de sortir de son athanor l'or brillant de la spiritualité. A force de travailler, d'entasser ébauches sur ébauches, le compagnon acquiert la science et la technique, il peut quitter le parvis pour se diriger vers la chambre du milieu, l'une des étapes majeures sur la voie du saint des saints. Il devient maître et peut à son tour guider les apprentis et les compagnons sur la route des réalisations. A ce moment, le fils de la Veuve, l'héritier du royaume s'est élevé jusqu'à l'initiation primaire, il a parcouru un cycle complet par lui-même, il a rompu le premier sceau, il est le maître des arcanes des petits mystères. Il possède une partie du secret de la vérité, la plus difficile à conquérir, car le point d'appui originel de ses efforts est à l'état embryonnaire et comme inconsistant. Arrivé à ce stade de l'initiation, beaucoup de maçons, le plus grand nombre peut-être, se croient au terme du périple. Ils sont convaincus d'avoir atteint la totalité de la science relative, la complète technique et le maximum de perfection, compatibles avec l'enseignement doctrinal de l'ordre. Dans le champ du symbolisme, des allégories et de l'art pratique accessible au commun des hommes, ils ont raison. Sur le plan des réalisations transcendantes, cette magie de la pensée et des actes, ils ont tort. Sans doute le grain de blé contient dans son infime substance le germe et les éléments nourriciers primitifs d'où sortiront plus tard et la tige et l'épi, sans doute il contient l'essence du pain dont les hommes soutiendront leur vie défaillante, mais si le laboureur ne le confie pas à la terre, matrice de toutes les végétations, il restera immuable dans sa solitude et la moisson de s'épanouira pas sous la claire coupole du ciel. C'est pourquoi la maçonnerie continue à distribuer la science initiatique à travers les méandres des Hauts Grades afin de féconder les germes latents conservés dans la chambre du milieu, comme le grain dans un silo. Dénier l'utilitié des Hauts Grades c'est arrêter l'essor initiatique dont le terme ne peut jamais être atteint, ou bien c'est faire de la chambre du milieu un athanor de perpétuelles transformations où tous les aspects de l'évolution seront mélangés et rendre impossible la sélection du froment et de l'ivraie, de l'or pur et des métaux inférieurs. D'autre part, imposer les grands mystères à tous est une profanation car les maîtres maçons n'ont pas tous la même envergure; certains d'entre eux sont appelés à comprendre et à expérimenter ce que d'autres devront toujours ignorer. Du reste, à ces maîtres il faut des maîtres, des juges et des défenseurs, il faut des prêtres du culte animateur. On ne peut pas non plus toujours quitter la truelle pour prendre l'épée, ni surveiller les ouvriers en construisant les plans de l'édifice. Une seule chose peut se discuter, c'est la manière dont les maîtres maçons envisagent les Hauts Grades et par conséquent, les grands mystères et surtout la façon dont ils les utilisent. S'ils ne sont pour eux que des hochets d'une puérile vanité, ils sont, en effet, bien inutiles et n'ont rien de commun avec la marque initiatique; mais seuls les sots peuvent les considérer comme tels, car ils sont matière d'ascèse personnelle et de devoirs et par conséquent matière à lourde responsabilité. Les petits mystères, la maçonnerie symbolique, forment les ouvriers, les exécutants, les soldats de l'idée, les claires intelligences et les mains expertes auxquelles le travail est confié, en un mot la cléricature de l'humanité. Les grands mystères, la maçonnerie des Hauts Grades, forment les chefs, les architectes, les sacerdotes, ceux qui conseillent et dirigent, savent où il faut frapper pour réussir, car ils sont entrés dans une certaine et progressive illumina tion. Les Hauts Grades surclassent l'initiation du porche, ils s'avancent à pas lents et sûrs vers le Saint des Saints. Essayons de comprendre : Les petits mystères prennent l'homme dans le bourbier passionnel et l'amènent par étapes au stade de la civilisation. C'est la taille de la pierre brute. Les grands mystères, s'appuyant sur le stade de la civilisation, poussent à la dernière limite du perfectionnement relatif, pour restituer l'humanité dans son état primitif de grandeur et de puissance. C'est le polissage de la pierre cubique. En d'autres termes, les petits mystères s'apparentent en quelque sorte à l'alchimie des corps, les grands, à l'alchimie des âmes et des esprits. Les premiers extraient les métaux du sein de la matrice terrestre, ils les débarrassent de toutes les scories pour les rendre purs et utilisables dans la métallurgie sociale et initiatique. Les seconds s'emparent des métaux purs et en tirent l'or philosophai, le métal parfait analogue à la lumière immaculée. Pour nous en tenir au langage allégorique de la maçonnerie et de l'alchimie médiévale, les une utilisent l'influence de Vulcain et de Vesta, les autres reproduisent l'activité d'Osiris et d'Isis dans la procréation d'Horus, et c'est une des raisons pour lesquelles le G, resplendit au centre de toutes les étoiles flamboyantes exposées dans les temples maçonniques du monde. Tout ceci, paraîtra peut-être, de prime abord, un peu lointain, trop intellectuel et par conséquent sans grand rapport avec l'initiation pratique et le véritable secret maçonnique. Non pas, j'emploie ici le langage de la maçonnerie, elle n'en veut pas d'autre; elle se tient toujours dans le symbolisme et l'allégorie qui sont la forme intellectuelle de la vérité. La maçonnerie ne donne directement son secret ultime à personne, il faut le découvrir et l'enlever de force pour son compte personnel, selon la parole de l'Ecriture : «Violenti rapiunt illud», les violents seuls le ravissent. Le secret de la maçonnerie puisqu'il est le fond même de la Gnose opérative ne s'expose pas du haut d'une chaire doctrinale, il se trouve dans les opérations du laboratoire, et ce laboratoire c'est la conscience et la volonté. Il faut étudier la Gnose spéculative et la transposer, par soi-même, en Gnose pratique, c'est-à-dire, et ici ne donnez pas au mot le sens péjoratif qui fait trembler les enfants et les adultes grégaires, en magie : la magie c'est la science appliquée; celui qui capte une chute d'eau et la transforme en énergie ou en lumière, fait un acte magique souvent sans le savoir, comme le prêtre qui célèbre le culte sur l'autel de son Dieu. Nous pouvons cependant, sans trahir aucun de nos serments aller plus loin. Le secret de la maçonnerie, je vous l'ai indiqué avec une clarté suffisante pour que vous puissiez, en soulevant le voile, le découvrir dans la suite de vos méditations. L'alchimie maçonnique n'est pas une cause, c'est une fin et elle a une fin, c'est de créer en chacun de ses adeptes évolués, l'or philosophai. Consultez les grimoires, si vous ne l'avez pas déjà fait, vous connaîtrez l'or philosophai. C'est la pierre rouge, la poudre de projection, ce germe aurifère, ce noyau positif d'une puissance incalculable sous un volume infime. Vous en connaissez la vertu. La poudre de projection mélangée à un volume mille fois supérieur au sein, de métaux inférieurs, les transmute plus ou moins immédiatement en or pur et de bon aloi. Et maintenant, penchez-vous sur le problème, vous n'aurez pas de peine à découvrir comment le véritable adepte de la maçonnerie peut être la poudre de projection de l'alchimie spirituelle. Vous comprendrez mieux encore combien un maçon doit être pur, puissant et volontaire, violent et doux à la fois, juste et miséricordieux, comment il doit être tout amour et charité pour se donner à ses frères et après s'être transmuté lui-même, transmuter ses frères. Vous aurez alors tous les éléments de la solution initiatique et vous pourrez avancer peut-être à grands pas, sur la route de la lumière sous l'égide de la Gnose Texte extrait de la revue « BELISANE » année 1978, la revue ne donne pas la source.

DOC-Mart.Instruc. concernant les init. Mart. CHEVILLON-CHAMBELLANT

Instructions concernant l’initiation Martiniste Données par Constant CHEVILLON et rappelées par René CHAMBELLANT En principe, l'Initiation Martiniste doit être conférée en une seule fois. Pratiquement, il est recommandé de la faire en trois fois, non pas pour perpétuer les innovations de PAPUS, mais pour s'assurer que les récipiendaires sont de véritables hommes de désir et non de simples curieux. Le temps qui séparera les initiations est variable, il dépendra du degré d'évolution du nouveau martiniste, de soin travail, etc. Il n'y a jamais intérêt à rapprocher ces initiations. Seul le SO 10 peut se dire vraiment Martiniste, mais l'enseignement martiniste peut, dès le premier degré, être dispensé dans son intégralité. Au SO 10 qui aura fait preuve d'une véritable compréhension de l'esprit du Martinisme, et qui sera jugé capable de transmettre à son tour l'initiation, il pourra être donné le grade administratif de SO 10 Initiateur (dit S.". I.". IV ou encore Initiateur Libre). Les martinistes doivent toujours se réunir autour (ou devant) un autel recouvert de trois nappes, blanche au-dessus, rouge au milieu, noire en dessous, et supportant le Pantacle, ainsi que trois Luminaires. Les assistants peuvent revêtir une robe blanche avec cordelière, le masque n'est utilisé qu'au cours des Initiations. Il est recommandé d'étudier les œuvres du P.'. I.'., les ésotérismes, les doctrines traditionnelles, le côté ésotérique et mystique des divers systèmes religieux, à l'exclusion de tout occultisme pratique. Ne jamais oublier que le Martinisme est un Christianisme transcendant, et que ceux qui ne se réclament pas de la Tradition chrétienne, ne pourraient se dire Martinistes. Signes de reconnaissance généralement adoptés par les martinistes :... Demande :... Réponse :... Lorsque plusieurs Martinistes libres se rencontrent pour travailler en commun, ils se réunissent au domicile de l'un d'eux. Ils ne sauraient constituer un groupement permanent; au contraire, leur groupe cesse d'exister une fois la réunion terminée. Pendant la réunion, l'un d'entre eux, l'Initiateur Libre, s'il en est un, sinon le plus ancien Martiniste, exerce les fonctions de Président, un autre, qui lui fera face, dans la salle, les fonctions de Substitut. Il doit y avoir sur la table: les trois luminaires, les trois nappes, le Pantacle traditionnel du Martinisme. Il est recommandé de faire brûler de l'encens, au moins au début de la séance. Au début et à la fin de la séance les assistants formeront la chaîne d'union, sans croiser leurs bras, en posant leur main droite sur la main gauche de leur Frère ou Sœur de droite. Pendant la chaîne d'union, les Frères évoquent en pensée le Philosophe Inconnu et les Maîtres Passés du Martinisme. Pour marquer le début et la fin des séances, afin d'isoler l'assemblée du monde profane, un court dialogue s'engage entre le Président et le Substitut, les termes n'en sont pas fixés "ne varietur"... Il est préférable de procéder à des initiations individuelles "d'homme à homme". Il n'y a pas non plus de rituel d'initiation. Il suffit d'exposer au récipiendaire le symbolisme des Luminaires, du masque, du manteau, ainsi que les principes et les buts du Martinisme. Le serment et la consécration sont obligatoires; le serment ne doit comporter aucune obligation d'obéissance

DOC FM- R. Chambellant-Introduction au Vrai visage de la FM

Constant CHEVILLON : Le vrai visage de la Franc - Maçonnerie Introduction à la nouvelle édition par René CHAMBELLANT Constant CHEVILLON naquit le 26 octobre 1880 à Annoire (Jura). C'était un homme comme on a peu l'occasion d'en rencontrer. Penseur profond et travailleur infatigable, il sut mettre en pratique l'enseignement des Ordres initiatiques et spiritualistes auxquels il appartenait. Plutôt petit, mince, les pommettes saillantes, le cheveu dru, ses yeux reflétaient l'intelligence et la bonté. Il aimait la présence turbulente de la jeunesse du Quartier Latin. A Paris, il habitait une modeste chambre meublée à l'hôtel des Bernardins. Il partageait son temps entre Paris et Lyon, et passait la plus grande partie de ses nuits à préparer des conférences et à correspondre avec les Ordres qu'il dirigeait, dispersés dans le monde entier. Il était aimé et vénéré de tous ceux qui l'approchaient, tant il dégageait une expression de sérénité, de sainteté, d'équilibre, se penchant avec attention sur tous, aidant de ses conseils, excusant tout et tous. Il prenait un visible plaisir, entouré des jeunes adeptes d'alors, aux repas du dimanche, partagés dans un restaurant du quartier, où nous mettions à contribution son érudition et ses connaissances extraordinaires. Il arbitrait nos discussions fraternelles mais animées, avec un tact délicat, ne froissant aucune susceptibilité. Pendant la guerre de 39-44, ses employeurs l'envoyèrent en Province où il se plaignait de ne pouvoir travailler. Il sentait rôder autour de lui l'ombre de sa mort prématurée et souffrait de ne pouvoir exprimer tout le message qu'il portait. Certaines de ses lettres le montrent désespéré de son inaction forcée. Interrogé deux fois par la police officielle, il est arrêté, à Lyon, chez Mme Bricaud, le 25 mars 1944. Emmené par des inconnus, on le retrouvera, le lendemain, assassiné, montée des Clochettes à Saint-Fons, dans la banlieue lyonnaise. Cet homme exemplaire était le Grand Maître de deux formations initiatiques ésotériques: • Le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm. • L'Ordre des Chevaliers Maçons Élus Cohen de l'Univers. Pour la démarche exotérique, il était Patriarche de l'Église Gnostique Universelle. Le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm est un rite hautement et exclusivement spiritualiste. Dès les trois premiers grades, on constate l'élévation d'esprit de leurs rédacteurs. Dans les grades suivants, toutes les phases de la Tradition Universelle et Primordiale défilent. Ces grades, souvenir des Rites disparus, proliférèrent au XVIIIe siècle, après la fondation de la Grande Loge Unie d'Angleterre. A ses débuts, cette organisation vendait des patentes à qui pouvait les acheter. Ainsi chacun inventait son rituel en fonction des affinités qu'il pouvait avoir dans les fraternités initiatiques antérieures. C'est pour cette raison que l'on retrouvait le nom de certains grades attachés à la tradition égyptienne, iranienne, juive, grecque, celte, kabbalistique ou rosicrucienne. Le Rite Ancien et Primitif était donc une sorte de conservatoire dans ses 90 premiers degrés où l'on retrouve le nom de grades disparus. A ces degrés, il faut ajouter cinq grades administratifs Le successeur du Grand Maître Henri Dupont, lui-même successeur de C. Chevillon, a malheureusement cru bon de remplacer les trente premiers degrés supérieurs du rite dit « Égyptien » par les trente degrés du Rite Écossais Ancien Accepté, alors que dès l'origine (Convent de Bruxelles de 1934) Constant Chevillon s'était opposé à cette innovation. Aujourd'hui, au sein du Souverain Sanctuaire des Gaules, une seule Loge dissidente sert de base aux Hauts Grades pratiqués du temps de C. Chevillon. Une chose importante est à noter, à l'instar des grands Maçons tels Cagliostro, Martinez de Pasqually, J.-B. Willermoz, Constant Chevillon considérait que la femme, partie intégrante de l'humanité, devait avoir accès à l'initiation. Il créa donc un rituel des trois premiers degrés, parfaitement adapté à la féminité. Car bien qu'incontestablement valide, initier les femmes aux travers d'un rite prévu uniquement pour des hommes est, par essence, parfaitement illicite. Les trois premiers degrés du rite féminin donnent naturellement la possibilité aux femmes d'accéder aux plus Hauts Grades, aucune raison licite s'y opposant, puisque symboliquement, dès le troisième degré, l'homme comme la femme se trouvent débarrassés de la symbiose soma-psyché et libèrent ainsi le pneuma-androgyne. Pour les mêmes raisons évoquées précédemment, ce rite féminin n'est plus pratiqué que par une seule Loge. En ce qui concerne l'Ordre des Élus Cohen et pour clarifier une situation quelque peu embrouillée, qui à l'époque de sa création jusqu'à l'orée du XXe siècle ne l'était pas, le vocable « Martiniste » désignait les disciples de Martinez de Pasqually, puis le Martinisme Lyonnais descendant des Élus Cohen de Willermoz, ou le Martinisme Russe, branche des Élus Cohen établis en Russie. Mais à la fin du XIXe siècle, Papus, Dr Gérard Encausse, créa en compagnie d'Augustin Chaboseau, un Ordre Martiniste dont le but essentiel était l'étude des œuvres de L.-C. de St Martin, le Philosophe Inconnu, d'où, aujourd'hui, la confusion entre Martinistes et Élus Cohen. Par la suite, Papus devint Grand Maître du Rite de Memphis-Misraïm, tout en développant parallèlement son Ordre Martiniste. A la mort de Papus, son successeur, Téder, initié au Martinisme Lyonnais (Élu Cohen), projette de réformer l'Ordre Martiniste de Papus, mais la mort l'empêcha de réaliser son projet. Jean Bricaud lui succède, reprenant son idée de réforme, en présidant l'Ordre Martiniste Lyonnais et celui de Papus qui devint la Société Occultiste Internatio-nale, où il regroupa tous les « profanes », réservant l'Ordre des Élus Cohen (Martiniste Lyonnais) aux Maçons de Hauts Grades. A la mort de J. Bricaud, C. Chevillon reprend le flambeau et coupe définitivement les rapports entre le Rite de Memphis-Misraïm et les Élus Cohen d'une part, et la S.O.I. d'autre part, dont il nommera Mme Bricaud présidente. Actuellement, par le jeu des dissidences et des scissions, les Ordres Martinistes et ceux des Élus Cohen ont proliféré en nombre et en qualités. Il en est de même pour l'Église Gnostique divisée en plusieurs parties. Rappelons que Constant Chevillon a écrit plusieurs petits ouvrages: Du néant à l'être, 1942 - Et verbum caro factum est, 1944 - La tradition universelle, 1946 -réédités en un volume aux Éditions Traditionnelles, Paris, 1982. Méditations initiatiques, 1953 - Orient et Occident, 1926. Ainsi que Le vrai visage de la Franc-Maçonnerie, 1939 - et Réflexion sur le temple social, 1936, qui font l'objet de cette édition. La plupart de ces livres quasiment introuvables dans leurs premiers tirages avaient été presque tous édités par la librairie Derain-Raclet, pour les plus anciens, puis par Derain seul, 128 rue Vanban, à Lyon. Librairie toujours existante, qui fut un des hauts lieux de l'ésotérisme Lyonnais. Nous remercions nos chers amis, Gilbert Tappa et Claude-Charles Boumendil, d'avoir tenu à rééditer ces deux textes importants du Maître, en espérant qu'ils contribueront à effacer les images, par trop caricaturales, de la Franc-Maçonnerie, ancrées dans l'idée populaire depuis si longtemps. Que le souvenir de Constant Chevillon soit toujours vivant et que sa pensée perdure parmi les Maçons de bonne volonté. 24 juin 1991

11/20/2005

FM-RER L'Ordre et la Bienfaisance - Grand Aumônier GPDG

"L' Ordre et la Bienfaisance" par le Grand Aumônier GPDG ( EPITOME - mars 2002 ) La Divine Providence, qui gouverne toutes choses et fait concourir à l'accomplissement de ses desseins même les entreprises des impies, a, l'année passée, précisément de cette façon, rendu au Régime Écossais Rectifié sa liberté et, par conséquent, son intégrité, son authenticité et sa dignité d'Ordre. Cependant, le retour du Régime à ses origines ne peut pas, ne doit pas être seulement de nature institutionnelle et structurelle. Ce doit être un retour à son inspiration première, à son esprit primitif et il est désormais de sa pleine et entière responsabilité qu'il en soit ainsi. Nous, et nous seuls, serons responsables, et comptables devant Dieu,de ce que nous, et nous seuls, ferons de l' Ordre. Quel est cet esprit primitif ? Le titre même choisi pour j'ordre par ses fondateurs l'indique de la façon la plus nette. Ce titre, en vérité, est double : Ordre Bienfaisant des Chevaliers Maçons de la Cité Sainte, et Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte. I' Ordre est bienfaisant, ses Chevaliers sont bienfaisants. C'est leur titre distinctif. et c'est aussi celui des Francs Maçons, membres de la classe symbolique de l'Ordre. Dans le catéchisme ou instruction par demandes et réponses pour le grade d'apprenti Franc Maçon on lit : « Comment un Franc Maçon doit il se distinguer des autres hommes ? Par une bienfaisance active et éclairée, par une façon de penser noble et élevée, par des moeurs douces et une conduite irréprochable. » et à peine est il besoin de rappeler que la Règle Maçonnique consacre à la bienfaisance les cinq paragraphes de son article V I' Ordre est bienfaisant, disais je. Il l'est par nature. C'est, est il dit au Chevalier nouvellement armé, un « Ordre de bienfaisance et de lumière ». Pour l'Ordre, ne pas pratiquer la bienfaisance, c'est se dénaturer, s enfoncer dans la voie ténébreuse du reniement de soi même. Le Chevalier, lui, est bienfaisant par état. Pour lui, ne pas pratiquer la bienfaisance, c'est déroger, c'est perdre la noblesse d'âme qui qualifie son état. Le Franc Maçon, enfin, est bienfaisant par devoir d'apprentissage : il apprend la bienfaisance comme le reste. Pour lui, ne pas le faire, c'est comme redevenir profane. Mais qu'est ce donc que la bienfaisance, pour être à ce point essentielle à l'Ordre et à ses membres ? Au Convent de Wilhelmsbad, en sa deuxième séance, celle du 29 juillet 1782, Henri de Virieu présenta, sur l'ordre du prince Ferdinand de Brunswick, un Mémoire sur les idées que l'Ordre doit attacher au terme de bienfaisance. On sait qu'Henri de Virieu, en dépit de son jeune âge (28 ans à l'époque), était un des collaborateurs les plus actifset les plus dévoués de Willermoz et un de ses hommes de confiance. Son mémoire reçut le meilleur accueil du Convent, qui l'adopta, ordonna qu'il fût joint aux Actes, en même temps que le Projet de Chapitre pour le nouveau Code maçonnique qui en reprenait la substance. Ces deux documents constituent les pièces 95 et 96 des Actes du Convent. Ecoutons donc Virieu : « Il s'agit de fixer invariablement le véritable sens que l'Ordre doit attacher au terme de bienfaisance, qui est le cri universel et le point de ralliement de tous les Francs Maçons. Tous en effet s'en servent également, tous en font la base de leurs systèmes, tous veulent qu'elle dirige également et les formes et les actes de notre institution. Mais faute de s'être entendu sur la véritable signification de cette expression, quoique tous aient en apparence le même objet, tous varient dans, les applications, et presque tous, se bornant à des points de vue particuliers d'une chose qui ne devait être considérée que dans son ensemble le plus vaste, se sont renfermés dans des sphères trop rétrécies, d'où il est résulté une multitude de systèmes différents sur la manière dont l'Ordre doit diriger ses travaux. Tous ces systèmes, occupés uniquement à propager les branches particulières de la bienfaisance qu'ils prennent pour son véritable tronc, sont susceptibles d'être conciliés facilement lorsqu'on cessera de particulariser ce qui doit être général, lorsqu'on ne bornera plus le sens d'un mot destiné à exprimer une vertu dont l'essence est d'être sans bornes, comme l'amour de l' Être éternel pour toutes les créatures, qui en est le principe. » Retenons d'emblée ceci la bienfaisance est illimitée, parce qu'elle procède de l'amour divin, qui est lui ; même illimité. Poursuivons : « Ce n'est point dans des discussions académiques ni grammaticales que nous devons chercher la; solution qui nous occupe. C'est au fond du coeur que doit exister l'image qu'il s'agit d'exprimer. Lui seul doit juger si le tableau est conforme au modèle, et si, après avoir entendu ce mémoire, le coeur, satisfait des idées qu'il renferme, se sent entraîné, leur donne son approbation, il ne faut pas aller plus loin : la question est décidée, et un Ordre aussi complètement voué à faire le bien ne peut hésiter à adopter un sens qui lui ouvre la carrière la plus vaste pour remplir de la manière la plus étendue qu'on puisse concevoir son objet sacré. » Retenons encore ceci : la vocation de l'Ordre est de faire le bien, et cette vocation est sacrée. Poursuivons encore : « La vertu qu'on nomme bienfaisance est cette disposition de l'âme qui fait opérer sans relâche en faveur des autres le bien, de quelque nature qu'il puisse être. Cette vertu embrasse donc nécessairement un champ immense, car son essence étant d'opérer le bien en général, tout ce que l'esprit peut concevoir de bien dans l'univers est de son ressort et doit être soumis à son action. C'est de cette manière que l'homme doit envisager et pratiquer la vertu par laquelle il se rend le plus semblable à son principe infini dont il est l'image, ce principe de bonté qui, voulant sans cesse le bonheur de toutes ses productions sans exception, agissant sans cesse pour le procurer, est ainsi éternellement et infiniment bienfaisant. Telle est donc l'idée que l'on doit se former de la bienfaisance, qu'elle doit s'étendre sans exception à tout ce qui peut être véritablement bon et utile aux autres, qu'elle ne doit négliger aucun des moyens possibles de l'opérer. Celui qui se borne à donner des secours pécuniaires à l'indigence fait à la vérité un acte de bienfaisance, mais ne peut légitimement obtenir le titre de bienfaisant ; non plus que celui qui croit avoir satisfait à tout en protégeant l'innocence, ou celui qui se réduit à soulager ses Frères souffrants, ou même celui qui dans un ordre bien supérieur ferait consister toute sa bienfaisance à éclairer et instruire ses semblables. Car tous ces biens pris séparément ne sont que des rameaux divers du même arbre, qu'on ne peut isoler sans les priver de leur vie. Mais celui là seul mérite véritablement le titre de bienfaisant, qui, pénétré de la sublimité de son essence, considérant la grandeur de sa nature formée à l'image et à la ressemblance du principe éternel de toute perfection, l'oeil fixé sur cette source infinie de toute lumière, de tout bien, pour l'imiter et accomplir ainsi les devoirs sacrés qui lui sont imposés par sa nature, sent que, de même que la bonté éternelle embrasse tous les êtres, tous les temps, tous les lieux, de même la bienfaisance, qui n'est que la manifestation de la bonté, doit être sans bornes ; que créé à l'image et à la ressemblance divine, il viole sa propre loi lorsqu'il oublie le devoir d'imiter sans relâche son modèle et qu'il ne manifeste son existence à tous les êtres que par ses bienfaits. » Voilà. I' essentiel est dit, cet essentiel qui est l'essence de notre Ordre parce qu'elle est l'essence de notre être. Nous sommes, tout un chacun, créés à l'image et à la ressemblance divine. L' image perdure en chacun de nous en dépit de la chute, mais nous avons à ré acquérir, à reconquérir la ressemblance à l'image, la déiconformité. Tel est l'objet et le but que l'Ordre s'assigne : nous en procurer, le Christ aidant, et en coopération avec son Église, les moyens, par les secours que la Divine Providence nous a elle même ménagés : l'initiation maçonnique chrétienne, l'action chevaleresque chrétienne. Dieu est amour. La bienfaisance est la modalité pratique de la charité, cette vertu divine, la plus sublime de toutes, et qui subsisterait seule si toutes les autres disparaissaient comme nous l'enseigne l'apôtre Paul (au chapitre XIII de la première épître aux Corinthiens). La charité est le canal de toutes les grâces, pour celui qui la pratique comme pour ceux envers qui il la pratique. Oui, la charité, cette disposition du coeur spirituel, et la bienfaisance, qui en est le bras armé, sont le seul vrai moyen de nous faire les imitateurs de notre Divin Maître et Seigneur, auteur de toutes grâces. Elle est un moyen de déification. Voilà pourquoi la bienfaisance restaure notre nature essentielle, et que ne pas la pratiquer est un crime contre nous mêmes. « Charité bien ordonnée commence par soi même ». je dirai que l'Ordre, dans son action, doit être cette charité bien ordonnée qui commence par soi même, se répand abondamment sur autrui, et retourne à Dieu qui en est la source, en nous amenant ou nous ramenant dans son intimité dont nous nous sommes nous mêmes chassés. La bienfaisance ne doit donc pas être désordonnée, « particularisée », comme dit Virieu, ni circonstancielle, elle doit être générale, permanente et coordonnée. Elle doit être conduite en ordre, dans l'Ordre et par l'Ordre. C'est ce qu'exprime Virieu avec une grande fermeté : « C'est donc s'abuser profondément que d'accorder le titre général de bienfaisance à des actes particuliers de cette vertu dont l'essence est d'embrasser sans exception tous ceux qui peuvent tendre à faire le bien de l'humanité. Notre Ordre respectable ayant pour objet la manifestation de cette vertu, n'en doit pas plus borner les applications que le sens : rien de ce qui peut être utile à l'humanité, sans en excepter ses propres membres, qui sont les premiers appelés à recueillir les fruits précieux de l'institution qui les unit, ne doit lui être étranger, et sa devise générale devrait être : Boni nihil a me alienum puto « j'estime que rien de ce qui est bien ne m'est étranger ». Cessant donc de morceler la bienfaisance, ainsi qu'on l'a presque toujours fait, de la diviser en une infinité de branches isolées, et par conséquent de l'affaiblir, de la dégrader, réunissons au contraire toutes celles qu'il est possible de concevoir pour en former la bienfaisance générale de l'Ordre. Répandu ou destiné à se répandre sur toute la surface de la terre, possédant dans son sein des membres de tous les rangs, de tous les états, de tous les pays, réunissant ainsi ou susceptible de réunir au plus haut degré tous les genres de connaissances, de talents et de moyens, gardons nous d'atténuer les résultats qu'on doit attendre d'une si grande combinaison de forces ; que la bienfaisance universelle de l'Ordre, uniforme dans son principe, c'est à dire active, éclairée et fondée sur l'amour le plus ardent de l'humanité et le respect le plus profond pour les lois du Grand Architecte de l'Univers, soit dans ses applications aussi variée que les besoins de l'humanité. Que toutes les parties de l'Ordre et tous ses membres s'accordent simplement à donner sans cesse l'exemple pratique de la vertu, de l'attachement et du respect pour la divinité et ses lois, du patriotisme, de la soumission au Souverain et aux lois, en un mot : de toutes les vertus religieuses, morales et civiles, parce que cette manière d'être utile à l'humanité, en même temps qu'elle est la" plus efficace, est universelle et n'admet aucune exception ni pour les temps, ni pour les lieux, ni pour les circonstances. Quant aux biens particuliers que notre institution peut répandre sur lai famille humaine, qu'ils dépendent des moyens, des facultés, des circonstances, des localités de' chaque établissement et de chaque individu. Que dans un lieu nos établissements fondent des moyens de soulager les pauvres et les malades, que dans un autre ils ouvrent des asiles à l'indigence et à la vieillesse, qu'ici l'on élève des orphelins, que là on établisse des écoles où chacun puisse apprendre ce qu'il doit à Dieu, à son Souverain, à sa patrie, à ses frères, à lui même ; où l'on puisse cultiver et favoriser tous les genres de connaissances~ utiles au bonheur de l'humanité et capables de porter les hommes au bien et à la vertu ; que chaque: établissement, chaque individu soit certain d'avoir rempli les vues de l'Ordre lorsque, suivant sa. situation et ses moyens, il aura accompli dans sa sphère le genre de bien qui aura pu y être de la, plus grande utilité. En un mot, je le répète, qu'aucun genre de bienfaisance ne nous soit étranger , que ce soit là le lien commun qui réunisse toutes les parties de l'Ordre, que quels que soient les. systèmes que l'on pourra adopter ailleurs, ils aient tous ces principes pour base immuable, et pour, objet premier fondamental inaltérable de faire à l'humanité le plus de bien possible, dans le sens le, plus étendu que l'esprit peut concevoir. » Beau programme, me dira t on, mais comment faire, démunis comme nous sommes ? Eh bien, démunis, nous ne le sommes que relativement à notre société qui, même si, hélas, elle compte un nombre croissant de pauvres, dans son ensemble est riche. Mais je rentre d'un voyage en Afrique, et là on est témoin de ce qu'est la misère totale. Or la différence de niveau de vie est telle que 10 de nos francs produisent là bas un effet équivalent à 1.000 francs, que leur capacité est centuplée, ce qui nous met à même d'agir avec une efficacité réelle. Je veux donc vous donner une consigne : tous ceux qui en ont la possibilité, qu'ils recensent les établissements tenus ceci est important par des congrégations religieuses, de quelque confession qu'elles soient : dispensaires, écoles, maternités, orphelinats, etc., qu'ils communiquent ces adresses au Grand Porte Bannière (qui est en charge, comme vous savez, des actions de bienfaisance), ainsi qu'à moi-même, afin qu'ensuite, en Conseil National, nous fassions une sélection de ceux que nous pourrions aider d'une façon permanente. C'est un objectif que nous devons avoir rempli d'ici l'année prochaine. J'ai ici le programme d'action d'une Grande Loge étrangère qui vient en aide de cette façon permanente à quatre institutions : un centre de soins pour enfants et adolescents souffrant de maladies chroniques graves ; un foyer d'enfants victimes de maltraitance ; un service hospitalier d'oncologie pédiatrique (c'est -à dire pour enfants cancéreux) ; enfin un home d'enfants dont la santé et la moralité sont en danger à la suite de carences parentales. je vous l'avoue, lorsque j'ai reçu ce prospectus, J'ai admiré et j'ai eu honte ! Nous devons agir ; il est temps, il est grand temps ! Autre chose : je ne pense pas être désavoué par le Grand Maître et le Député Maître Général en vous donnant consigne d'appliquer effectivement et à la lettre ce que dit le rituel de banquet concernant la dîme, c'est à dire que la dixième partie des frais de banquet doit être mise de côté pour les pauvres. je sais que des Loges le font déjà, mais désormais toutes doivent le faire. et nous les solliciterons pour aider à financer les actions dont j'ai parlé plus haut. Bien entendu, il y a aussi les quêtes lors des tenues et des chapitres recueillies dans ce qu'on appelle, justement, le tronc de bienfaisance. Toutes additionnées, elles peuvent constituer un moyen d'action efficace : les petits ruisseaux font les grandes rivières. Enfin et ceci est de l'ordre du symbole, mais j'y tiens je demande aux chefs de l'Ordre d'accepter que, dans le Livre d'Or de notre Ordre qui va être constitué à partir du Code des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte et du Code Maçonnique, soit inclus en annexe, conformément à la décision du Convent de Wilhelmsbad, ce chapitre supplémentaire sur la bienfaisance approuvé par lui décision que les malheurs des temps ne permirent pas d'exécuter. je souhaite aussi que ce chapitre soit lu une fois l'an dans les Loges .et fasse l'objet des réflexions des Frères et les incite à agir. Comme l'apôtre Paul aux Corinthiens, j'ai envie de vous dire : « De même que vous excellez en toutes choses, en foi, en parole, en connaissance, en zèle à tous égards, et dans votre amour pour nous, faites en sorte d'exceller aussi dans cette oeuvre de bienfaisance. je ne dis pas cela pour donner un ordre, mais pour éprouver, par l'exemple du zèle des autres, la sincérité de votre charité ». (2 Corinthiens 8/7 8) Quant à ma conclusion, je l'emprunterai elle aussi à Henri de Virieu, Eques a Circulis « C'est ainsi que l'Ordre doit envisager le sens du terme de bienfaisance. C'est ainsi qu'en l'adoptant dans la plus grande étendue dont il soit susceptible, cet Ordre si répandu, si éclairé doit se tracer une carrière de bienfaisance, aussi vaste que le principe vivant dans lequel cette vertu prend sa source, principe qui n'est, je le répète, que cette bonté, cet amour infini du Grand Architecte de l'Univers pour toutes ses créatures, que tout homme, né à l'image et ressemblance divine, est tenu d'imiter, et dont il trouve au fond de son coeur de si délicieuses récompenses lorsqu'il est fidèle à cette loi imprimée si profondément dans tout son être. » Johannes Franciscus a Tribus Liliis , G.C.C.S.

11/08/2005

DOC-FM - En quoi R. AMBELAIN ne fut jamais titualire de dépôt de la tradition Egyptienne

ORDRE DE LYON ORDRE MACONNIQUE RETABLI DE MEMPHIS MISRAIM Souverain Sanctuaire de Bethanie ----------------------------------------------------- Salut sur tous les points du Triangle Respect à l’Ordre A TOUS LES MACONS QUI LIRONT LES PRESENTES : FORCE PUISSANCE SAGESSE Note pour servir à l’histoire de la Franc-Maçonnerie EN QUOI ROBERT AMBELAIN NE FUT JAMAIS TITUALIRE DU DEPOT DE LA TRADITION EGYPTIENNE Très Chers Frères, Nul n’ignore que le T :. I :. F :. Robert AMBELAIN déclara qu’il se trouvait être le dépositaire de la tradition Maçonnique Egyptienne, et cela par le canal du T :. I :. F :. Georges BOGE DE LAGREZE . I Il conviendra préalablement de remonter aux sources du Rite pour la France qui s’énoncent ainsi : 1838. - Le Fr. Jean-Etienne Marconis de Nègre, écrivain, né à Montauban le 3 janvier 1795, fils de Gabriel Marconis de Nègre, réveille le Rite de Memphis par l'installation à Paris, au Prado, le 23 mars 1838, de la grande Loge Osiris, et à Bruxelles, le 21 mai, de la Loge La Bienfaisance. Elu Grand-Maître, Grand Hiérophante du Rite, le 7 juillet, le Fr. J.-E. Marconis procède, le 5 octobre, à l'installation du Sanctuaire de Memphis, chargé du Gouvernement de l'Ordre. Le Sanctuaire est composé du Grand Hiérophante et de Six Patriarches Conservateurs de l'Ordre, dont voici les noms : le Fr. Marconis, homme de lettres, le Fr. Delapline, ex-chirurgien de la Marine, le Fr. Dr Audibert, membre de l'Institut, le Fr. Moutet, homme de lettres, le Fr. baron de Pœderlé, rentier, le Fr. Laroussie, rentier, le Fr. Dr Morison de Greenfleld, médecin de S.A.R., le duc de Sussex. 1839. - Le mouvement s'étend par le réveil, à Paris, le 21 mars, de la Loge Les Disciples de Memphis, de Montauban, la création, le 21 mai, de la Loge chapitrale Les Philadelphes, et, le 6 décembre, à Bruxelles, l'installation du chapitre Héliopolis. 1840. - Publication du Hiérophante, exposé complet des mystères maçonniques par J.-E. Marcenis et E. Moutet. Installation, à Marseille, le 21 novembre, de la Loge chapitrale Les Chevaliers de Palestine, et à Paris, le [7] 25 décembre, de la Loge chapitrale Les Sectateurs de Ménès. 1841. - Le 15 juin, à la suite de diverses intrigues d'adversaires du Rite, interdiction est faite par le Préfet de police de Paris, sans autre motif sérieux que celui du bon plaisir, de réunir les membres du Rite de Memphis ; toutes les loges existant en France entrent en sommeil. 1842. - Après avoir constitué un Temple mystique pour la garde des Archives et la propagation du Rite à l'étranger, le Gouvernement de l'Ordre se met également en sommeil. 1848. - Le 5 mars, après sept années de sommeil, le Rite reprend ses travaux en France, et trois Loges, un Chapitre et un Conseil sont remis en activité. 1849. - Publication des Statuts Généraux de l'Ordre. Introduction du Rite en Roumanie. 1851. - Le Fr. Marconis établit, à Londres, le 16 juillet, la grande Loge Les Sectateurs de Ménès, et institue le Fr. Berjean Grand-Maître pour l'Angleterre. A la suite des accusations dirigées au cours de l'année 1850 contre la Maçonnerie en général, l'autorisation de se réunir est retirée aux Loges du Rite de Memphis et à celles de la grande Loge Nationale. Les Loges de Memphis se mettent à nouveau en sommeil le 23 décembre. 1853. - Réveil du Rite en France, après l'échec d'une tentative d'union avec le Grand Orient. 1856. - Le grand Hiérophante Marconis se rend aux Etats-Unis, où il établit, le 9 novembre, à New-York, un Souverain Grand Conseil du 94e degré, avec le Fr. David Mac Leilan pour Grand Maître. Le Rite est constitué en Egypte par la fondation, à Alexandrie, d'un Sublime Conseil de l'Ordre, sous le titre distinctif de Grand Orient d'Egypte, avec pouvoirs pour établir un Souverain Sanctuaire. Le Fr. marquis Joseph de Beauregard en est le Grand Maître. En Australie, à Ballarat, est constituée la Mère Loge The Golden Bough of Eleusis. 1861. - Le Fr. Harry Seymour succède au Fr.Mac Leilan comme Grand Maître du Souverain Conseil Général des Etats-Unis. [8] 1862. - Le 30 avril, le Maréchal Maignan, nouvellement promu à la Grande Maîtrise du Grand Orient de France, adresse à toutes les autres Obédiences une circulaire en vue de l'unité maçonnique en France. Le Rite de Memphis s'unit au Grand Orient qui l'admet dans son Grand Collège des Rites à la suite d'un rapport très favorable du Fr. Razy, membre de la Commission d'examen. Des Loges du Rite de Memphis sont constituées sous le contrôle du Grand Orient. En juillet, le Grand Hiérophante établit une Charte pour la constitution aux Etats-Unis d'un Souverain Sanctuaire sous la grande maîtrise du Fr. Seymour. Cette Charte est ratifiée par le Grand Orient de France, le 3 septembre, et enregistrée dans son Grand Livre des Sceaux, sous le numéro 28.911. Afin de faciliter la correspondance des degrés avec ceux du Grand Orient, les degrés du Rite de Memphis sont nominalement et provisoirement réduits de 95 à 33. 1863. - En juin, le Souverain Sanctuaire des Etats-Unis est définitivement établi. De nombreux Chapitres et Sénats sont constitués. 1865. - Des garants d'amitié sont échangés entre le Grand Orient de France et le Souverain Sanctuaire des Etats-Unis. Le garant d'amitié du Souverain Sanctuaire auprès du Grand Orient est le Fr. Heullant, Grand Officier, Chancelier de la Légion d'honneur. Le 26 août, les FF. Joseph Garibaldi, 33e, ancien Grand- Maître du Grand Orient d'Italie, et Francesco di Lucca, 33e, Grand-Maître, sont élus membres honoraires du Souverain Sanctuaire des Etats-Unis. Des garants d'amitié sont échangés entre le Souverain Sanctuaire et le Grand Orient d'Italie. Le 20 décembre, le Souverain Sanctuaire des Etats-Unis adopte la réduction en 33 degrés du Rite de Memphis, conformément à l'accord survenu entre le Grand Orient et le Grand Hiérophante Marconis. 1866. - Le Rite s'établit en Egypte sur des bases solides. Toutefois, le Grand-Maître pour l'Egypte déclare que l'acte par lequel le Grand Hiérophante Marconis a abdiqué ses droits en faveur du Grand Orient de France n'ayant pas été contresigné par le Grand Chancelier du Rite, il refuse d'en reconnaître la légitimité, il maintient l'organisation du Rite en 95 degrés. [9] 1868. - Mort du Grand Hiérophante Marconis. 1869. - Le Souverain Sanctuaire des Etats-Unis rompt les relations avec le Grand Orient de France parce que celui-ci a reconnu, sous le nom de Suprême Conseil, un corps de Maçons de la Louisiane, qui délivrait clandestinement des Chartes pour l'établissement de loges dans cette juridiction, violant ainsi les droit et autorité de la Grande Loge légitime de Louisiane. Notification est faite au Grand Orient de France par le Grand Maître Seymour, le 20 mars 1869. Après la mort du Grand Hiérophante, le Gouvernement Suprême du Rite passe en Egypte, avec le marquis de Beauregard, comme chef du Rite. 1872. - Le Souverain Sanctuaire des Etats-Unis délivre, le 4 juin, une Patente au Fr. John Yarker, pour l'établissement d'un Souverain Sanctuaire en Angleterre et en Irlande. Le 8 octobre, le Fr. Seymour, en une Assemblée générale des Membres du Rite, au Freemason's Hall, à Londres (Siège de la Grande Loge d'Angleterre) constitue définitivement le Souverain Sanctuaire de Grande-Bretagne et d'Irlande, avec le Fr. John Yarker, comme Grand-Maître général. Le nouveau Sanctuaire nomme le général Garibaldi, membre honoraire, et des relations sont aussitôt établies avec le Suprême Conseil Ecossais de Sicile et le Grand Orient d'Egypte. 1873. – Le 21 mars, le Fr. Salavatore A.Zola est élu et proclamé Grand Maître du Souverain Sanctuaire de Memphis ( Grand Orient National d’Egypte). 1874. Le 11 janvier, le Grand Maître Zola est autorisé à assumer le titre de Grand Hiérophante du Rite. Le 23 juin, le Fr. Seymour, ayant résigné ses fonctions, le Fr. Alexandre B. Mott lui succède comme Grand-Maître Général du Rite aux Etats-Unis. Peu après, une scission se produit dans le Rite. Un certain nombre de FF. Américains, peu satisfaits de la réduction des degrés du Rite à 33, organisent le Rite Egyptien de Memphis, présidé par Calvin C. Burt. 1876. - Le Grand Orient National d'Egypte (Rite de Memphis) confère, le 25 octobre, à l'Ill. Fr. Garibaldi, les grades, de 95 et 96e, avec le titre de Grand-Maître honoraire ad vitam. 1877. - Le Souverain Sanctuaire d'Angleterre confère, le 24 novembre, les grades de la Maçonnerie d'Adoption à Mme Blavatsky. 1880. - Le 13 septembre, le Souverain Sanctuaire d'Angleterre nomme à Naples, pour le représenter, le Fr. J.-B. Pessina, Grand-Maître du Rite réformé de Misraïm. 1881. - Les Souverains Sanctuaires des Etats-Unis, d'Angleterre et d'Italie nomment, en septembre, le général Garibaldi, au grade de Grand Hiérophante, 97e. Mais l'Egypte, s'autorisant de la succession directe au Gouvernement Suprême de l'Ordre, après la mort du Grand Hiérophante Marconis, refuse de reconnaître la légitimité de cette nomination. (Toutefois, la question fut résolue d'une façon conciliante en 1900.) C'est sous la Grande Maîtrise de Garibaldi, qu'après bien des discussions, les Rites de Memphis et de Misraïm, qui ont, dans la plupart des pays étrangers, les mêmes hauts dignitaires, fusionnent en un unique Ordre maçonnique, à Naples. (Seul le Souverain Grand Conseil Général du Rite de Misraïm pour la France refuse d'entrer dans la Confédération des Rites-Unis de Memphis-Misraïm, et conserve sa hiérarchie de 90e , comme Rite Oriental de Misraïm, avec le P. Fr. Osselin comme Grand Maître.) Un Souverain Sanctuaire des Rites de Memphis et Misraïm est constitué en Roumanie, en vertu d'une Charte délivrée le 24 juin par le Fr. Pessina au Fr. Constantin Moriou, Grand-Maître de la Grande Loge Roumaine. 1882. – - Mort du Général Garibaldi, le 2 juin. Pessina se proclame son successeur comme Grand Hiérophante, mais il n’est pas reconnu par les Souverains Sanctuaires étrangers. 1883. - Le 6 avril, le Grand Hiérophante d'Egypte, S. A. Zola se démet de toutes ses fonctions maçonniques, et nomme pour le remplacer, comme Grand Hiérophante, le Professeur Ferdinand-Francis Oddi, mais sa reconnaissance comme tel, par les autres Souverains Sanctuaires, n'a pas lieu avant 1900. 1887. - Fondation, le 15 février, du Souverain Grand Conseil Ibérique, Rite National Espagnol de Memphis-Misraïm. Grand-Maître : Pr. Gimeno y Catalan. 1890. - Installation à Palerme, en vertu d'une Charte délivrée par l'Egypte, d'un Souverain Sanctuaire de Memphis pour l'Italie, avec le Fr. Salvatore Sottile pour Grand-Maître. 1894. - Le Fr. Villarino del Villar est élu le 30 mars, Grand-Maître du Souverain Grand Conseil Ibérique. 1900. - Le 30 mars, les Souverains Sanctuaires des Etats-Unis, d'Angleterre, de Roumanie, d'Espagne et d'Italie, signent un accord proclamant « Grand Hiérophante Universel, le Fr. Ferdinand François delli Oddi, Grand-Maître du Grand Orient National d'Egypte, Chef Suprême du Rite Oriental, charge qu'avait assumé durant sa vie le Puissant Fr. et Premier Maçon du Monde, Général Joseph Garibaldi, qui fut Grand-Maître honoraire du Grand Orient National d'Egypte (Egitto Massonico, N° du 31 mai 1900). 1902. - Disparition en France du Rite de Misraïm autonome. Le Fr. J. Yarker succède au Fr. delli Oddi comme Grand Hiérophante. Constitution par le Souverain Sanctuaire d'Angleterre du Souverain Sanctuaire pour l'Allemagne. - Grand-Maître : Théodor Reuss. 1905. - Démission du Grand-Maître d'Italie et mise en sommeil du Rite en Italie. 1908. - Constitution à Paris, à la suite du Congrès Maçonnique Spiritualiste tenu en juin dans le Temple du Rite du Droit Humain, d'un Souverain Grand Conseil Général du Rite de Memphis-Misraïm pour la France et ses dépendances. La Patente Constitutive est délivrée par le Souverain Sanctuaire d'Allemagne, signée et scellée le 24 juin, à Berlin, par le Grand-Maître Théodor Reuss (Peregrinos) qui assistait au Congrès de Paris. Le Grand-Maître et le Grand-Maître adjoint sont le Docteur Gérard Encausse (Papus) et Charles Détré (Teder). La Loge Humanidad, précédemment rattachée au Rite National Espagnol, devient Loge-Mère pour le Rite de Memphis-Misraïm en France. 1910.- Le Fr. Frosini, de Florence, Délégué Général pour l'Italie du Rite National Espagnol, fonde à Florence le Rite Philosophique Italien en 7 degrés, résumant les degrés Écossais, de Misraïm et de Memphis. 1911. - Le Fr. Constantin Moriou abandonne, en raison de son âge (77 ans), la Grande Maîtrise du Rite en Roumanie. Le Fr. Colonel I.-T. Ulic lui succède comme Grand-Maître. 1913. - Le Grand Hiérophante John Yarker meurt le 20 mars. Le titre de Grand Hiérophante est reconnu légitimement au Fr. Théodor Reuss, Grand-Maître pour l'Allemagne. Le Rite National Espagnol, après la mort de son Grand-Maître Villarino del Villar, fusionne avec la Grande Loge Catalane Baléare. 1914. - Mise en sommeil du Rite Philosophique Italien de Frosini. 1916. - Mort du Grand-Maître pour la France, Dr Gérard Encausse, le 25 octobre 1916, à la suite d'une maladie contractée aux Armées. Le Grand-Maître adjoint Charles Détré lui succède. 1918- Mort du Grand-Maître adjoint Charles Détré, le 25 septembre. Pendant la guerre, le Rite est en sommeil en Angleterre, en France, en Allemagne, en Roumanie et en Egypte. 1919- Un groupe de Maçons appartenant soit au Rite Français (G. O.), soit au Rite Ecossais (G. L. et S. C.) et possédant également les hauts grades du Rite de Memphis-Misraïm, désireux, tout en restant fidèles à leur Obédience (Grand Orient, Grande Loge ou Suprême Conseil), de travailler la Maçonnerie au point de vue purement initiatique, prend la résolution de rétablir le Rite de Memphis-Misraim en France. Ils réveillent, à l'Orient de Lyon, la Mère-Loge Humanidad, d'accord avec la Puissance Maçonnique qui délivra la Charte de Constitution en 1908, du Rite de Memphis-Misraïm pour la France. Cette même Puissance délivre au Fr. Bricaud, le 10 septembre 1919, une Charte pour la constitution en France d'un Souverain Sanctuaire de Memphis-Misraïm, et le 30 septembre, le Suprême Grand Conseil des Rites Confédérés des Etats-Unis lui délivre également une Charte pour l'établissement en France d'un Suprême Grand Conseil des Rites Confédérés (Early Grand Scottish Rite, Memphis and Misraïm, Royal Order of Scotland, etc...). 1921. – Réveil du Rite de Memphis en Italie, en vertu de la Charte délivrée jadis par l’Egypte.. Grand-Maître, G. Macbean, Souverain Sanctuaire à Palerme. 1924. - Mort du Grand Hiérophante du Rite, le Fr. Théodore Reuss (Peregrinos). 1925. - Mise en sommeil du Rite en Italie par le Grand-Maître G, Macbean, en raison de la situation politique et de l'attitude du Gouvernement fasciste envers la Franc-Maçonnerie. 1930. - Publication par le Souverain Sanctuaire de France, de la Constitution et des Règlements généraux de l'Ordre Maçonnique Oriental du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm. 1933. - Création du Bulletin Officiel du Rite de MM par le Grand-Maître Jean Bricaud. 1934. - Le Grand-Maître Jean Bricaud, du S S pour la France, meurt à Lyon, le 21 février. Le Fr M. C. Chevillon, député Grand-Maître et Membre du Comité Permanent du S Sest reconnu comme Grand-Maître Général, 96e, en mars, par les Sub Pat Grands Cons du Rite 33, 95e. La proclamation consécutive à son élection est publiée dans le Bulletin Officiel de la Saint-Jean d'Eté de la même année. Le nouveau Grand-Maître Général constitue deux provinces administratives à Madagascar et dans l'Afrique du Nord (Maroc, Algérie et Tunisie) et nomme deux Grands Maîtres Adjoints pour les diriger. 1935.- Réveil du S S Helvétique sous la Grande Maîtrise du FrHilfiker-Dunn. 1936. - Création des Grands Temples Mystiques de Belgique et de Pologne qui relèvent de l'obédience du S S pour la France. Deux grands Représentants, Membres du SSde France, sont établis, l'un à Alep pour la Syrie-Palestine, l'autre à Concepcion (Chili) pour l'ensemble de l'Amérique du Sud. 1937. - Le Couvent annuel du S S de France se déroule à Lyon, dans le Temple de la Mère-Loge Humanidad. Une importante délégation du S S Helvétique, sous la conduite du Grand-Maître Hilfiker et du Général Chancelier A. Reichel, assiste aux diverses tenues. Les deux S S s'engagent a travailler en parfait accord, ils échangent des garants d'amitié pour sceller leur union. II La filiation de l’Ordre de Lyon résulte donc de la transmission suivante : Les historiens indépendants forment à bon droit toutes réserves sur la validité et la licéité de DUPONT comme successeur de CHEVILLON, ainsi que le montre le tableau présenté par Michel MONNEREAU, page 90 de son livre Les secrets de la F-M et les Rites de M et M, Axis Mundi Ed, Paris 1989 ; CHEVILLON n’ayant jamais désigné comme Substitut Grand Maître, DUPONT, ainsi ne l’attestent aucun document retrouvé lorsque René CHAMBELLANT bras droit de CHEVILLON nous remit en son temps -avec la charge spirituelle de poursuivre la mission dont il était l’héritier – parmi d’autres archives, un document en date du 1er mars 1936 émanant de Constant CHEVILLON agissant comme Souverain Grand Maître Général et contresigné par DUPONT avec la qualité de Grand Chancelier. Sur ce document, nous reviendrons, cette pièce constituant la preuve de l’absence de toute régularité dans les prétentions de Robert AMBELAIN, élément figurant par ailleurs dans un format distinct de celui de l’original, dans le livre de Serge CAILLET : La F M Egyptienne de M-M , Dervy Ed, Paris 2003, pages 339-346. Avant d’en venir à l’approche historique qui empêche tout rattachement légitime de Robert AMBELAIN à la tradition défendue par CHEVILLON, les conditions de sa désincarnation et sa volonté de ne nommer à cette époque même aucun successeur ou Substitut Grand Maître oblige à ce que le choix se fasse en faveur du Frère le plus fidèle, fidèle dans la maintenance de l’esprit de l’Ordre, fidèle dans ce que voulut maintenir Constant CHEVILLON. L’historien indépendant se doit de reconnaître que le fidèle, c’est René HAMBELLANT qui toujours défendit la mémoire de CHEVILLON et maintint par ailleurs la tradition des trois Ordres : dernier dépositaire de la filiation de l’Eglise Gnostique Apostolique de Mgrs BRICAUD et CHEVILLON , les FF AMADOU et GESTA ayant toujours refusé d’agir à ce niveau ; dépositaire de la filiation de l’Ordre Martiniste-Martinézsite dit aussi Ordre Martiniste de Lyon telle que possédée par BRICAUD et CHEVILLON et qui ne fut pas rituéliquement transmise par DUPONT à AMBELAIN ; dépositaire de la filiation de Memphis et Misraïm sans avoir jamais été mis en cause par ses prédécesseurs, alors que celui qui transmettait des grades dont AMBELAIN s’est prévalu, lui, fut déclaré irrégulier par le S G M G, bien avant la transmission des dits grades…. L’Ordre de Lyon se trouvant dépositaire de l’intégralité des trois Ordres dans le respect de la transmission venant de René CHAMBELLANT, fidèle à l’esprit de Constant CHEVILLON, se trouve bien fondé, spirituellement, historiquement et rituéliquement, pour se déclarer mainteneur de la Tradition BRICAUD CHEVILLON. III Alors que l’historien indépendant se doit de noter le désaveu de CHEVILLON touchant certains Frères qui, sans en avoir les pouvoirs, prétendirent disposer légitimement de la filiation détenue par CHEVILLON, et c’est à cette mouvance que se rattache AMBELAIN. C’est ce point d’histoire qu’il convient d’aborder présentement. 1 En la circulaire déjà évoquée de CHEVILLON en date du 1er mars 1936, la radiation du F. LAGEZE est rappelé : « Les Belges circonvinrent deux membres à la suite du Souv.-. Sanct.: de France : les FF.-. Lagrèze et Griiter, résidant à l'Orient de Nice. Bien qu'ayant prêté serment de fidélité, ils acceptèrent d'entrer dans la combinaison. Le premier accepta de faire partie du Sup.-. Cons.-. Intern.-. apocryphe avec le titre de 97e ; le second accepta d'être mis à la tête d'un Souv.-. Sanct.-. Français, créé pour les besoins de la cause (voir Adonh* ram et le Bulletin de la Gde Loge de Santa-Fé). Ces deux Frères furent radiés (voir correspondance aux archives et Bulletin Officiel de M.-. M.-., n" 4, de juin 1934). » Cette radiation de LAGREZE empêche tout rattachement à une prétendue succession dans l’Ordre de Lyon ou à CHEVILLON à titre personnel ou spirituel, de Robert AMBELAIN. 2 DUPONT n’était pas par ailleurs le successeur de CHEVILLON, et s’il l’avait été, il lui incombait de rectifier AMBELAIN sans ses grades et qualités, sauf à rendre nulle toute désignation, nullité patente de surcroît, pour défaut de légitime pouvoir. IV Si l’on peut légitimement considérer que la réception du 95° du Rite fait du récipiendaire un GRAND CONSERVATEUR DU RITE, il n’en demeure pas moins que la radiation et le retrait de toute patente, est de nature à retirer l’autorité conférée. La patente de LAGREZE au titre du 95° degré lui fut conférée par BRICAUD le 4 juin 1927. CHEVILLON, successeur de BRICAUD, en radiant LAGREZE retirait toute licéité à cette patente qui devenait par le fait invalide. Il sera fait observation que ce que recevait de BRICAUD, LAGREZE, ce n’était pas un diplôme de 95°, mais une patente de 95° …. Cette distinction conditionne le sens de ce qui fut reçu, à savoir que les pouvoirs de cette réception sont attachés à la patente et donc au devoir de dépendance de celui qui l’octroyait. La question de licéité et de validité dans le monde de certains Hauts Grades doit être retenue et prise en considération, parce que certains de ceux-ci ne relèvent pas seulement et simplement d’un passage à un degré nouveau, mais s’inscrivent dans une sorte d’Ordination qui dépend de la fidélité aux règles de ce qui n’est pas une simple Grande Loge, mais un Ordre : e’est la raison pour laquelle dans le cadre des Rites Egyptiens, il n’est pas de Grande Loge, mais un Souverain Sanctuaire, la radiation valant déposition.

11/06/2005

DOC-EG - Note pour servir à l'histoire de l'EG de R. AMBELAIN

Il importe, afin d'en finir avec des répétietions entachées de grandes erreurs, de liver aux curieux et aux chercheurs trois documents qui exposent : - que R. AMBELAN selon qu'en témoigne notre Frère René CHAMBLELANT ne fut jamais consacré dans la filiation Apostolique, que c'est DELARUE ( filaition spirite qui le consacra, Ménard n'aparaissant pas... - que Robert AMBELAIN invoque à l'appui de ses dires quant à une filation Apostolique un document en otre possession par lui donné avec le suivant, dont il sera intéressant de noter que face à la date du 15 juin 1946, il est offert à la droite du document la date d'enregistrement du 3. 10.1943... que Robert AMBLEAIN disposait bien d'une filaition spirite selon cet autre document ( filation DOINEL ) comme beaucoup, et de 1943; La validité de la filaition apostolique d'AMBLENAIN remet en cause les ordinations de cette branche en fait spirite.$ Cela pour sercir à l'histoire à l'hisoire des mouvements dits gnostiques qui considérent que l'épiscopat ( réel ou non peu omporte ) doit être assimilé à une sorte de grade maçonnique ou autre. Vos observations sont les bienvenues. Fraternellement, JPB

11/01/2005

RER FM - Règle abrégée en 9 points

Le texte qui suit a été approuvé au Convent de Wilhelmsbad en 1782, il a ensuite inspiré "La Régle Maçonnique à l'usage des Loges Réunies et Rectifiées" et non pas l'inverse. Cette dernière, contrairement à une idée répendue, ne fait donc pas partie des textes officiels du régimes. Et c'est bien le texte ci-dessous avec le Code de Lyon que l'on doit trouver sur le plateu de l'orateur. REGLE ABREGEE en 9 points L'imprudent qui attend l'heure où il faut agir pour savoir ce qu'il doit faire ne l'apprend que par les revers et l'infortune, et celui qui, pour s'instruire de ses devoirs, renvoie au moment où il devra les remplir, s'expose à y manquer toujours. I Adore l'Etre plein de majesté qui conçut l'univers dans sa pensée, le crée par sa volonté, et le conserve par son action ; prosterne-toi devant le Verbe incarné et bénis la Providence qui te fit naître parmi les Chrétiens ; annonce dans toutes tes actions une moralité éclairée, sans hypocrisie et sans ostentation. II Souviens-toi sans cesse que l'homme fut le chef d'oeuvre de la création, puisque Dieu même le créa à son image et à sa ressemblance. Sois pénétré de la nature immortelle de ton âme, et sépare avec soin ce principe céleste et indestructible des alliages étrangers. III Ton premier hommage appartient à la Divinité, le second au Souverain qui le représente sur cette terre. Chéris ta patrie, honores-en les chefs ; remplis scrupuleusement toutes les obligations du citoyen et songe qu'elles ont été sanctionnées par les voeux libres du Maçon ; les enfreindre, c'est ajouter le parjure à l'ingratitude. IV Sorti d'une tige commune, aime en frères tous tes semblables, ils ont comme toi une âme immortelle, les mêmes besoins, les mêmes droits. L'univers est la patrie du Maçon et rien de ce qui regarde l'homme ne lui est étranger. Respecte l'association maçonnique répandue partout et viens offrir avec nous dans nos Temples ton hommage à la Bienfaisance. V Dieu pouvant se suffire à lui-même daigna se communiquer aux hommes. Rapproche-toi de ce modèle infini, en versant sur ton prochain toute la masse de bonheur qui est en ton pouvoir. Tout ce que l'esprit humain peut concevoir de bien est soumis à ton action. Qu'une bienfaisance active, éclairée, universelle, soit le principe de ta conduite. Préviens le cri de la misère, n'y sois du moins jamais insensible. Fuis l'avarice et l'ostentation, ne cherche pas la récompense du bien dans les applaudissements de la multitude, mais au fond de ton coeur; et si tu ne peux seul faire autant d'heureux que tu le voudrais, viens accroître le faisceau sacré de bienfaits que nous formons et coopère selon tout ton pouvoir à nos établissements utiles. VI Sois affable et officieux, que ton exemple inspire à tous les coeurs l'amour de la vertu ; partage sincèrement les peines et les joies de ton prochain, et que l'envie ne trouble jamais ces jouissances. Pardonne à ton ennemi, aime-le, fais-lui du bien : remplis ainsi un des préceptes les plus sublimes de la morale sacrée et tu recouvreras les vestiges de ton ancienne grandeur. VII Sonde les replis cachés de ton cœur : ton âme est la pierre brute que tu dois dégrossir ; offre à l'Etre suprême l'hommage de tes affections réglées et de tes passions vaincues : que tes moeurs soient pures, ton âme vraie, droite, humble ; évite le scandale ; crains les fruits amers de l'orgueil qui perdit l'homme. Etudie les hiéroglyphes de l'Ordre, ils voilent de grandes vérités et tu deviendras meilleur par cette méditation. VIII Tout Maçon, de quelque communion Chrétienne, pays ou condition qu'il soit, a un droit spécial sur ton affection. Respecte dans la société les distances légitimes, dans nos Temples nous ne connaissons que celles que présentent le vice et la vertu. Défends-toi de toute distinction profane qui blesserait parmi nous l'égalité et ne rougis jamais dans le monde d'un homme honnête que tu as ici embrassé comme ton frère. Ne fais pas attendre le secours que tu peux donner, cherche à ramener celui qui se trompe ; s'il s'élève un nuage entre des frères, travaille sans délai à le dissiper car la concorde seule peut cimenter nos travaux. IX Ne t'écarte jamais des obligations imposées aux Maçons et auxquelles tu as consenti ; respecte tes supérieurs, obéis-leur, ils parlent au nom des lois. Que l'engagement que tu as pris de garder nos secrets soit sans cesse en ta mémoire, si tu osais l'enfreindre ton coeur te le reprocherait à jamais et tous les Maçons t'abandonneraient.

RER FM - Recès du Convent de Wilhelmsbad

RECÈS DU CONVENT DE WILHELMSBAD Juillet et Août 1782 Nous Grand Maître général, Maîtres Provinciaux, Grands Officiers, Préfets et Députés des Chapitres du St\0\ des Chevaliers Bienfaisants et des Francs-Maçons, réunis sous le régime rectifié, légitimement assemblés en convent général à Wilhelmsbad près de Hanau pour affermir l'édifice maçonnique confié à nos soins, rectifier les principes et le but de cet Ordre ancien, et réunir ses différentes parties par des liens communs et durables, avons arrêté et statué ainsi qu'il suit. I Convaincus dès les premiers pas de nos travaux, que pour entretenir l'activité entre les diverses parties de l'Ordre, et établir peu à peu une uniformité de principes, rits et obligations, il était nécessaire de créer un centre respectable où elles viendraient toutes aboutir, et considérant que notre régime doit sa conservation aux soins infatigables du Ser.me F\ Ferdinandus a Victoria in Seculo (Duc de Brundvic et Lunébourg) nous n'avons cru pouvoir mieux solenniser notre reconnaissance qu’en Le confirmant dans la dignité de Chef Suprême de toutes les Loges rectifiées, qui Lui a déjà été conférée au convent de Kohlo en 1772, et y ajoutant celle de Grand Maître Général de toutes les provinces de l'Ordre des Chevaliers Bienfaisants et des Maçons Rectifiés, que le vœu unanime de toutes les nations s'est empressé de lui offrir. Enjoignons en conséquence à tous les Chapitres, Loges et frères qui suivent notre régime, de Lui rendre en cette qualité l'hommage dû aux vertus éminentes dont Il présente sans cesse le modèle. Lui avons transmis par un acte solennel, et exprimant notre confiance entière, 1e droit de convoquer et présider les convents généraux et de diriger par le secours des Maîtres Provinciaux et autres chefs, les divers établissements de l'Ordre. Et avons reçu en échange de Lui une capitulation, gage des principes sages qui le dirigeront dans l'administration de l'Ordre, et de la liberté qui doit en animer les travaux. Enjoignons pareillement à tous les établissements tant maçonniques que de l'Ordre Intérieur de reconnaître pour secrétaire général de l'Ordre entier le R\ F\ ab Urna (Schwarz) et d'ajouter foi à tout ce qui sera expédié de sa part, comme chargé de la confiance particulière de l'Eminent.me Grand Maître. Pour faire passer enfin à la postérité un monument de notre heureuse réunion sous un Chef commun et respectable par tant de vertus, nous avons arrêté, qu'il serait frappé une médaille avec son buste et une devise relative à l'époque fortunée de notre convent. II Un de nos premiers soins s'est tourné vers l'authenticité du système que nous avons suivi jusqu'aujourd'hui et le but final, où il doit conduire nos frères. Apres plusieurs recherches curieuses sur l'histoire de l'Ordre des Templiers, dont on dérive celui des Maçons, qui ont été produites, examinées et comparées dans nos conférences, nous nous sommes convaincus qu'elles ne présentaient que des traditions et des probabilités sans titres authentiques, qui puissent mériter toute notre confiance. et que nous n'étions pas autorisés suffisamment à nous dire les vrais et légitimes successeurs des T\, que d'ailleurs la prudence voulait que nous quittions un nom, qui ferait soupçonner le projet de vouloir restaurer un Ordre proscrit par le concours des deux puissances, et que nous abandonnions une forme qui ne cadrerait plus aux mœurs et aux besoins du siècle. En conséquence nous déclarons, que nous renonçons à un système dangereux dans ses conséquences, et propre à donner de l'inquiétude aux Gouvernements. Et que si jamais quelque Chapitre ou quelque frère formait le projet de restaurer cet Ordre, nous le désavouerions comme contraire à la première loi du Maçon, qui lui ordonne de respecter l'autorité souveraine. A cet effet et pour décliner à jamais toute imputation sinistre et démentir les bruits semés indiscrètement dans le public : nous avons dressé un acte souscrit par nous tous et au nom de nos commettants, par lequel nous consacrons cette détermination sage, et protestons au nom de tout l'Ordre des Franc-maçons réunis et rectifiés devant Dieu et nos frères, que l'unique but de notre association est de rendre chacun de ses membres meilleur et plus utile à l'humanité par l'amour et l'étude de la vérité, l'attachement le plus sincère aux dogmes, devoirs et pratiques de notre sainte religion chrétienne, par une bienfaisance active, éclairée et universelle dans le sens le plus étendu et par notre soumission aux lois de nos patries respectives. III Nous ne pouvons cependant nous dissimuler, que notre Ordre a des rapports réels et incontestables avec celui des T\ prouvés par la tradition la plus confiante, des monuments authentiques et les hiéroglyphes mêmes de notre tapis ; qu'il parait plus que vraisemblable que l'initiation maçonnique plus ancienne que cet Ordre, a été connue à plusieurs de ces Chevaliers et a servi de voile à quelques autres au moment de leur catastrophe pour en perpétuer le souvenir. En conséquence, et pour suivre tous les vestiges d'un Ordre, qui parait à un grand nombre de frères avoir possédé des connaissances précieuses, et auquel nous devons la propagation de la science maçonnique nous nous sommes crus obligés de conserver quelques rapports avec lui et de consigner ces rapports dans une instruction historique. et comme nous devons à l'ancien système un plan de Coordination utile et des divisions avantageuses pour maintenir le bon ordre, et qu'en renversant la forme extérieure de notre gouvernement nous romprions sans motif les liens, qui unissent les différentes parties ; nous avons arrêté, que ces rapports seraient conservés dans un Ordre équestre, connu, sous le nom de Chevaliers Bienfaisants et chargé du régime et de l'administration des classes symboliques. Nous avons divisé la réception dans cet Ordre intérieur en deux époques avons arrêté le rituel pour la réception des novices, qui doivent être instruits des devoirs, dont ils contractent l'engagement, et avons approuvé l'esquisse du cérémonial de l'armement même des chevaliers, qui reçoivent cette dignité comme récompense de leurs efforts dans la carrière de la bienfaisance, qui nous a été présentée, et dont la rédaction a été confiée au F\ a flumine (de Turkheim). Mais comme quelques Provinces ou Préfectures pourraient avoir quelque raison particulière, pour ne pas se servir de cette dénomination de Chevaliers Bienfaisants et de la formule de leur réception, ou être gênés par des circonstances locales, dont nous remettons le jugement à la prudence de notre Éminentissime G\M\G\ nous voulons et entendons leur laisser la liberté d'y ajouter les modifications jugées convenables, sans rompre ou altérer pour cela leur union avec l'ensemble de l'Ordre, dont la connexion plus étroite a été un des principaux mobiles de nos travaux. Avons accordé pareillement aux trois Provinces françaises, qui depuis leur réforme nationale avaient adopté le titre de Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte, auquel elles attachaient un prix particulier, la liberté de continuer de s'en servir. En conservant enfin à cette Chevalerie chrétienne une croix, un habillement uniforme, les noms d'Ordre et la bague pour se reconnaître, nous prescrivons pour les dates I'usage de l'Ere du salut et du calendrier réformé, en abolissant dans les actes celui de l'Ere de l'Ordre établie auparavant. IV Notre attention principale s'est portée sur les rituels des trois premiers grades, base commune de tous ceux, qui s'appellent Maçons. Occupés à réunir sous une seule bannière les autres régimes, nous sentions, qu’il était impossible de l’effectuer, sans conserver tous les emblèmes essentiels et en séparer ceux que l’esprit du système y avait ajoutés. Pénétrés intimement, que les hiéroglyphes de ce tableau antique et instructif, tendaient à rendre l'homme meilleur et plus propre à saisir la vérité, nous avons établi un comité, pour rechercher avec le plus grand soin, quels pouvaient être les rituels les plus anciens, et les moins altérés; nous les avons comparé avec ceux arrêtés au Convent des Gaules, qui contiennent des moralités sublimes et en avons déterminé un pour les grades d'Apprenti, Compagnon et Maître, capable de réunir les Loges divisées jusqu'ici, et qui se rapprochât le plus de la pureté primitive. Nous publions ce travail, et invitons nos Loges à le méditer et à le suivre ; permettant aux Provinces, qui auraient des observations à y faire, de les communiquer à notre Emment.me G\M\ Général d'ici à un an. Et comme dans presque tous les régimes il se trouve une classe Ecossaise, dont les rituels contiennent le complément des symboles Maçonniques, nous avons jugé utile d'en conserver une dans le nôtre, intermédiaire entre l'Ordre symbolique et intérieur; avons approuvé les matériaux fournis par le comité des rituels, et chargé le R\F\ ab Eremo, (WiIIermoz) d'en faire la rédaction. Nous avons lieu d'espérer qu'établissant pour première loi des principes de tolérance pour les autres régimes, et ceux d'une bienfaisance active, éclairée et universelle pour caractéristiques du nôtre ; nous obtiendrons la réunion désirée avec tous les bons Maçons : but que nous nous proposons principalement, et déclarons que nous ne reconnaîtrons pour fausses et contraires à la vraie Maçonnerie, que ces grades dont les principes seraient opposés à la religion, aux bonnes mœurs et aux vertus sociales. V Malgré que nos Loges se soient toujours empressées d'enseigner à leurs membres les préceptes de la morale la plus pure et de graver surtout dans le cœur des nouveaux reçus les leçons de la sagesse et de la vertu : nous avons cru devoir faire composer une règle générale pour tous les Maçons, qui leur traçât avec énergie ce qu'ils doivent à Dieu, à leur prochain, à eux mêmes, à leurs frères et à l'Ordre en général; nous avons par conséquent adopté une règle, écrite dans les deux langues, pour être lue au Candidat lors de son initiation, et avons donné pareillement notre sanction à une paraphrase de cette même règle contenue en neuf articles, pour être soumise à sa méditation ultérieure et être lue quelquefois l'année dans nos Loges. Et comme les Chevaliers Bienfaisants se dévouent plus particulièrement à la défense de notre sainte religion chrétienne, de l'innocence opprimée et de l'humanité souffrante, et que nos fonds sont consacrés à des établissements de bienfaisance, nous avons fait rédiger une règle, qui leur expliquât d'une manière plus positive leurs engagements et les principes, qui doivent diriger l'Ordre Equestre ; voulons et entendons, que cette règle, soit adoptée par tout Chevalier, comme norme de sa conduite dans l'Ordre, et lui soit lue lors de sa réception soit dans l'original latin, soit dans une des traductions. VI Le défaut d'un bon code de lois, qui établisse d'un côté autant d'uniformité qu'il est possible entre les différents établissements sans trop gêner d'un autre côté les convenances locales, est cause des variations et des schismes que l'Ordre des Maçons a éprouvé jusqu'ici. Nos Convents antérieurs ont déjà senti la nécessité d'y porter remède, et celui des Provinces françaises a fourni des esquisses précieuses : nos vues ont dû s'arrêter sur le même objet, et nous avons vu avec plaisir un plan pour classer les différentes parties de cette législation, par le F\ a Fonte Irriguo (de Kortum). Nous en avons discuté plusieurs principes, et nous les communiquerons à toutes les Préfectures pour faire leurs observations sur ce travail. Mais nous aurions prolongé nos séances au delà du temps limité par les occupations civiles de nos députés, si nous avions voulu en entreprendre la rédaction. Nous nous sommes donc bornés, à approuver l'introduction à ce code, dans laquelle on fait sentir la nécessité des lois positives, les abus et les erreurs, qui jusqu'ici ont infesté l'Ordre; les moyens de lui rendre sa pureté, et le précis des vues générales de l'Ordre, et des principes, qui doivent diriger la conduite de ses établissements et de ses membres. Nous enjoignons aux Loges de méditer souvent cette introduction: et estimons qu'on s'en servira avec succès pour donner aux Loges d'un régime étranger une idée favorable du nôtre et les amener à la réunion que nous désirons. Nous avons enfin chargé les FF\ a Fonte Irriguo, a Circulis (Comte de Virieu) a Lilio Convallium (Bode) a Flumine (de Turkheitn) de la rédaction de ce code, les priant chacun d'en faire deux, dont l'un trace des principes simples et fondamentaux, qui puissent convenir à toutes les Provinces, et l'autre soit détaillé et motive les différentes lois générales et locales même, qu'ils croiront les meilleures pour que chaque Province puisse y puiser à son choix ce qui lui sera le plus convenable. Nous comptons envoyer le travail de ces quatre frères aux Provinces, et lorsque celles-ci auront communiqué leurs observations sur ces ouvrages, nous remettrons tous ces matériaux au F\ab Equo Bellicofo (de Rosskampff) que nous avons désigné comme une personne agréable à tous, pour rédiger un seul code général. VII Apres avoir fixé un centre commun, nous devions nous occuper des parties constituantes et supérieures dans l'Ordre et revoir la matricule générale des Provinces qui relèvent immédiatement du Grand Maître Général. Faisant donc droit sur les demandes du Grand Prieuré d'Italie, ci-devant un des deux grands Prieurés de la Ville accordées depuis plusieurs années par le voeu unanime des Provinces, exprimées vis-à-vis du Ser.me F\ a Victoria, nous le séparons du grand Prieuré d'Allemagne et y joignant l'Archipel et la Grèce, le proclamons Province du S\ 0\ considérant en outre, qu'ayant renoncé au système de restauration de l'Ordre des Templiers, il serait peu conséquent et peu analogue à cette détermination de conserver l'ancien Ordre de la matricule : nous recevons entre nos mains toutes les grandes charges de l'Ordre annexées jadis aux maîtrises provinciales, sans qu'aucun membre individuel, de l'Ordre puisse en être revêtu dorénavant. Abrogeons les anciennes dénominations des Préfectures et Commanderies comme relatives entièrement à l'Ordre des Templiers, déclarons que le nombre des Provinces ne devra pas être borné nécessairement à celui de IX. mais qu'il dépendra des circonstances et des besoins de l'Ordre; que cependant pour le moment nous ne voyons pas de nécessité de l'augmenter, puisque les deux Provinces qui portaient le nom d'Aragon et de Léon dans l'Ordre, ne sont pas en activité, qu'il nous reste peu d'espoir de porter les établissements Maçonniques de la Grande Bretagne à une réunion solide et convenable, et que nous croyons devoir déclarer ces trois places vacantes. Partant de ce principe nous assignons le premier rang à celle de la Basse-Allemagne, qui portait jusqu'ici, dans l'Ordre le nom de VII.e comme à la plus ancienne des restaurées; conservons à l'Auvergne, l'Occitanie et la Bourgogne leur rang de II. III. et V. que cette dernière a déclaré expressément vouloir conserver; accordons le titre de IV. à l'Italie; celui de VI.e à la haute Allemagne et vû la requête des établissements du S\ 0\ dans les états Autrichiens, tendant à être réunis conformément aux voeux de leur Auguste Souverain en une Province, ou corps national, et le consentement des autres Provinces, surtout de celles spécialement intéressées, proclamons la Province d'Autriche VIIe dans l’Ordre, la composant des chapitres de Vienne, Hongrie et Transylvanie, et y ajoutant la Préfecture de Prague, et les établissements en Galicie et Lodomérie, appartenant jusqu' aujourd'hui à la I.e Démembrons en outre la Lombardie Autrichienne du ressort de la IV.e et la Flandre Autrichienne de celui de la V.e pour les réunir à cette nouvelle Province. et désirant enfin ménager toutes les voies de conciliation au Chapitre national de la Suède, dont nous ne pouvions reconnaître l'érection en IX.e Province, comme faite sans le concours des autres Provinces; mais considérant en même temps que la Russie, qui devait faire partie du ressort de la Suède d'après d'anciennes conventions, était un pays vaste, réuni sous une souveraine puissante, qui verrait avec peine une dépendance étrangère, et contenant déjà beaucoup d'établissements d'ordre prêts à embrasser notre régime, et qui avoient demandé expressément d'être réunis en Province séparée; nous proclamons la Russie VIII.e Province du S\ 0\et laissons ouvert le rang de IX.e pour le Chap.e de la Suède, qui paraît attacher quelque prix à ce titre et à cette dénomination et avec lequel nous nous empresserons de renouer les liens de la fraternité dès que des circonstances heureuses nous en présenteront les moyens. Et comme nous avons adopté le principe, de réunir dans un ressort les établissements, qui sont sous une même domination du moment que l'autorité souveraine parait le désirer; nous faisons droit sur la demande faite au nom du Révérendissme Maître Provincial et de la IVe Province dite Italie ; pour réclamer la Préfecture de Chambéry, qui avait jusqu'à ce jour fait partie de la II.e Province. Les limites entre les trois Provinces françaises enfin, ayant été changées par le Convent national des Gaules, nous les rétablissons dans l'état où elles étaient avant cette époque, surtout entre la Il.e et III.e ; invitons la II.e et V.e à définir les leurs à l'amiable, à recourir en cas de différent à l'arbitrage de S.E.G.M.e G. et surtout la II.e à dédommager la V.e par une répartition plus égale de leur ressort; de la partie considérable qui vient d'être retranchée à la dernière par les cessions faites à la Province d'Autriche. VIII Les Préfectures relèveront immédiatement des Provinces sans instances intermédiaires des Prieurés ; si nous désirons d'un côté, que cette forme soit observée dans les Provinces nouvellement établies, nous n'entendons pas d'un autre gêner la volonté et les vues locales de celles qui existent déjà sous une autre forme, et accordons nommément à la II.e et IVe Province la liberté nécessaire de conserver les divisions de leur Provinces en Prieurés, et de subordonner leurs Préfectures à ceux ci. Ayant déjà conclu avec la Loge nationale d'Hollande il y a trois ans un traité d'union et de fraternité, qui a été suivi peu après de l'établissement d'un Chap.e à La Haye, nous avons admis le Député de ce Corps natio­nal à nos conférences, et celui ci nous ayant exposé le vœu du Chap.e des Bataves, de devenir grand Prieuré de la VI.e ayant son Directoire et son Chapitre séparé de celui de la haute Allemagne, et immédiatement soumis au Ser.e M.e Provincial, sans l'intervention d'un Chap.e Provincial, nous élevons ledit Chapitre des Bataves de l'avis et de consentement du Sen.e F\ a Leone Resurgente, Maître Provincial de la VI.e (Prince Charles de Hesse - Cassel) et de son conclave Provincial, en grand Prieuré exempt, et reconnaissons pour grand Prieur le Ser.e F\Fridericus a Septem Sagittis (Prince Frédéric de Hesse-Cassel.) Les FF\ de la Pologne nous ayant fait une demande pareille par le F\ a Fonte Irriguo leur Député ; nous n'avons pas encore cru leurs établissements consolidés suffisamment pour pouvoir y déférer, et les retenons encore quant à présent sous le Chap.e Provincial de la I.e mais en même temps nous avons statué, qu'en cas que plusieurs établissements réunis sous une seule domination, jalouse de leur indépendance, nous demandassent une existence séparée, et qu'il n'y eut pas encore un nombre de Chapitres convenable, pour être érigés en Province, ou que d'autres motifs s'y opposassent; on pourra leur accorder le rang et titre de grand Prieuré exempt, immédiatement, soumis à notre G\M.e Général. Quant au G. Prieuré d'Helvétie, nous entendons, que le concordat, qui a été fait entre lui et notre Chap.e provincial de la V.e soit exécuté et maintenu, et que les établissements Maçonniques de la Suisse jouissent des exemptions qui leur y sont assurées, en continuant de reconnaître le Maître et Chap.e Provincial de la V.e pour leurs supérieurs. IX Rien ne nous tenant à cœur autant que de faire régner la concorde et la bonne harmonie entre les différents établissements d'une même Province, nous voyons avec peine la mésintelligence qui divise depuis plusieurs années les deux Prieurés de Bordeaux et de Montpellier dans la III.e Prov.e. La médiation de notre Em.e G. M. Général et des II.e et V.e Provinces ayant été infructueuses jusqu'ici, nous espérions les terminer en ce Convent à la satisfaction commune ; mais le Chap.e de Bordeaux n’ayant pas répondu à l'invitation de comparaître en Convent, celui de Montpellier a réclamé nos conseils fraternels et un arrêt conciliatoire, quoique définitif sur les limites, privilèges et rapports de ces deux Loges ; nous les invitons donc à se rapprocher et à oublier le passé. chargeons les FF\ a Circulis et a Capite Galeato (Marquis de Chefdebien) d'interposer à cet effet leurs bons offices : autorisons le Chap.e de Montpellier à exercer d'ici à la fin de 1783 dans tout le ressort de son Prieuré, et passé cette époque, dans tout celui de la IlI.e Prov.e tous les droits des supérieurs, jusqu'à ce que le Cha.e de Bordeaux accède aux arrêtés de ce convent, et approuve ce que Montpellier aura fait dans l'intervalle : avertissons le Chap.e de Bordeaux de ne pas procéder à une élection d'un Maître Provincial sans le concours de celui de Montpellier, et autorisons ce dernier passé le 1er janvier 1784 d'y procéder seul en cas que Bordeaux ne se soit pas mis en règle d'ici à ce terme : entendons enfin qu'en cas de formation du nouveau Chap.e Provincial on partage les charges entre les deux Prieurés et qu'un commissaire de S. E. le G.M.e G. y assiste la première fois, pour y remplir les fonctions de médiateur. X S\E\ le G. M. G. ayant trouvé convenable pour le bien. de la I.e Province, que son Directoire soit transféré de Brunsvic, nous proposons aux Grands Officiers et Préfectures, de l'établir à Weymar vu la sûreté dont on y jouira pour les archives. Transférons pareillement de l'avis et vœu du Maître Provincial et du Chap.e de la VI.e le Directoire de la haute Allemagne de Meinungen à Heidelberg, et en proclamons Président le R\ F\ a Tumba Sacra (Baron de -DablBerg). Sur la demande faite au nom des FF\et \ du Palatinat et accueillie favorablement par la VI.e Province, nous proclamons en son nom la Préfecture du Palatinat: reconnaissons pareillement sur le consentement de la I.e Province le Chapitre Prépositural de Brémen comme Préfecture exempte : et érigeons enfin de l'exprès consentement du Révérendissime M.e Provincial du Chap.e Provincial et Visiteur général de la V.e la Commanderie du S\ 0\ à Metz en Préfecture régulière, sauf à la faire installer légalement par un Commissaire de la Province. XI Pour assurer le bon ordre dans nos Loges et en voir épurer de plus en plus la composition, nous avons dès actuellement fixé quelques principes, qui doivent entrer dans le nouveau code. Nous établissons donc les Loges Ecossaises composées des Ecossais de l’arrondissement et présidées par le Commandeur de maison Député-Maître, comme Inspectrice et première instance des Loges bleues ou symboliques; n'accordant aux Ecossais d'autre prérogative en Loge bleue que celle des Maîtres, à moins qu'ils soient officiers de la Loge lesquels formeront un Comité à la demande des Vénérables pour préparer les affaires à délibérer par devant les Loges. Fixons dorénavant le nombre essentiel de ceux ci à sept, savoir le Vénérable, les deux Surveillants, l'Orateur, le Secrétaire, le Trésorier et Éléemosinaire, auxquels chaque Loge pourra adjoindre un Maître des Cérémonies et un Économe ; enjoignons aux Loge de ne recevoir aucun Candidat au dessous de 21 ans accomplis, et prouvé par extrait baptistaire, en faisant remise d'un an à ceux qui seront présentés par leurs pères, membres de la Loge ; mais en n'accordant aucune dispense et exigeant que jusqu'à l'âge de 25 ans on rapporte le consentement du père, à moins que le fils ne soit émancipé, et pour ne pas multiplier à volonté les réceptions et borner le nombre des membres par Loge nous faisons la loi expresse, que jamais aucune Loge ne pourra être composée de plus de 54 frères et que du moment que ce nombre sera rempli, on ne puisse recevoir qu'en cas de vacance. Nous avons enfin arrêté, qu'au défaut du Vénérable Maître, la Loge ne soit pas présidée par l'Ex-maître, mais que le droit de Présidence soit alors dévolu au 1er Surveillant et que celui - là rentre du moment de la cessation de ses fonctions, dans la classe des Ecossais et ne conserve d'autre prérogative que celle de porter à la boutonnière une petite marque, de son ancienne dignité. XII Et comme enfin nous sommes plus jaloux de persuader que de contraindre, et que nous reposant tranquillement sur la bonté de nos intentions, nous n'avons eu d'autre but que celui d'épurer notre régime et d'y réunir tous les frères, qui sont animés de l'amour du bien; nous n'avons pas jugé convenable d'exiger une acceptation pure et simple de nos Chapitres mais nous leur laissons la liberté d'examiner d'ici à la fin, de 1783 nos opérations et de déclarer au bout de ce terme, s'ils veulent en acceptant le travail du Convent continuer d'adhérer à notre régime, ou s'ils préfèrent de s'associer à tel autre. Nous ne craignons pas d'avancer que celui qui sera fondé sur les bases les plus solides et qui enseignera avec le plus de succès les vérités religieuses et morales, et les vertus sociales et patriotiques; présentera les moyens les plus efficaces pour exercer la bienfaisance dans toute son étendue, devra nécessairement entraîner la confiance de tous ceux, qui savent apprécier ces avantages. Nous Grand Maître Général & membres Capitulaires du Convent réitérons et déclarons, que ces arrêtés sont conformes aux délibérations générales et doivent guider les Chapitres et les Loges auxquelles ils seront dûment insinués par les Directoires Provinciaux. En foi de quoi nous les avons tous signé de notre nom. Fait à Wilhelmsbad le I.er septembre 1782. Signé par le Président et tous les Députés présents au Convent. Concordat cun Originali in Archivo Mag. Generalis deposito.