11/20/2005
FM-RER L'Ordre et la Bienfaisance - Grand Aumônier GPDG
"L' Ordre et la Bienfaisance"
par le Grand Aumônier GPDG
( EPITOME - mars 2002 )
La Divine Providence, qui gouverne toutes choses et fait concourir à l'accomplissement de ses desseins même les entreprises des impies, a, l'année passée, précisément de cette façon, rendu au Régime Écossais Rectifié sa liberté et, par conséquent, son intégrité, son authenticité et sa dignité d'Ordre.
Cependant, le retour du Régime à ses origines ne peut pas, ne doit pas être seulement de nature institutionnelle et structurelle. Ce doit être un retour à son inspiration première, à son esprit primitif et il est désormais de sa pleine et entière responsabilité qu'il en soit ainsi. Nous, et nous seuls, serons responsables, et comptables devant Dieu,de ce que nous, et nous seuls, ferons de
l' Ordre.
Quel est cet esprit primitif ? Le titre même choisi pour j'ordre par ses fondateurs l'indique de la façon la plus nette. Ce titre, en vérité, est double : Ordre Bienfaisant des Chevaliers Maçons de la Cité Sainte, et Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte.
I' Ordre est bienfaisant, ses Chevaliers sont bienfaisants. C'est leur titre distinctif. et c'est aussi celui des Francs Maçons, membres de la classe symbolique de l'Ordre. Dans le catéchisme ou instruction par demandes et réponses pour le grade d'apprenti Franc Maçon on lit :
« Comment un Franc Maçon doit il se distinguer des autres hommes ?
Par une bienfaisance active et éclairée, par une façon de penser noble et élevée, par des moeurs douces et une conduite irréprochable. »
et à peine est il besoin de rappeler que la Règle Maçonnique consacre à la bienfaisance les cinq paragraphes de son article V
I' Ordre est bienfaisant, disais je. Il l'est par nature. C'est, est il dit au Chevalier nouvellement armé, un « Ordre de bienfaisance et de lumière ». Pour l'Ordre, ne pas pratiquer la bienfaisance, c'est se dénaturer, s enfoncer dans la voie ténébreuse du reniement de soi même.
Le Chevalier, lui, est bienfaisant par état. Pour lui, ne pas pratiquer la bienfaisance, c'est déroger, c'est perdre la noblesse d'âme qui qualifie son état.
Le Franc Maçon, enfin, est bienfaisant par devoir d'apprentissage : il apprend la bienfaisance comme le reste. Pour lui, ne pas le faire, c'est comme redevenir profane.
Mais qu'est ce donc que la bienfaisance, pour être à ce point essentielle à l'Ordre et à ses membres ?
Au Convent de Wilhelmsbad, en sa deuxième séance, celle du 29 juillet 1782, Henri de Virieu présenta, sur l'ordre du prince Ferdinand de Brunswick, un Mémoire sur les idées que l'Ordre doit attacher au terme de bienfaisance. On sait qu'Henri de Virieu, en dépit de son jeune âge (28 ans à l'époque), était un des collaborateurs les plus actifset les plus dévoués de Willermoz et un de ses hommes de confiance.
Son mémoire reçut le meilleur accueil du Convent, qui l'adopta, ordonna qu'il fût joint aux Actes, en même temps que le Projet de Chapitre pour le nouveau Code maçonnique qui en reprenait la substance. Ces deux documents constituent les pièces 95 et 96 des Actes du Convent.
Ecoutons donc Virieu :
« Il s'agit de fixer invariablement le véritable sens que l'Ordre doit attacher au terme de bienfaisance, qui est le cri universel et le point de ralliement de tous les Francs Maçons. Tous en effet s'en servent également, tous en font la base de leurs systèmes, tous veulent qu'elle dirige également et les formes et les actes de notre institution. Mais faute de s'être entendu sur la véritable signification de cette expression, quoique tous aient en apparence le même objet, tous varient dans, les applications, et presque tous, se bornant à des points de vue particuliers d'une chose qui ne devait être considérée que dans son ensemble le plus vaste, se sont renfermés dans des sphères trop rétrécies, d'où il est résulté une multitude de systèmes différents sur la manière dont l'Ordre doit diriger ses travaux. Tous ces systèmes, occupés uniquement à propager les branches particulières de la bienfaisance qu'ils prennent pour son véritable tronc, sont susceptibles d'être conciliés facilement lorsqu'on cessera de particulariser ce qui doit être général, lorsqu'on ne bornera plus le sens d'un mot destiné à exprimer une vertu dont l'essence est d'être sans bornes, comme l'amour de l' Être éternel pour toutes les créatures, qui en est le principe. »
Retenons d'emblée ceci la bienfaisance est illimitée, parce qu'elle procède de l'amour divin, qui est lui ; même illimité.
Poursuivons :
« Ce n'est point dans des discussions académiques ni grammaticales que nous devons chercher la; solution qui nous occupe. C'est au fond du coeur que doit exister l'image qu'il s'agit d'exprimer. Lui seul doit juger si le tableau est conforme au modèle, et si, après avoir entendu ce mémoire, le coeur, satisfait des idées qu'il renferme, se sent entraîné, leur donne son approbation, il ne faut pas aller plus loin : la question est décidée, et un Ordre aussi complètement voué à faire le bien ne peut hésiter à adopter un sens qui lui ouvre la carrière la plus vaste pour remplir de la manière la plus étendue qu'on puisse concevoir son objet sacré. »
Retenons encore ceci : la vocation de l'Ordre est de faire le bien, et cette vocation est sacrée.
Poursuivons encore :
« La vertu qu'on nomme bienfaisance est cette disposition de l'âme qui fait opérer sans relâche en faveur des autres le bien, de quelque nature qu'il puisse être. Cette vertu embrasse donc nécessairement un champ immense, car son essence étant d'opérer le bien en général, tout ce que l'esprit peut concevoir de bien dans l'univers est de son ressort et doit être soumis à son action. C'est de cette manière que l'homme doit envisager et pratiquer la vertu par laquelle il se rend le plus semblable à son principe infini dont il est l'image, ce principe de bonté qui, voulant sans cesse le bonheur de toutes ses productions sans exception, agissant sans cesse pour le procurer, est ainsi éternellement et infiniment bienfaisant.
Telle est donc l'idée que l'on doit se former de la bienfaisance, qu'elle doit s'étendre sans exception à tout ce qui peut être véritablement bon et utile aux autres, qu'elle ne doit négliger aucun des moyens possibles de l'opérer. Celui qui se borne à donner des secours pécuniaires à l'indigence fait à la vérité un acte de bienfaisance, mais ne peut légitimement obtenir le titre de bienfaisant ; non plus que celui qui croit avoir satisfait à tout en protégeant l'innocence, ou celui qui se réduit à soulager ses Frères souffrants, ou même celui qui dans un ordre bien supérieur ferait consister toute sa bienfaisance à éclairer et instruire ses semblables.
Car tous ces biens pris séparément ne sont que des rameaux divers du même arbre, qu'on ne peut isoler sans les priver de leur vie. Mais celui là seul mérite véritablement le titre de bienfaisant, qui, pénétré de la sublimité de son essence, considérant la grandeur de sa nature formée à l'image et à la ressemblance du principe éternel de toute perfection, l'oeil fixé sur cette source infinie de toute lumière, de tout bien, pour l'imiter et accomplir ainsi les devoirs sacrés qui lui sont imposés par sa nature, sent que, de même que la bonté éternelle embrasse tous les êtres, tous les temps, tous les lieux, de même la bienfaisance, qui n'est que la manifestation de la bonté, doit être sans bornes ; que créé à l'image et à la ressemblance divine, il viole sa propre loi lorsqu'il oublie le devoir d'imiter sans relâche son modèle et qu'il ne manifeste son existence à tous les êtres que par ses bienfaits. »
Voilà. I' essentiel est dit, cet essentiel qui est l'essence de notre Ordre parce qu'elle est l'essence de notre être.
Nous sommes, tout un chacun, créés à l'image et à la ressemblance divine. L' image perdure en chacun de nous en dépit de la chute, mais nous avons à ré acquérir, à reconquérir la ressemblance à l'image, la déiconformité. Tel est l'objet et le but que l'Ordre s'assigne : nous en procurer, le Christ aidant, et en coopération avec son Église, les moyens, par les secours que la Divine Providence nous a elle même ménagés : l'initiation maçonnique chrétienne, l'action chevaleresque chrétienne.
Dieu est amour. La bienfaisance est la modalité pratique de la charité, cette vertu divine, la plus sublime de toutes, et qui subsisterait seule si toutes les autres disparaissaient comme nous l'enseigne l'apôtre Paul (au chapitre XIII de la première épître aux Corinthiens). La charité est le canal de toutes les grâces, pour celui qui la pratique comme pour ceux envers qui il la pratique. Oui, la charité, cette disposition du coeur spirituel, et la bienfaisance, qui en est le bras armé, sont le seul vrai moyen de nous faire les imitateurs de notre Divin Maître et Seigneur, auteur de toutes grâces. Elle est un moyen de déification. Voilà pourquoi la bienfaisance restaure notre nature essentielle, et que ne pas la pratiquer est un crime contre nous mêmes.
« Charité bien ordonnée commence par soi même ». je dirai que l'Ordre, dans son action, doit être cette charité bien ordonnée qui commence par soi même, se répand abondamment sur autrui, et retourne à Dieu qui en est la source, en nous amenant ou nous ramenant dans son intimité dont nous nous sommes nous mêmes chassés.
La bienfaisance ne doit donc pas être désordonnée, « particularisée », comme dit Virieu, ni circonstancielle, elle doit être générale, permanente et coordonnée. Elle doit être conduite en ordre, dans l'Ordre et par l'Ordre. C'est ce qu'exprime Virieu avec une grande fermeté :
« C'est donc s'abuser profondément que d'accorder le titre général de bienfaisance à des actes particuliers de cette vertu dont l'essence est d'embrasser sans exception tous ceux qui peuvent tendre à faire le bien de l'humanité.
Notre Ordre respectable ayant pour objet la manifestation de cette vertu, n'en doit pas plus borner les applications que le sens : rien de ce qui peut être utile à l'humanité, sans en excepter ses propres membres, qui sont les premiers appelés à recueillir les fruits précieux de l'institution qui les unit, ne doit lui être étranger, et sa devise générale devrait être : Boni nihil a me alienum puto « j'estime que rien de ce qui est bien ne m'est étranger ».
Cessant donc de morceler la bienfaisance, ainsi qu'on l'a presque toujours fait, de la diviser en une infinité de branches isolées, et par conséquent de l'affaiblir, de la dégrader, réunissons au contraire toutes celles qu'il est possible de concevoir pour en former la bienfaisance générale de l'Ordre. Répandu ou destiné à se répandre sur toute la surface de la terre, possédant dans son sein des membres de tous les rangs, de tous les états, de tous les pays, réunissant ainsi ou susceptible de réunir au plus haut degré tous les genres de connaissances, de talents et de moyens, gardons nous d'atténuer les résultats qu'on doit attendre d'une si grande combinaison de forces ; que la bienfaisance universelle de l'Ordre, uniforme dans son principe, c'est à dire active, éclairée et fondée sur l'amour le plus ardent de l'humanité et le respect le plus profond pour les lois du Grand Architecte de l'Univers, soit dans ses applications aussi variée que les besoins de l'humanité. Que toutes les parties de l'Ordre et tous ses membres s'accordent simplement à donner sans cesse l'exemple pratique de la vertu, de l'attachement et du respect pour la divinité et ses lois, du patriotisme, de la soumission au Souverain et aux lois, en un mot : de toutes les vertus religieuses, morales et civiles, parce que cette manière d'être utile à l'humanité, en même temps qu'elle est la" plus efficace, est universelle et n'admet aucune exception ni pour les temps, ni pour les lieux, ni pour les circonstances. Quant aux biens particuliers que notre institution peut répandre sur lai famille humaine, qu'ils dépendent des moyens, des facultés, des circonstances, des localités de' chaque établissement et de chaque individu.
Que dans un lieu nos établissements fondent des moyens de soulager les pauvres et les malades, que dans un autre ils ouvrent des asiles à l'indigence et à la vieillesse, qu'ici l'on élève des orphelins, que là on établisse des écoles où chacun puisse apprendre ce qu'il doit à Dieu, à son Souverain, à sa patrie, à ses frères, à lui même ; où l'on puisse cultiver et favoriser tous les genres de connaissances~ utiles au bonheur de l'humanité et capables de porter les hommes au bien et à la vertu ; que chaque: établissement, chaque individu soit certain d'avoir rempli les vues de l'Ordre lorsque, suivant sa. situation et ses moyens, il aura accompli dans sa sphère le genre de bien qui aura pu y être de la, plus grande utilité. En un mot, je le répète, qu'aucun genre de bienfaisance ne nous soit étranger , que ce soit là le lien commun qui réunisse toutes les parties de l'Ordre, que quels que soient les. systèmes que l'on pourra adopter ailleurs, ils aient tous ces principes pour base immuable, et pour, objet premier fondamental inaltérable de faire à l'humanité le plus de bien possible, dans le sens le, plus étendu que l'esprit peut concevoir. »
Beau programme, me dira t on, mais comment faire, démunis comme nous sommes ?
Eh bien, démunis, nous ne le sommes que relativement à notre société qui, même si, hélas, elle compte un nombre croissant de pauvres, dans son ensemble est riche.
Mais je rentre d'un voyage en Afrique, et là on est témoin de ce qu'est la misère totale. Or la différence de niveau de vie est telle que 10 de nos francs produisent là bas un effet équivalent à 1.000 francs, que leur capacité est centuplée, ce qui nous met à même d'agir avec une efficacité réelle.
Je veux donc vous donner une consigne : tous ceux qui en ont la possibilité, qu'ils recensent les établissements tenus ceci est important par des congrégations religieuses, de quelque confession qu'elles soient : dispensaires, écoles, maternités, orphelinats, etc., qu'ils communiquent ces adresses au Grand Porte Bannière (qui est en charge, comme vous savez, des actions de bienfaisance), ainsi qu'à moi-même, afin qu'ensuite, en Conseil National, nous fassions une sélection de ceux que nous pourrions aider d'une façon permanente. C'est un objectif que nous devons avoir rempli d'ici l'année prochaine.
J'ai ici le programme d'action d'une Grande Loge étrangère qui vient en aide de cette façon permanente à quatre institutions : un centre de soins pour enfants et adolescents souffrant de maladies chroniques graves ; un foyer d'enfants victimes de maltraitance ; un service hospitalier d'oncologie pédiatrique (c'est -à dire pour enfants cancéreux) ; enfin un home d'enfants dont la santé et la moralité sont en danger à la suite de carences parentales. je vous l'avoue, lorsque j'ai reçu ce prospectus, J'ai admiré et j'ai eu honte ! Nous devons agir ; il est temps, il est grand temps !
Autre chose : je ne pense pas être désavoué par le Grand Maître et le Député Maître Général en vous donnant consigne d'appliquer effectivement et à la lettre ce que dit le rituel de banquet concernant la dîme, c'est à dire que la dixième partie des frais de banquet doit être mise de côté pour les pauvres. je sais que des Loges le font déjà, mais désormais toutes doivent le faire. et nous les solliciterons pour aider à financer les actions dont j'ai parlé plus haut.
Bien entendu, il y a aussi les quêtes lors des tenues et des chapitres recueillies dans ce qu'on appelle, justement, le tronc de bienfaisance. Toutes additionnées, elles peuvent constituer un moyen d'action efficace : les petits ruisseaux font les grandes rivières.
Enfin et ceci est de l'ordre du symbole, mais j'y tiens je demande aux chefs de l'Ordre d'accepter que, dans le Livre d'Or de notre Ordre qui va être constitué à partir du Code des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte et du Code Maçonnique, soit inclus en annexe, conformément à la décision du Convent de Wilhelmsbad, ce chapitre supplémentaire sur la bienfaisance approuvé par lui décision que les malheurs des temps ne permirent pas d'exécuter. je souhaite aussi que ce chapitre soit lu une fois l'an dans les Loges .et fasse l'objet des réflexions des Frères et les incite à agir.
Comme l'apôtre Paul aux Corinthiens, j'ai envie de vous dire :
« De même que vous excellez en toutes choses, en foi, en parole, en connaissance, en zèle à tous égards, et dans votre amour pour nous, faites en sorte d'exceller aussi dans cette oeuvre de bienfaisance. je ne dis pas cela pour donner un ordre, mais pour éprouver, par l'exemple du zèle des autres, la sincérité de votre charité ». (2 Corinthiens 8/7 8)
Quant à ma conclusion, je l'emprunterai elle aussi à Henri de Virieu, Eques a Circulis
« C'est ainsi que l'Ordre doit envisager le sens du terme de bienfaisance. C'est ainsi qu'en l'adoptant dans la plus grande étendue dont il soit susceptible, cet Ordre si répandu, si éclairé doit se tracer une carrière de bienfaisance, aussi vaste que le principe vivant dans lequel cette vertu prend sa source, principe qui n'est, je le répète, que cette bonté, cet amour infini du Grand Architecte de l'Univers pour toutes ses créatures, que tout homme, né à l'image et ressemblance divine, est tenu d'imiter, et dont il trouve au fond de son coeur de si délicieuses récompenses lorsqu'il est fidèle à cette loi imprimée si profondément dans tout son être. »
Johannes Franciscus a Tribus Liliis , G.C.C.S.
11/08/2005
DOC-FM - En quoi R. AMBELAIN ne fut jamais titualire de dépôt de la tradition Egyptienne
ORDRE DE LYON
ORDRE MACONNIQUE RETABLI DE MEMPHIS MISRAIM
Souverain Sanctuaire de Bethanie
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Salut sur tous les points du Triangle
Respect à l’Ordre
A TOUS LES MACONS QUI LIRONT LES PRESENTES :
FORCE PUISSANCE SAGESSE
Note pour servir à l’histoire de la Franc-Maçonnerie
EN QUOI ROBERT AMBELAIN NE FUT JAMAIS TITUALIRE DU DEPOT DE LA TRADITION EGYPTIENNE
Très Chers Frères,
Nul n’ignore que le T :. I :. F :. Robert AMBELAIN déclara qu’il se trouvait être le dépositaire de la tradition Maçonnique Egyptienne, et cela par le canal du T :. I :. F :. Georges BOGE DE LAGREZE .
I
Il conviendra préalablement de remonter aux sources du Rite pour la France qui s’énoncent ainsi :
1838. - Le Fr. Jean-Etienne Marconis de Nègre, écrivain, né à Montauban le 3 janvier 1795, fils de Gabriel Marconis de Nègre, réveille le Rite de Memphis par l'installation à Paris, au Prado, le 23 mars 1838, de la grande Loge Osiris, et à Bruxelles, le 21 mai, de la Loge La Bienfaisance.
Elu Grand-Maître, Grand Hiérophante du Rite, le 7 juillet, le Fr. J.-E. Marconis procède, le 5 octobre, à l'installation du Sanctuaire de Memphis, chargé du Gouvernement de l'Ordre. Le Sanctuaire est composé du Grand Hiérophante et de Six Patriarches Conservateurs de l'Ordre, dont voici les noms : le Fr. Marconis, homme de lettres, le Fr. Delapline, ex-chirurgien de la Marine, le Fr. Dr Audibert, membre de l'Institut, le Fr. Moutet, homme de lettres, le Fr. baron de Pœderlé, rentier, le Fr. Laroussie, rentier, le Fr. Dr Morison de Greenfleld, médecin de S.A.R., le duc de Sussex.
1839. - Le mouvement s'étend par le réveil, à Paris, le 21 mars, de la Loge Les Disciples de Memphis, de Montauban, la création, le 21 mai, de la Loge chapitrale Les Philadelphes, et, le 6 décembre, à Bruxelles, l'installation du chapitre Héliopolis.
1840. - Publication du Hiérophante, exposé complet des mystères maçonniques par
J.-E. Marcenis et E. Moutet.
Installation, à Marseille, le 21 novembre, de la Loge chapitrale Les Chevaliers de Palestine, et à Paris, le [7] 25 décembre, de la Loge chapitrale Les Sectateurs de Ménès.
1841. - Le 15 juin, à la suite de diverses intrigues d'adversaires du Rite, interdiction
est faite par le Préfet de police de Paris, sans autre motif sérieux que celui du bon
plaisir, de réunir les membres du Rite de Memphis ; toutes les loges existant en
France entrent en sommeil.
1842. - Après avoir constitué un Temple mystique pour la garde des Archives et la
propagation du Rite à l'étranger, le Gouvernement de l'Ordre se met également en
sommeil.
1848. - Le 5 mars, après sept années de sommeil, le Rite reprend ses travaux en
France, et trois Loges, un Chapitre et un Conseil sont remis en activité.
1849. - Publication des Statuts Généraux de l'Ordre. Introduction du Rite en
Roumanie.
1851. - Le Fr. Marconis établit, à Londres, le 16 juillet, la grande Loge Les Sectateurs de Ménès, et institue le Fr. Berjean Grand-Maître pour l'Angleterre. A la suite des accusations dirigées au cours de l'année 1850 contre la Maçonnerie en général, l'autorisation de se réunir est retirée aux Loges du Rite de Memphis et à celles de la grande Loge Nationale. Les Loges de Memphis se mettent à nouveau en sommeil le 23 décembre.
1853. - Réveil du Rite en France, après l'échec d'une tentative d'union avec le Grand Orient.
1856. - Le grand Hiérophante Marconis se rend aux Etats-Unis, où il établit, le 9 novembre, à New-York, un Souverain Grand Conseil du 94e degré, avec le Fr. David Mac Leilan pour Grand Maître.
Le Rite est constitué en Egypte par la fondation, à Alexandrie, d'un Sublime Conseil de l'Ordre, sous le titre distinctif de Grand Orient d'Egypte, avec pouvoirs pour établir un Souverain Sanctuaire. Le Fr. marquis Joseph de Beauregard en est le Grand Maître.
En Australie, à Ballarat, est constituée la Mère Loge The Golden Bough of Eleusis.
1861. - Le Fr. Harry Seymour succède au Fr.Mac Leilan comme Grand Maître du Souverain Conseil Général des Etats-Unis.
[8] 1862. - Le 30 avril, le Maréchal Maignan, nouvellement promu à la Grande Maîtrise du Grand Orient de France, adresse à toutes les autres Obédiences une circulaire en vue de l'unité maçonnique en France. Le Rite de Memphis s'unit au Grand Orient qui l'admet dans son Grand Collège des Rites à la suite d'un rapport très favorable du Fr. Razy, membre de la Commission d'examen. Des Loges du Rite de Memphis sont constituées sous le contrôle du Grand Orient.
En juillet, le Grand Hiérophante établit une Charte pour la constitution aux Etats-Unis d'un Souverain Sanctuaire sous la grande maîtrise du Fr. Seymour. Cette Charte est ratifiée par le Grand Orient de France, le 3 septembre, et enregistrée dans son Grand Livre des Sceaux, sous le numéro 28.911.
Afin de faciliter la correspondance des degrés avec ceux du Grand Orient, les degrés du Rite de Memphis sont nominalement et provisoirement réduits de 95 à 33.
1863. - En juin, le Souverain Sanctuaire des Etats-Unis est définitivement établi. De nombreux Chapitres et Sénats sont constitués.
1865. - Des garants d'amitié sont échangés entre le Grand Orient de France et le Souverain Sanctuaire des Etats-Unis. Le garant d'amitié du Souverain Sanctuaire auprès du Grand Orient est le Fr. Heullant, Grand Officier, Chancelier de la Légion d'honneur.
Le 26 août, les FF. Joseph Garibaldi, 33e, ancien Grand- Maître du Grand Orient d'Italie, et Francesco di Lucca, 33e, Grand-Maître, sont élus membres honoraires du Souverain Sanctuaire des Etats-Unis. Des garants d'amitié sont échangés entre le Souverain Sanctuaire et le Grand Orient d'Italie.
Le 20 décembre, le Souverain Sanctuaire des Etats-Unis adopte la réduction en 33 degrés du Rite de Memphis, conformément à l'accord survenu entre le Grand Orient et le Grand Hiérophante Marconis.
1866. - Le Rite s'établit en Egypte sur des bases solides. Toutefois, le Grand-Maître pour l'Egypte déclare que l'acte par lequel le Grand Hiérophante Marconis a abdiqué ses droits en faveur du Grand Orient de France n'ayant pas été contresigné par le Grand Chancelier du Rite, il refuse d'en reconnaître la légitimité, il maintient l'organisation du Rite en 95 degrés.
[9] 1868. - Mort du Grand Hiérophante Marconis.
1869. - Le Souverain Sanctuaire des Etats-Unis rompt les relations avec le Grand Orient de France parce que celui-ci a reconnu, sous le nom de Suprême Conseil, un corps de Maçons de la Louisiane, qui délivrait clandestinement des Chartes pour l'établissement de loges dans cette juridiction, violant ainsi les droit et autorité de la Grande Loge légitime de Louisiane.
Notification est faite au Grand Orient de France par le Grand Maître Seymour, le 20 mars 1869.
Après la mort du Grand Hiérophante, le Gouvernement Suprême du Rite passe en Egypte, avec le marquis de Beauregard, comme chef du Rite.
1872. - Le Souverain Sanctuaire des Etats-Unis délivre, le 4 juin, une Patente au Fr. John Yarker, pour l'établissement d'un Souverain Sanctuaire en Angleterre et en Irlande. Le 8 octobre, le Fr. Seymour, en une Assemblée générale des Membres du Rite, au Freemason's Hall, à Londres (Siège de la Grande Loge d'Angleterre) constitue définitivement le Souverain Sanctuaire de Grande-Bretagne et d'Irlande, avec le Fr. John Yarker, comme Grand-Maître général. Le nouveau Sanctuaire nomme le général Garibaldi, membre honoraire, et des relations sont aussitôt établies avec le Suprême Conseil Ecossais de Sicile et le Grand Orient d'Egypte.
1873. – Le 21 mars, le Fr. Salavatore A.Zola est élu et proclamé Grand Maître du Souverain Sanctuaire de Memphis ( Grand Orient National d’Egypte).
1874. Le 11 janvier, le Grand Maître Zola est autorisé à assumer le titre de Grand
Hiérophante du Rite.
Le 23 juin, le Fr. Seymour, ayant résigné ses fonctions, le Fr. Alexandre B. Mott lui succède comme Grand-Maître Général du Rite aux Etats-Unis. Peu après, une scission se produit dans le Rite. Un certain nombre de FF. Américains, peu satisfaits de la réduction des degrés du Rite à 33, organisent le Rite Egyptien de Memphis, présidé par Calvin C. Burt.
1876. - Le Grand Orient National d'Egypte (Rite de Memphis) confère, le 25 octobre, à l'Ill. Fr. Garibaldi, les grades, de 95 et 96e, avec le titre de Grand-Maître honoraire ad vitam.
1877. - Le Souverain Sanctuaire d'Angleterre confère, le 24 novembre, les grades de la Maçonnerie d'Adoption à Mme Blavatsky.
1880. - Le 13 septembre, le Souverain Sanctuaire d'Angleterre nomme à Naples,
pour le représenter, le Fr. J.-B. Pessina, Grand-Maître du Rite réformé de Misraïm.
1881. - Les Souverains Sanctuaires des Etats-Unis, d'Angleterre et d'Italie
nomment, en septembre, le général Garibaldi, au grade de Grand Hiérophante, 97e.
Mais l'Egypte, s'autorisant de la succession directe au Gouvernement Suprême de
l'Ordre, après la mort du Grand Hiérophante Marconis, refuse de reconnaître la
légitimité de cette nomination. (Toutefois, la question fut résolue d'une façon
conciliante en 1900.)
C'est sous la Grande Maîtrise de Garibaldi, qu'après bien des discussions, les Rites de Memphis et de Misraïm, qui ont, dans la plupart des pays étrangers, les mêmes hauts dignitaires, fusionnent en un unique Ordre maçonnique, à Naples. (Seul le Souverain Grand Conseil Général du Rite de Misraïm pour la France refuse d'entrer dans la Confédération des Rites-Unis de Memphis-Misraïm, et conserve sa hiérarchie de 90e , comme Rite Oriental de Misraïm, avec le P. Fr. Osselin comme Grand Maître.)
Un Souverain Sanctuaire des Rites de Memphis et Misraïm est constitué en Roumanie, en vertu d'une Charte délivrée le 24 juin par le Fr. Pessina au Fr. Constantin Moriou, Grand-Maître de la Grande Loge Roumaine.
1882. – - Mort du Général Garibaldi, le 2 juin. Pessina se proclame son successeur comme Grand Hiérophante, mais il n’est pas reconnu par les Souverains Sanctuaires étrangers.
1883. - Le 6 avril, le Grand Hiérophante d'Egypte, S. A. Zola se démet de toutes ses fonctions maçonniques, et nomme pour le remplacer, comme Grand Hiérophante, le Professeur Ferdinand-Francis Oddi, mais sa reconnaissance comme tel, par les autres Souverains Sanctuaires, n'a pas lieu avant 1900.
1887. - Fondation, le 15 février, du Souverain Grand Conseil Ibérique, Rite National Espagnol de Memphis-Misraïm. Grand-Maître : Pr. Gimeno y Catalan.
1890. - Installation à Palerme, en vertu d'une Charte délivrée par l'Egypte, d'un Souverain Sanctuaire de Memphis pour l'Italie, avec le Fr. Salvatore Sottile pour Grand-Maître.
1894. - Le Fr. Villarino del Villar est élu le 30 mars, Grand-Maître du Souverain Grand Conseil Ibérique.
1900. - Le 30 mars, les Souverains Sanctuaires des Etats-Unis, d'Angleterre, de Roumanie, d'Espagne et d'Italie, signent un accord proclamant « Grand Hiérophante Universel, le Fr. Ferdinand François delli Oddi, Grand-Maître du Grand Orient National d'Egypte, Chef Suprême du Rite Oriental, charge qu'avait assumé durant sa vie le Puissant Fr. et Premier Maçon du Monde, Général Joseph Garibaldi, qui fut Grand-Maître honoraire du Grand Orient National d'Egypte (Egitto Massonico, N° du 31 mai 1900).
1902. - Disparition en France du Rite de Misraïm autonome.
Le Fr. J. Yarker succède au Fr. delli Oddi comme Grand Hiérophante.
Constitution par le Souverain Sanctuaire d'Angleterre du Souverain Sanctuaire pour l'Allemagne. - Grand-Maître : Théodor Reuss.
1905. - Démission du Grand-Maître d'Italie et mise en sommeil du Rite en Italie.
1908. - Constitution à Paris, à la suite du Congrès Maçonnique Spiritualiste tenu en juin dans le Temple du Rite du Droit Humain, d'un Souverain Grand Conseil Général du Rite de Memphis-Misraïm pour la France et ses dépendances. La Patente Constitutive est délivrée par le Souverain Sanctuaire d'Allemagne, signée et scellée le 24 juin, à Berlin, par le Grand-Maître Théodor Reuss (Peregrinos) qui assistait au Congrès de Paris. Le Grand-Maître et le Grand-Maître adjoint sont le Docteur Gérard Encausse (Papus) et Charles Détré (Teder). La Loge Humanidad, précédemment rattachée au Rite National Espagnol, devient Loge-Mère pour le Rite de Memphis-Misraïm en France.
1910.- Le Fr. Frosini, de Florence, Délégué Général pour l'Italie du Rite National Espagnol, fonde à Florence le Rite Philosophique Italien en 7 degrés, résumant les degrés Écossais, de Misraïm et de Memphis.
1911. - Le Fr. Constantin Moriou abandonne, en raison de son âge (77 ans), la Grande Maîtrise du Rite en Roumanie. Le Fr. Colonel I.-T. Ulic lui succède comme Grand-Maître.
1913. - Le Grand Hiérophante John Yarker meurt le 20 mars. Le titre de Grand
Hiérophante est reconnu légitimement au Fr. Théodor Reuss, Grand-Maître pour
l'Allemagne.
Le Rite National Espagnol, après la mort de son Grand-Maître Villarino del Villar, fusionne avec la Grande Loge Catalane Baléare.
1914. - Mise en sommeil du Rite Philosophique Italien de Frosini.
1916. - Mort du Grand-Maître pour la France, Dr Gérard Encausse, le 25 octobre 1916, à la suite d'une maladie contractée aux Armées.
Le Grand-Maître adjoint Charles Détré lui succède.
1918- Mort du Grand-Maître adjoint Charles Détré, le 25 septembre. Pendant la
guerre, le Rite est en sommeil en Angleterre, en France, en Allemagne, en
Roumanie et en Egypte.
1919- Un groupe de Maçons appartenant soit au Rite Français (G. O.), soit au Rite
Ecossais (G. L. et S. C.) et possédant également les hauts grades du Rite de
Memphis-Misraïm, désireux, tout en restant fidèles à leur Obédience (Grand Orient,
Grande Loge ou Suprême Conseil), de travailler la Maçonnerie au point de vue
purement initiatique, prend la résolution de rétablir le Rite de Memphis-Misraim en
France. Ils réveillent, à l'Orient de Lyon, la Mère-Loge Humanidad, d'accord avec la
Puissance Maçonnique qui délivra la Charte de Constitution en 1908, du Rite de
Memphis-Misraïm pour la France. Cette même Puissance délivre au Fr. Bricaud, le
10 septembre 1919, une Charte pour la constitution en France d'un Souverain
Sanctuaire de Memphis-Misraïm, et le 30 septembre, le Suprême Grand Conseil
des Rites Confédérés des Etats-Unis lui délivre également une Charte pour
l'établissement en France d'un Suprême Grand Conseil des Rites Confédérés (Early
Grand Scottish Rite, Memphis and Misraïm, Royal Order of Scotland, etc...).
1921. – Réveil du Rite de Memphis en Italie, en vertu de la Charte délivrée jadis par l’Egypte.. Grand-Maître, G. Macbean, Souverain Sanctuaire à Palerme.
1924. - Mort du Grand Hiérophante du Rite, le Fr. Théodore Reuss (Peregrinos).
1925. - Mise en sommeil du Rite en Italie par le Grand-Maître G, Macbean, en
raison de la situation politique et de l'attitude du Gouvernement fasciste envers la
Franc-Maçonnerie.
1930. - Publication par le Souverain Sanctuaire de France, de la Constitution et des Règlements généraux de l'Ordre Maçonnique Oriental du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm.
1933. - Création du Bulletin Officiel du Rite de MM par le Grand-Maître Jean
Bricaud.
1934. - Le Grand-Maître Jean Bricaud, du S S pour la France, meurt à Lyon, le 21
février. Le Fr M. C. Chevillon, député Grand-Maître et Membre du Comité
Permanent du S Sest reconnu comme Grand-Maître Général, 96e, en mars, par les
Sub Pat Grands Cons du Rite 33, 95e. La proclamation consécutive à son élection
est publiée dans le Bulletin Officiel de la Saint-Jean d'Eté de la même année.
Le nouveau Grand-Maître Général constitue deux provinces administratives à Madagascar et dans l'Afrique du Nord (Maroc, Algérie et Tunisie) et nomme deux Grands Maîtres Adjoints pour les diriger.
1935.- Réveil du S S Helvétique sous la Grande Maîtrise du FrHilfiker-Dunn.
1936. - Création des Grands Temples Mystiques de Belgique et de Pologne qui
relèvent de l'obédience du S S pour la France.
Deux grands Représentants, Membres du SSde France, sont établis, l'un à Alep pour la Syrie-Palestine, l'autre à Concepcion (Chili) pour l'ensemble de l'Amérique du Sud.
1937. - Le Couvent annuel du S S de France se déroule à Lyon, dans le Temple de
la Mère-Loge Humanidad. Une importante délégation du S S Helvétique, sous la
conduite du Grand-Maître Hilfiker et du Général Chancelier A. Reichel, assiste aux
diverses tenues. Les deux S S s'engagent a travailler en parfait accord, ils
échangent des garants d'amitié pour sceller leur union.
II
La filiation de l’Ordre de Lyon résulte donc de la transmission suivante :
Les historiens indépendants forment à bon droit toutes réserves sur la validité et la licéité de DUPONT comme successeur de CHEVILLON, ainsi que le montre le tableau présenté par Michel MONNEREAU, page 90 de son livre Les secrets de la F-M et les Rites de M et M, Axis Mundi Ed, Paris 1989 ; CHEVILLON n’ayant jamais désigné comme Substitut Grand Maître, DUPONT, ainsi ne l’attestent aucun document retrouvé lorsque René CHAMBELLANT bras droit de CHEVILLON nous remit en son temps -avec la charge spirituelle de poursuivre la mission dont il était l’héritier – parmi d’autres archives, un document en date du 1er mars 1936 émanant de Constant CHEVILLON agissant comme Souverain Grand Maître Général et contresigné par DUPONT avec la qualité de Grand Chancelier. Sur ce document, nous reviendrons, cette pièce constituant la preuve de l’absence de toute régularité dans les prétentions de Robert AMBELAIN, élément figurant par ailleurs dans un format distinct de celui de l’original, dans le livre de Serge CAILLET : La F M Egyptienne de M-M , Dervy Ed, Paris 2003, pages 339-346.
Avant d’en venir à l’approche historique qui empêche tout rattachement légitime de Robert AMBELAIN à la tradition défendue par CHEVILLON, les conditions de sa désincarnation et sa volonté de ne nommer à cette époque même aucun successeur ou Substitut Grand Maître oblige à ce que le choix se fasse en faveur du Frère le plus fidèle, fidèle dans la maintenance de l’esprit de l’Ordre, fidèle dans ce que voulut maintenir Constant CHEVILLON.
L’historien indépendant se doit de reconnaître que le fidèle, c’est René HAMBELLANT qui toujours défendit la mémoire de CHEVILLON et maintint par ailleurs la tradition des trois Ordres : dernier dépositaire de la filiation de l’Eglise Gnostique Apostolique de Mgrs BRICAUD et CHEVILLON , les FF AMADOU et GESTA ayant toujours refusé d’agir à ce niveau ; dépositaire de la filiation de l’Ordre Martiniste-Martinézsite dit aussi Ordre Martiniste de Lyon telle que possédée par BRICAUD et CHEVILLON et qui ne fut pas rituéliquement transmise par DUPONT à AMBELAIN ; dépositaire de la filiation de Memphis et Misraïm sans avoir jamais été mis en cause par ses prédécesseurs, alors que celui qui transmettait des grades dont AMBELAIN s’est prévalu, lui, fut déclaré irrégulier par le S G M G, bien avant la transmission des dits grades….
L’Ordre de Lyon se trouvant dépositaire de l’intégralité des trois Ordres dans le respect de la transmission venant de René CHAMBELLANT, fidèle à l’esprit de Constant CHEVILLON, se trouve bien fondé, spirituellement, historiquement et rituéliquement, pour se déclarer mainteneur de la Tradition BRICAUD CHEVILLON.
III
Alors que l’historien indépendant se doit de noter le désaveu de CHEVILLON touchant certains Frères qui, sans en avoir les pouvoirs, prétendirent disposer légitimement de la filiation détenue par CHEVILLON, et c’est à cette mouvance que se rattache AMBELAIN.
C’est ce point d’histoire qu’il convient d’aborder présentement.
1
En la circulaire déjà évoquée de CHEVILLON en date du 1er mars 1936, la radiation du F. LAGEZE est rappelé : « Les Belges circonvinrent deux membres à la suite du Souv.-. Sanct.: de France : les FF.-. Lagrèze et Griiter, résidant à l'Orient de Nice. Bien qu'ayant prêté serment de fidélité, ils acceptèrent d'entrer dans la combinaison. Le premier accepta de faire partie du Sup.-. Cons.-. Intern.-. apocryphe avec le titre de 97e ; le second accepta d'être mis à la tête d'un Souv.-. Sanct.-. Français, créé pour les besoins de la cause (voir Adonh* ram et le Bulletin de la Gde Loge de Santa-Fé). Ces deux Frères furent radiés (voir correspondance aux archives et Bulletin Officiel de M.-. M.-., n" 4, de juin 1934). »
Cette radiation de LAGREZE empêche tout rattachement à une prétendue succession dans l’Ordre de Lyon ou à CHEVILLON à titre personnel ou spirituel, de Robert AMBELAIN.
2
DUPONT n’était pas par ailleurs le successeur de CHEVILLON, et s’il l’avait été, il lui incombait de rectifier AMBELAIN sans ses grades et qualités, sauf à rendre nulle toute désignation, nullité patente de surcroît, pour défaut de légitime pouvoir.
IV
Si l’on peut légitimement considérer que la réception du 95° du Rite fait du récipiendaire un GRAND CONSERVATEUR DU RITE, il n’en demeure pas moins que la radiation et le retrait de toute patente, est de nature à retirer l’autorité conférée.
La patente de LAGREZE au titre du 95° degré lui fut conférée par BRICAUD le 4 juin 1927. CHEVILLON, successeur de BRICAUD, en radiant LAGREZE retirait toute licéité à cette patente qui devenait par le fait invalide.
Il sera fait observation que ce que recevait de BRICAUD, LAGREZE, ce n’était pas un diplôme de 95°, mais une patente de 95° …. Cette distinction conditionne le sens de ce qui fut reçu, à savoir que les pouvoirs de cette réception sont attachés à la patente et donc au devoir de dépendance de celui qui l’octroyait.
La question de licéité et de validité dans le monde de certains Hauts Grades doit être retenue et prise en considération, parce que certains de ceux-ci ne relèvent pas seulement et simplement d’un passage à un degré nouveau, mais s’inscrivent dans une sorte d’Ordination qui dépend de la fidélité aux règles de ce qui n’est pas une simple Grande Loge, mais un Ordre : e’est la raison pour laquelle dans le cadre des Rites Egyptiens, il n’est pas de Grande Loge, mais un Souverain Sanctuaire, la radiation valant déposition.
11/06/2005
DOC-EG - Note pour servir à l'histoire de l'EG de R. AMBELAIN
Il importe, afin d'en finir avec des répétietions entachées de grandes erreurs, de liver aux curieux et aux chercheurs trois documents qui exposent :
- que R. AMBELAN selon qu'en témoigne notre Frère René CHAMBLELANT ne fut jamais consacré dans la filiation Apostolique, que c'est DELARUE ( filaition spirite qui le consacra, Ménard n'aparaissant pas...
- que Robert AMBELAIN invoque à l'appui de ses dires quant à une filation Apostolique un document en otre possession par lui donné avec le suivant, dont il sera intéressant de noter que face à la date du 15 juin 1946, il est offert à la droite du document la date d'enregistrement du 3. 10.1943...
que Robert AMBLEAIN disposait bien d'une filaition spirite selon cet autre document ( filation DOINEL ) comme beaucoup, et de 1943;
La validité de la filaition apostolique d'AMBLENAIN remet en cause les ordinations de cette branche en fait spirite.$
Cela pour sercir à l'histoire à l'hisoire des mouvements dits gnostiques qui considérent que l'épiscopat ( réel ou non peu omporte ) doit être assimilé à une sorte de grade maçonnique ou autre.
Vos observations sont les bienvenues.
Fraternellement,
JPB
11/01/2005
RER FM - Règle abrégée en 9 points
Le texte qui suit a été approuvé au Convent de Wilhelmsbad en 1782, il a ensuite inspiré "La Régle Maçonnique à l'usage des Loges Réunies et Rectifiées" et non pas l'inverse. Cette dernière, contrairement à une idée répendue, ne fait donc pas partie des textes officiels du régimes. Et c'est bien le texte ci-dessous avec le Code de Lyon que l'on doit trouver sur le plateu de l'orateur.
REGLE ABREGEE
en 9 points
L'imprudent qui attend l'heure où il faut agir pour savoir ce qu'il doit faire ne l'apprend que par les revers et l'infortune, et celui qui, pour s'instruire de ses devoirs, renvoie au moment où il devra les remplir, s'expose à y manquer toujours.
I
Adore l'Etre plein de majesté qui conçut l'univers dans sa pensée, le crée par sa volonté, et le conserve par son action ; prosterne-toi devant le Verbe incarné et bénis la Providence qui te fit naître parmi les Chrétiens ; annonce dans toutes tes actions une moralité éclairée, sans hypocrisie et sans ostentation.
II
Souviens-toi sans cesse que l'homme fut le chef d'oeuvre de la création, puisque Dieu même le créa à son image et à sa ressemblance. Sois pénétré de la nature immortelle de ton âme, et sépare avec soin ce principe céleste et indestructible des alliages étrangers.
III
Ton premier hommage appartient à la Divinité, le second au Souverain qui le représente sur cette terre. Chéris ta patrie, honores-en les chefs ; remplis scrupuleusement toutes les obligations du citoyen et songe qu'elles ont été sanctionnées par les voeux libres du Maçon ; les enfreindre, c'est ajouter le parjure à l'ingratitude.
IV
Sorti d'une tige commune, aime en frères tous tes semblables, ils ont comme toi une âme immortelle, les mêmes besoins, les mêmes droits. L'univers est la patrie du Maçon et rien de ce qui regarde l'homme ne lui est étranger. Respecte l'association maçonnique répandue partout et viens offrir avec nous dans nos Temples ton hommage à la Bienfaisance.
V
Dieu pouvant se suffire à lui-même daigna se communiquer aux hommes. Rapproche-toi de ce modèle infini, en versant sur ton prochain toute la masse de bonheur qui est en ton pouvoir. Tout ce que l'esprit humain peut concevoir de bien est soumis à ton action. Qu'une bienfaisance active, éclairée, universelle, soit le principe de ta conduite. Préviens le cri de la misère, n'y sois du moins jamais insensible. Fuis l'avarice et l'ostentation, ne cherche pas la récompense du bien dans les applaudissements de la multitude, mais au fond de ton coeur; et si tu ne peux seul faire autant d'heureux que tu le voudrais, viens accroître le faisceau sacré de bienfaits que nous formons et coopère selon tout ton pouvoir à nos établissements utiles.
VI
Sois affable et officieux, que ton exemple inspire à tous les coeurs l'amour de la vertu ; partage sincèrement les peines et les joies de ton prochain, et que l'envie ne trouble jamais ces jouissances. Pardonne à ton ennemi, aime-le, fais-lui du bien : remplis ainsi un des préceptes les plus sublimes de la morale sacrée et tu recouvreras les vestiges de ton ancienne grandeur.
VII
Sonde les replis cachés de ton cœur : ton âme est la pierre brute que tu dois dégrossir ; offre à l'Etre suprême l'hommage de tes affections réglées et de tes passions vaincues : que tes moeurs soient pures, ton âme vraie, droite, humble ; évite le scandale ; crains les fruits amers de l'orgueil qui perdit l'homme. Etudie les hiéroglyphes de l'Ordre, ils voilent de grandes vérités et tu deviendras meilleur par cette méditation.
VIII
Tout Maçon, de quelque communion Chrétienne, pays ou condition qu'il soit, a un droit spécial sur ton affection. Respecte dans la société les distances légitimes, dans nos Temples nous ne connaissons que celles que présentent le vice et la vertu. Défends-toi de toute distinction profane qui blesserait parmi nous l'égalité et ne rougis jamais dans le monde d'un homme honnête que tu as ici embrassé comme ton frère. Ne fais pas attendre le secours que tu peux donner, cherche à ramener celui qui se trompe ; s'il s'élève un nuage entre des frères, travaille sans délai à le dissiper car la concorde seule peut cimenter nos travaux.
IX
Ne t'écarte jamais des obligations imposées aux Maçons et auxquelles tu as consenti ; respecte tes supérieurs, obéis-leur, ils parlent au nom des lois. Que l'engagement que tu as pris de garder nos secrets soit sans cesse en ta mémoire, si tu osais l'enfreindre ton coeur te le reprocherait à jamais et tous les Maçons t'abandonneraient.
RER FM - Recès du Convent de Wilhelmsbad
RECÈS DU CONVENT DE WILHELMSBAD
Juillet et Août 1782
Nous Grand Maître général, Maîtres Provinciaux, Grands Officiers, Préfets et Députés des Chapitres du St\0\ des Chevaliers Bienfaisants et des Francs-Maçons, réunis sous le régime rectifié, légitimement assemblés en convent général à Wilhelmsbad près de Hanau pour affermir l'édifice maçonnique confié à nos soins, rectifier les principes et le but de cet Ordre ancien, et réunir ses différentes parties par des liens communs et durables, avons arrêté et statué ainsi qu'il suit.
I
Convaincus dès les premiers pas de nos travaux, que pour entretenir l'activité entre les diverses parties de l'Ordre, et établir peu à peu une uniformité de principes, rits et obligations, il était nécessaire de créer un centre respectable où elles viendraient toutes aboutir, et considérant que notre régime doit sa conservation aux soins infatigables du Ser.me F\ Ferdinandus a Victoria in Seculo (Duc de Brundvic et Lunébourg) nous n'avons cru pouvoir mieux solenniser notre reconnaissance qu’en Le confirmant dans la dignité de Chef Suprême de toutes les Loges rectifiées, qui Lui a déjà été conférée au convent de Kohlo en 1772, et y ajoutant celle de Grand Maître Général de toutes les provinces de l'Ordre des Chevaliers Bienfaisants et des Maçons Rectifiés, que le vœu unanime de toutes les nations s'est empressé de lui offrir.
Enjoignons en conséquence à tous les Chapitres, Loges et frères qui suivent notre régime, de Lui rendre en cette qualité l'hommage dû aux vertus éminentes dont Il présente sans cesse le modèle.
Lui avons transmis par un acte solennel, et exprimant notre confiance entière, 1e droit de convoquer et présider les convents généraux et de diriger par le secours des Maîtres Provinciaux et autres chefs, les divers établissements de l'Ordre. Et avons reçu en échange de Lui une capitulation, gage des principes sages qui le dirigeront dans l'administration de l'Ordre, et de la liberté qui doit en animer les travaux. Enjoignons pareillement à tous les établissements tant maçonniques que de l'Ordre Intérieur de reconnaître pour secrétaire général de l'Ordre entier le R\ F\ ab Urna (Schwarz) et d'ajouter foi à tout ce qui sera expédié de sa part, comme chargé de la confiance particulière de l'Eminent.me Grand Maître. Pour faire passer enfin à la postérité un monument de notre heureuse réunion sous un Chef commun et respectable par tant de vertus, nous avons arrêté, qu'il serait frappé une médaille avec son buste et une devise relative à l'époque fortunée de notre convent.
II
Un de nos premiers soins s'est tourné vers l'authenticité du système que nous avons suivi jusqu'aujourd'hui et le but final, où il doit conduire nos frères.
Apres plusieurs recherches curieuses sur l'histoire de l'Ordre des Templiers, dont on dérive celui des Maçons, qui ont été produites, examinées et comparées dans nos conférences, nous nous sommes convaincus qu'elles ne présentaient que des traditions et des probabilités sans titres authentiques, qui puissent mériter toute notre confiance. et que nous n'étions pas autorisés suffisamment à nous dire les vrais et légitimes successeurs des T\, que d'ailleurs la prudence voulait que nous quittions un nom, qui ferait soupçonner le projet de vouloir restaurer un Ordre proscrit par le concours des deux puissances, et que nous abandonnions une forme qui ne cadrerait plus aux mœurs et aux besoins du siècle.
En conséquence nous déclarons, que nous renonçons à un système dangereux dans ses conséquences, et propre à donner de l'inquiétude aux Gouvernements. Et que si jamais quelque Chapitre ou quelque frère formait le projet de restaurer cet Ordre, nous le désavouerions comme contraire à la première loi du Maçon, qui lui ordonne de respecter l'autorité souveraine. A cet effet et pour décliner à jamais toute imputation sinistre et démentir les bruits semés indiscrètement dans le public : nous avons dressé un acte souscrit par nous tous et au nom de nos commettants, par lequel nous consacrons cette détermination sage, et protestons au nom de tout l'Ordre des Franc-maçons réunis et rectifiés devant Dieu et nos frères, que l'unique but de notre association est de rendre chacun de ses membres meilleur et plus utile à l'humanité par l'amour et l'étude de la vérité, l'attachement le plus sincère aux dogmes, devoirs et pratiques de notre sainte religion chrétienne, par une bienfaisance active, éclairée et universelle dans le sens le plus étendu et par notre soumission aux lois de nos patries respectives.
III
Nous ne pouvons cependant nous dissimuler, que notre Ordre a des rapports réels et incontestables avec celui des T\ prouvés par la tradition la plus confiante, des monuments authentiques et les hiéroglyphes mêmes de notre tapis ; qu'il parait plus que vraisemblable que l'initiation maçonnique plus ancienne que cet Ordre, a été connue à plusieurs de ces Chevaliers et a servi de voile à quelques autres au moment de leur catastrophe pour en perpétuer le souvenir. En conséquence, et pour suivre tous les vestiges d'un Ordre, qui parait à un grand nombre de frères avoir possédé des connaissances précieuses, et auquel nous devons la propagation de la science maçonnique nous nous sommes crus obligés de conserver quelques rapports avec lui et de consigner ces rapports dans une instruction historique. et comme nous devons à l'ancien système un plan de Coordination utile et des divisions avantageuses pour maintenir le bon ordre, et qu'en renversant la forme extérieure de notre gouvernement nous romprions sans motif les liens, qui unissent les différentes parties ; nous avons arrêté, que ces rapports seraient conservés dans un Ordre équestre, connu, sous le nom de Chevaliers Bienfaisants et chargé du régime et de l'administration des classes symboliques.
Nous avons divisé la réception dans cet Ordre intérieur en deux époques avons arrêté le rituel pour la réception des novices, qui doivent être instruits des devoirs, dont ils contractent l'engagement, et avons approuvé l'esquisse du cérémonial de l'armement même des chevaliers, qui reçoivent cette dignité comme récompense de leurs efforts dans la carrière de la bienfaisance, qui nous a été présentée, et dont la rédaction a été confiée au F\ a flumine (de Turkheim). Mais comme quelques Provinces ou Préfectures pourraient avoir quelque raison particulière, pour ne pas se servir de cette dénomination de Chevaliers Bienfaisants et de la formule de leur réception, ou être gênés par des circonstances locales, dont nous remettons le jugement à la prudence de notre Éminentissime G\M\G\ nous voulons et entendons leur laisser la liberté d'y ajouter les modifications jugées convenables, sans rompre ou altérer pour cela leur union avec l'ensemble de l'Ordre, dont la connexion plus étroite a été un des principaux mobiles de nos travaux.
Avons accordé pareillement aux trois Provinces françaises, qui depuis leur réforme nationale avaient adopté le titre de Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte, auquel elles attachaient un prix particulier, la liberté de continuer de s'en servir.
En conservant enfin à cette Chevalerie chrétienne une croix, un habillement uniforme, les noms d'Ordre et la bague pour se reconnaître, nous prescrivons pour les dates I'usage de l'Ere du salut et du calendrier réformé, en abolissant dans les actes celui de l'Ere de l'Ordre établie auparavant.
IV
Notre attention principale s'est portée sur les rituels des trois premiers grades, base commune de tous ceux, qui s'appellent Maçons. Occupés à réunir sous une seule bannière les autres régimes, nous sentions, qu’il était impossible de l’effectuer, sans conserver tous les emblèmes essentiels et en séparer ceux que l’esprit du système y avait ajoutés.
Pénétrés intimement, que les hiéroglyphes de ce tableau antique et instructif, tendaient à rendre l'homme meilleur et plus propre à saisir la vérité, nous avons établi un comité, pour rechercher avec le plus grand soin, quels pouvaient être les rituels les plus anciens, et les moins altérés; nous les avons comparé avec ceux arrêtés au Convent des Gaules, qui contiennent des moralités sublimes et en avons déterminé un pour les grades d'Apprenti, Compagnon et Maître, capable de réunir les Loges divisées jusqu'ici, et qui se rapprochât le plus de la pureté primitive. Nous publions ce travail, et invitons nos Loges à le méditer et à le suivre ; permettant aux Provinces, qui auraient des observations à y faire, de les communiquer à notre Emment.me G\M\ Général d'ici à un an.
Et comme dans presque tous les régimes il se trouve une classe Ecossaise, dont les rituels contiennent le complément des symboles Maçonniques, nous avons jugé utile d'en conserver une dans le nôtre, intermédiaire entre l'Ordre symbolique et intérieur; avons approuvé les matériaux fournis par le comité des rituels, et chargé le R\F\ ab Eremo, (WiIIermoz) d'en faire la rédaction.
Nous avons lieu d'espérer qu'établissant pour première loi des principes de tolérance pour les autres régimes, et ceux d'une bienfaisance active, éclairée et universelle pour caractéristiques du nôtre ; nous obtiendrons la réunion désirée avec tous les bons Maçons : but que nous nous proposons principalement, et déclarons que nous ne reconnaîtrons pour fausses et contraires à la vraie Maçonnerie, que ces grades dont les principes seraient opposés à la religion, aux bonnes mœurs et aux vertus sociales.
V
Malgré que nos Loges se soient toujours empressées d'enseigner à leurs membres les préceptes de la morale la plus pure et de graver surtout dans le cœur des nouveaux reçus les leçons de la sagesse et de la vertu : nous avons cru devoir faire composer une règle générale pour tous les Maçons, qui leur traçât avec énergie ce qu'ils doivent à Dieu, à leur prochain, à eux mêmes, à leurs frères et à l'Ordre en général; nous avons par conséquent adopté une règle, écrite dans les deux langues, pour être lue au Candidat lors de son initiation, et avons donné pareillement notre sanction à une paraphrase de cette même règle contenue en neuf articles, pour être soumise à sa méditation ultérieure et être lue quelquefois l'année dans nos Loges.
Et comme les Chevaliers Bienfaisants se dévouent plus particulièrement à la défense de notre sainte religion chrétienne, de l'innocence opprimée et de l'humanité souffrante, et que nos fonds sont consacrés à des établissements de bienfaisance, nous avons fait rédiger une règle, qui leur expliquât d'une manière plus positive leurs engagements et les principes, qui doivent diriger l'Ordre Equestre ; voulons et entendons, que cette règle, soit adoptée par tout Chevalier, comme norme de sa conduite dans l'Ordre, et lui soit lue lors de sa réception soit dans l'original latin, soit dans une des traductions.
VI
Le défaut d'un bon code de lois, qui établisse d'un côté autant d'uniformité qu'il est possible entre les différents établissements sans trop gêner d'un autre côté les convenances locales, est cause des variations et des schismes que l'Ordre des Maçons a éprouvé jusqu'ici. Nos Convents antérieurs ont déjà senti la nécessité d'y porter remède, et celui des Provinces françaises a fourni des esquisses précieuses : nos vues ont dû s'arrêter sur le même objet, et nous avons vu avec plaisir un plan pour classer les différentes parties de cette législation, par le F\ a Fonte Irriguo (de Kortum). Nous en avons discuté plusieurs principes, et nous les communiquerons à toutes les Préfectures pour faire leurs observations sur ce travail. Mais nous aurions prolongé nos séances au delà du temps limité par les occupations civiles de nos députés, si nous avions voulu en entreprendre la rédaction.
Nous nous sommes donc bornés, à approuver l'introduction à ce code, dans laquelle on fait sentir la nécessité des lois positives, les abus et les erreurs, qui jusqu'ici ont infesté l'Ordre; les moyens de lui rendre sa pureté, et le précis des vues générales de l'Ordre, et des principes, qui doivent diriger la conduite de ses établissements et de ses membres. Nous enjoignons aux Loges de méditer souvent cette introduction: et estimons qu'on s'en servira avec succès pour donner aux Loges d'un régime étranger une idée favorable du nôtre et les amener à la réunion que nous désirons.
Nous avons enfin chargé les FF\ a Fonte Irriguo, a Circulis (Comte de Virieu) a Lilio Convallium (Bode) a Flumine (de Turkheitn) de la rédaction de ce code, les priant chacun d'en faire deux, dont l'un trace des principes simples et fondamentaux, qui puissent convenir à toutes les Provinces, et l'autre soit détaillé et motive les différentes lois générales et locales même, qu'ils croiront les meilleures pour que chaque Province puisse y puiser à son choix ce qui lui sera le plus convenable.
Nous comptons envoyer le travail de ces quatre frères aux Provinces, et lorsque celles-ci auront communiqué leurs observations sur ces ouvrages, nous remettrons tous ces matériaux au F\ab Equo Bellicofo (de Rosskampff) que nous avons désigné comme une personne agréable à tous, pour rédiger un seul code général.
VII
Apres avoir fixé un centre commun, nous devions nous occuper des parties constituantes et supérieures dans l'Ordre et revoir la matricule générale des Provinces qui relèvent immédiatement du Grand Maître Général.
Faisant donc droit sur les demandes du Grand Prieuré d'Italie, ci-devant un des deux grands Prieurés de la Ville accordées depuis plusieurs années par le voeu unanime des Provinces, exprimées vis-à-vis du Ser.me F\ a Victoria, nous le séparons du grand Prieuré d'Allemagne et y joignant l'Archipel et la Grèce, le proclamons Province du S\ 0\ considérant en outre, qu'ayant renoncé au système de restauration de l'Ordre des Templiers, il serait peu conséquent et peu analogue à cette détermination de conserver l'ancien Ordre de la matricule : nous recevons entre nos mains toutes les grandes charges de l'Ordre annexées jadis aux maîtrises provinciales, sans qu'aucun membre individuel, de l'Ordre puisse en être revêtu dorénavant. Abrogeons les anciennes dénominations des Préfectures et Commanderies comme relatives entièrement à l'Ordre des Templiers, déclarons que le nombre des Provinces ne devra pas être borné nécessairement à celui de IX. mais qu'il dépendra des circonstances et des besoins de l'Ordre; que cependant pour le moment nous ne voyons pas de nécessité de l'augmenter, puisque les deux Provinces qui portaient le nom d'Aragon et de Léon dans l'Ordre, ne sont pas en activité, qu'il nous reste peu d'espoir de porter les établissements Maçonniques de la Grande Bretagne à une réunion solide et convenable, et que nous croyons devoir déclarer ces trois places vacantes. Partant de ce principe nous assignons le premier rang à celle de la Basse-Allemagne, qui portait jusqu'ici, dans l'Ordre le nom de VII.e comme à la plus ancienne des restaurées; conservons à l'Auvergne, l'Occitanie et la Bourgogne leur rang de II. III. et V. que cette dernière a déclaré expressément vouloir conserver; accordons le titre de IV. à l'Italie; celui de VI.e à la haute Allemagne et vû la requête des établissements du S\ 0\ dans les états Autrichiens, tendant à être réunis conformément aux voeux de leur Auguste Souverain en une Province, ou corps national, et le consentement des autres Provinces, surtout de celles spécialement intéressées, proclamons la Province d'Autriche VIIe dans l’Ordre, la composant des chapitres de Vienne, Hongrie et Transylvanie, et y ajoutant la Préfecture de Prague, et les établissements en Galicie et Lodomérie, appartenant jusqu' aujourd'hui à la I.e Démembrons en outre la Lombardie Autrichienne du ressort de la IV.e et la Flandre Autrichienne de celui de la V.e pour les réunir à cette nouvelle Province. et désirant enfin ménager toutes les voies de conciliation au Chapitre national de la Suède, dont nous ne pouvions reconnaître l'érection en IX.e Province, comme faite sans le concours des autres Provinces; mais considérant en même temps que la Russie, qui devait faire partie du ressort de la Suède d'après d'anciennes conventions, était un pays vaste, réuni sous une souveraine puissante, qui verrait avec peine une dépendance étrangère, et contenant déjà beaucoup d'établissements d'ordre prêts à embrasser notre régime, et qui avoient demandé expressément d'être réunis en Province séparée; nous proclamons la Russie VIII.e Province du S\ 0\et laissons ouvert le rang de IX.e pour le Chap.e de la Suède, qui paraît attacher quelque prix à ce titre et à cette dénomination et avec lequel nous nous empresserons de renouer les liens de la fraternité dès que des circonstances heureuses nous en présenteront les moyens.
Et comme nous avons adopté le principe, de réunir dans un ressort les établissements, qui sont sous une même domination du moment que l'autorité souveraine parait le désirer; nous faisons droit sur la demande faite au nom du Révérendissme Maître Provincial et de la IVe Province dite Italie ; pour réclamer la Préfecture de Chambéry, qui avait jusqu'à ce jour fait partie de la II.e Province.
Les limites entre les trois Provinces françaises enfin, ayant été changées par le Convent national des Gaules, nous les rétablissons dans l'état où elles étaient avant cette époque, surtout entre la Il.e et III.e ; invitons la II.e et V.e à définir les leurs à l'amiable, à recourir en cas de différent à l'arbitrage de S.E.G.M.e G. et surtout la II.e à dédommager la V.e par une répartition plus égale de leur ressort; de la partie considérable qui vient d'être retranchée à la dernière par les cessions faites à la Province d'Autriche.
VIII
Les Préfectures relèveront immédiatement des Provinces sans instances intermédiaires des Prieurés ; si nous désirons d'un côté, que cette forme soit observée dans les Provinces nouvellement établies, nous n'entendons pas d'un autre gêner la volonté et les vues locales de celles qui existent déjà sous une autre forme, et accordons nommément à la II.e et IVe Province la liberté nécessaire de conserver les divisions de leur Provinces en Prieurés, et de subordonner leurs Préfectures à ceux ci.
Ayant déjà conclu avec la Loge nationale d'Hollande il y a trois ans un traité d'union et de fraternité, qui a été suivi peu après de l'établissement d'un Chap.e à La Haye, nous avons admis le Député de ce Corps national à nos conférences, et celui ci nous ayant exposé le vœu du Chap.e des Bataves, de devenir grand Prieuré de la VI.e ayant son Directoire et son Chapitre séparé de celui de la haute Allemagne, et immédiatement soumis au Ser.e M.e Provincial, sans l'intervention d'un Chap.e Provincial, nous élevons ledit Chapitre des Bataves de l'avis et de consentement du Sen.e F\ a Leone Resurgente, Maître Provincial de la VI.e (Prince Charles de Hesse - Cassel) et de son conclave Provincial, en grand Prieuré exempt, et reconnaissons pour grand Prieur le Ser.e F\Fridericus a Septem Sagittis (Prince Frédéric de Hesse-Cassel.)
Les FF\ de la Pologne nous ayant fait une demande pareille par le F\ a Fonte Irriguo leur Député ; nous n'avons pas encore cru leurs établissements consolidés suffisamment pour pouvoir y déférer, et les retenons encore quant à présent sous le Chap.e Provincial de la I.e mais en même temps nous avons statué, qu'en cas que plusieurs établissements réunis sous une seule domination, jalouse de leur indépendance, nous demandassent une existence séparée, et qu'il n'y eut pas encore un nombre de Chapitres convenable, pour être érigés en Province, ou que d'autres motifs s'y opposassent; on pourra leur accorder le rang et titre de grand Prieuré exempt, immédiatement, soumis à notre G\M.e Général.
Quant au G. Prieuré d'Helvétie, nous entendons, que le concordat, qui a été fait entre lui et notre Chap.e provincial de la V.e soit exécuté et maintenu, et que les établissements Maçonniques de la Suisse jouissent des exemptions qui leur y sont assurées, en continuant de reconnaître le Maître et Chap.e Provincial de la V.e pour leurs supérieurs.
IX
Rien ne nous tenant à cœur autant que de faire régner la concorde et la bonne harmonie entre les différents établissements d'une même Province, nous voyons avec peine la mésintelligence qui divise depuis plusieurs années les deux Prieurés de Bordeaux et de Montpellier dans la III.e Prov.e. La médiation de notre Em.e G. M. Général et des II.e et V.e Provinces ayant été infructueuses jusqu'ici, nous espérions les terminer en ce Convent à la satisfaction commune ; mais le Chap.e de Bordeaux n’ayant pas répondu à l'invitation de comparaître en Convent, celui de Montpellier a réclamé nos conseils fraternels et un arrêt conciliatoire, quoique définitif sur les limites, privilèges et rapports de ces deux Loges ; nous les invitons donc à se rapprocher et à oublier le passé. chargeons les FF\ a Circulis et a Capite Galeato (Marquis de Chefdebien) d'interposer à cet effet leurs bons offices : autorisons le Chap.e de Montpellier à exercer d'ici à la fin de 1783 dans tout le ressort de son Prieuré, et passé cette époque, dans tout celui de la IlI.e Prov.e tous les droits des supérieurs, jusqu'à ce que le Cha.e de Bordeaux accède aux arrêtés de ce convent, et approuve ce que Montpellier aura fait dans l'intervalle : avertissons le Chap.e de Bordeaux de ne pas procéder à une élection d'un Maître Provincial sans le concours de celui de Montpellier, et autorisons ce dernier passé le 1er janvier 1784 d'y procéder seul en cas que Bordeaux ne se soit pas mis en règle d'ici à ce terme : entendons enfin qu'en cas de formation du nouveau Chap.e Provincial on partage les charges entre les deux Prieurés et qu'un commissaire de S. E. le G.M.e G. y assiste la première fois, pour y remplir les fonctions de médiateur.
X
S\E\ le G. M. G. ayant trouvé convenable pour le bien. de la I.e Province, que son Directoire soit transféré de Brunsvic, nous proposons aux Grands Officiers et Préfectures, de l'établir à Weymar vu la sûreté dont on y jouira pour les archives. Transférons pareillement de l'avis et vœu du Maître Provincial et du Chap.e de la VI.e le Directoire de la haute Allemagne de Meinungen à Heidelberg, et en proclamons Président le R\ F\ a Tumba Sacra (Baron de -DablBerg). Sur la demande faite au nom des FF\et \ du Palatinat et accueillie favorablement par la VI.e Province, nous proclamons en son nom la Préfecture du Palatinat: reconnaissons pareillement sur le consentement de la I.e Province le Chapitre Prépositural de Brémen comme Préfecture exempte : et érigeons enfin de l'exprès consentement du Révérendissime M.e Provincial du Chap.e Provincial et Visiteur général de la V.e la Commanderie du S\ 0\ à Metz en Préfecture régulière, sauf à la faire installer légalement par un Commissaire de la Province.
XI
Pour assurer le bon ordre dans nos Loges et en voir épurer de plus en plus la composition, nous avons dès actuellement fixé quelques principes, qui doivent entrer dans le nouveau code. Nous établissons donc les Loges Ecossaises composées des Ecossais de l’arrondissement et présidées par le Commandeur de maison Député-Maître, comme Inspectrice et première instance des Loges bleues ou symboliques; n'accordant aux Ecossais d'autre prérogative en Loge bleue que celle des Maîtres, à moins qu'ils soient officiers de la Loge lesquels formeront un Comité à la demande des Vénérables pour préparer les affaires à délibérer par devant les Loges.
Fixons dorénavant le nombre essentiel de ceux ci à sept, savoir le Vénérable, les deux Surveillants, l'Orateur, le Secrétaire, le Trésorier et Éléemosinaire, auxquels chaque Loge pourra adjoindre un Maître des Cérémonies et un Économe ; enjoignons aux Loge de ne recevoir aucun Candidat au dessous de 21 ans accomplis, et prouvé par extrait baptistaire, en faisant remise d'un an à ceux qui seront présentés par leurs pères, membres de la Loge ; mais en n'accordant aucune dispense et exigeant que jusqu'à l'âge de 25 ans on rapporte le consentement du père, à moins que le fils ne soit émancipé, et pour ne pas multiplier à volonté les réceptions et borner le nombre des membres par Loge nous faisons la loi expresse, que jamais aucune Loge ne pourra être composée de plus de 54 frères et que du moment que ce nombre sera rempli, on ne puisse recevoir qu'en cas de vacance.
Nous avons enfin arrêté, qu'au défaut du Vénérable Maître, la Loge ne soit pas présidée par l'Ex-maître, mais que le droit de Présidence soit alors dévolu au 1er Surveillant et que celui - là rentre du moment de la cessation de ses fonctions, dans la classe des Ecossais et ne conserve d'autre prérogative que celle de porter à la boutonnière une petite marque, de son ancienne dignité.
XII
Et comme enfin nous sommes plus jaloux de persuader que de contraindre, et que nous reposant tranquillement sur la bonté de nos intentions, nous n'avons eu d'autre but que celui d'épurer notre régime et d'y réunir tous les frères, qui sont animés de l'amour du bien; nous n'avons pas jugé convenable d'exiger une acceptation pure et simple de nos Chapitres mais nous leur laissons la liberté d'examiner d'ici à la fin, de 1783 nos opérations et de déclarer au bout de ce terme, s'ils veulent en acceptant le travail du Convent continuer d'adhérer à notre régime, ou s'ils préfèrent de s'associer à tel autre. Nous ne craignons pas d'avancer que celui qui sera fondé sur les bases les plus solides et qui enseignera avec le plus de succès les vérités religieuses et morales, et les vertus sociales et patriotiques; présentera les moyens les plus efficaces pour exercer la bienfaisance dans toute son étendue, devra nécessairement entraîner la confiance de tous ceux, qui savent apprécier ces avantages.
Nous Grand Maître Général & membres Capitulaires du Convent réitérons et déclarons, que ces arrêtés sont conformes aux délibérations générales et doivent guider les Chapitres et les Loges auxquelles ils seront dûment insinués par les Directoires Provinciaux.
En foi de quoi nous les avons tous signé de notre nom.
Fait à Wilhelmsbad le I.er septembre 1782.
Signé par le Président et tous les Députés présents au Convent.
Concordat cun Originali
in Archivo Mag.
Generalis deposito.
RER FM - Mémoire sur la Bienfaisance
MÉMOIRE SUR LES IDÉES QUE L'ORDRE DOIT ATTACHER AU TERME DE BIENFAISANCE
qui a été adopté par le Convent et joint à ces actes par ces ordres
par Henri de VIRIEU
Il s'agit de fixer invariablement le véritable sens que l’Ordre doit attacher au terme de bienfaisance, qui est le cri universel et le point de ralliement de tous les Francs-Maçons. Tous en effet s'en servent également, tous en font la base de leurs systèmes, tous veulent qu'elle dirige également et les formes et les actes de notre institution. Mais faute de s’être entendus sur la véritable signification de cette expression, quoique tous aient en apparence le même objet, tous varient dans les applications, et presque tous, se bornant à des points de vue particuliers d'une chose qui ne devait être considérée que dans son ensemble le plus vaste, se sont renfermés dans des sphères trop rétrécies, d'où il est résulté une multitude de systèmes différents sur la manière dont l’Ordre doit diriger ses travaux. Tous ces systèmes, occupés uniquement à propager les branches particulières, de la bienfaisance qu'ils prennent pour son véritable tronc, sont susceptibles d’être conciliés facilement lorsqu'on cessera de particulariser ce qui doit être général, lorsqu'on ne bornera plus le sens d'un mot destiné à exprimer une vertu dont l'essence est d'être sans bornes comme l'amour de l'Être éternel pour toutes les créatures qui en est le principe.
Ce n'est point dans des discussions académiques ni grammaticales que nous devons chercher la solution qui nous occupe. C'est au fond du coeur que doit exister l'image qu'il s'agit d'exprimer. Lui seul doit juger si le tableau est conforme au modèle; et si, après avoir entendu ce mémoire, le coeur, satisfait des idées qu'il renferme, se sent entraîné, leur donne son approbation, il ne faut pas aller plus loin : la question est décidée, et un Ordre aussi complètement voué à faire le bien ne peut hésiter à adopter un sens qui ouvre la carrière la plus vaste pour remplir de la manière la plus étendue qu'on puisse concevoir son objet sacré. D'ailleurs, supposé que le sens que l’Ordre adoptera diffère en quelque chose du sens vulgaire, peut-on lui refuser le droit de déterminer par lui-même l'étendue des idées qu'il veut attacher au nom d'une chose qui fait la base et le mobile de tous ses travaux?
La vertu qu'on nomme bienfaisance est cette disposition de l'âme qui fait opérer sans relâche en faveur des autres le bien, de quelque nature qu'il puisse être. Cette vertu embrasse donc nécessairement un champ immense, car son essence étant d'opérer le bien en général, tout ce que l'esprit peut concevoir de bien dans l'univers est de son ressort et doit être soumis à son action. C'est de cette manière que l'homme doit envisager et pratiquer la vertu par laquelle il se rend le plus semblable à son principe infini dont il est l'image, à ce principe de bonté qui, voulant sans cesse le bonheur de toutes ses productions sans exception, agissant sans cesse pour le procurer, est ainsi éternellement et infiniment bienfaisant.
Telle est donc l'idée que l'on doit se former de la bienfaisance, qu'elle doit s'étendre sans exception à tout ce qui peut être véritablement bon et utile aux autres, qu'elle ne doit négliger aucun des moyens possibles de l'opérer. Celui qui se borne à donner des secours pécuniaires à l'indigence fait à la vérité un acte de bienfaisance, mais ne peut légitimement obtenir le titre de bienfaisant; non plus que celui qui croit avoir satisfait à tout en protégeant l'innocence, ou celui qui se réduit à soulager ses Frères souffrants, ou même celui qui dans un ordre bien supérieur ferait consister toute sa bienfaisance à éclairer et instruire ses semblables.
Car tous ces biens pris séparément ne sont que des rameaux divers du même arbre, qu'on ne peut isoler sans les priver de leur vie. Mais celui-là seul mérite véritablement le titre de bienfaisant, qui, pénétré de la sublimité de son essence, considérant la grandeur de sa nature formée à l'image et à la ressemblance du principe éternel de toute perfection, l'oeil fixé sur cette source infinie de toute lumière, de tout bien, pour l'imiter et accomplir ainsi les devoirs sacrés qui lui sont imposés par sa nature, sont que, de même que la bonté éternelle embrasse tous les êtres, tous les temps, tous les lieux, de même la bienfaisance, qui n'est que la manifestation de la bonté, doit être sans bornes; que créé à la ressemblance divine, il viole sa propre loi lorsqu'il oublie le devoir d'imiter sans relâche son modèle, et qu'il ne manifeste son existence à tous les êtres que par ses bienfaits; que né pour être l'organe de cette infinie bonté, il ne doit jamais fermer une main destinée à en répandre, à en propager les effets, qui selon les circonstances et ses moyens il donne, conseille, protège, soulage, instruit, qui pense et agit sans cesse pour le bien de ses semblables, ne cesse d'agir que pour recommencer, fait que cette tâche est celle de toute la durée de son existence, et qui enfin, si les bornes de ses facultés ne lui permettent pas de parcourir à la fois cette immense carrière, embrasse au moins dans son coeur, sa volonté, ses désirs, tous les moyens imaginables d'opérer le bien et tous les êtres susceptibles d'en ressentir les effets.
C'est donc s'abuser profondément que d'accorder le titre général de bienfaisance à des actes particuliers de cette vertu dont l'essence est d'embrasser sans exception tous ceux qui peuvent tendre à faire le bien de l’humanité.
Notre Ordre respectable ayant pour objet la manifestation de cette vertu, n'en doit pas plus borner les applications que le sens: rien de ce qui peut être utile à l'humanité, sans en excepter ses propres membres, qui sont les premiers appelés à recueillir les fruits précieux de l'institution qui les unit, ne doit lui être étranger, et sa devise générale devrait être : Boni nihil a me alienum puto.
Cessant donc de morceler la bienfaisance, ainsi qu'on l'a presque toujours fait, de la diviser en une infinité de branches isolées, et par conséquent de l'affaiblir, de la dégrader, réunissons au contraire toutes celles qu'il est possible de concevoir pour en former la Bienfaisance générale de l’Ordre. Répandu ou destiné à se répandre sur toute la surface de la terre, possédant dans son sein des membres de tous les rangs, de tous les états, de tous les pays, réunissant ainsi ou susceptible de réunir au plus haut degré tous les genres de connaissances, de talents et de moyens, gardons-nous d'atténuer les résultats qu'on doit attendre d'une si grande combinaison de forces, que la bienfaisance universelle de l’Ordre, uniforme dans son principe, c'est-à-dire active, éclairée et fondée sur l'amour le plus ardent de l'humanité et le respect le plus profond pour les lois du Grand Architecte de l'Univers, soit dans ses applications aussi variée que les besoins de l'humanité. Que toutes les parties de l’Ordre et tous ses membres s'accordent simplement à donner sans cesse l'exemple pratique de la vertu, de l'attachement et du respect pour la divinité et ses lois, du patriotisme, de la soumission au Souverain et aux lois, en un mot : de toutes les vertus religieuses, morales et civiles, parce que cette manière d'être utile à l'humanité, en même temps qu'elle est la plus efficace, est universelle et n'admet aucune exception ni pour les temps, ni pour les lieux, ni pour les circonstance.
Quant aux biens particuliers que notre institution peut répandre sur la famille humaine, qu'ils dépendent des moyens, des facultés, des circonstances, des localités de chaque établissement et de chaque individu. Que dans un lieu nos établissements fondent des moyens de soulager les pauvres et les malades, que dans un autre ils ouvrent des asiles à l'indigence et à la vieillesse, qu'ici l'on élève des orphelins, que là on établisse des écoles où chacun puisse apprendre ce qu'il doit à Dieu, à son Souverain, à sa patrie, à ses frères, à lui-même; où l'on puisse cultiver et favoriser tous les genres de connaissances utiles au bonheur de l’humanité et capables de porter les hommes au bien et à la vertu, que chaque établissement, chaque individu soit certain d'avoir rempli les vues de l’Ordre lorsque, suivant sa situation et ses moyens, il aura accompli dans sa sphère le genre de bien qui aura pu y être de la plus grande utilité. En un mot, je le répète, qu'aucun genre de bienfaisance ne nous soit étranger, que ce soit là le lien commun qui réunisse toutes les parties de l’Ordre, que quels que soient les systèmes que l'on pourra adopter ailleurs, ils aient tous ces principes pour base immuable, et pour objet premier fondamental inaltérable de faire à l'humanité le plus de bien possible, dans le sens le plus étendu que l'esprit peut concevoir.
Ce plan, tout vaste qu'il est, n'a rien qui doive ni qui puisse effrayer. Il n'exige absolument que cette pureté d'intention et cet amour du bien que tous les régimes s'accordent à supposer et qui doivent nous caractériser tous. Malheur à celui dont le coeur desséché et corrompu ne goûterait pas des principes aussi satisfaisants, il n'est en aucune manière digne de nous appartenir, nous devons le repousser s'il se présente, ou l'éloigner de nos temples s'il les habite.
D'ailleurs ce plan, n'ayant rien d'uniforme que les principes de vertu qui en font la base, s'accommode naturellement dans ses détails à tous les systèmes honnêtes, à tous les talents, à tous les moyens, à toutes les localités, à toutes les circonstances. Est-il en effet une seule vertu extérieure qui puisse trouver autant d'aliments, autant d'occasions de se manifester, qui soit susceptible d'une aussi grande diversité d'applications Puisqu'il n'est pas un seul instant de la vie où elle ne puisse s'exercer et que, quelqu'active qu'elle puisse être, le nombre infini des besoins de l'humanité, sans cesse renaissants, sera toujours infiniment plus grand que celui des secours que notre faiblesse nous permet de leur opposer, une correspondance exacte et fraternelle dont le Chef général de l’Ordre soit le centre et les archives provinciales et priorales le dépôt, doit suffire pour conserver l'ensemble, et la pureté des principes, mettre toutes les Parties de l’Ordre à même de jouir de tous les biens divers qui doivent s'opérer dans tous les lieux où il étendra ses bienfaits, et d'y participer au moins par leurs applaudissements et leurs désirs, s'ils ne le peuvent par leurs actes mêmes.
C’est ainsi que l’Ordre doit envisager le sens du terme de bienfaisance. C'est ainsi qu'en l'adoptant dans la plus grande étendue dont il soit susceptible, cet Ordre si répandu, si éclairé doit se tracer une carrière de bienfaisance, aussi vaste que le principe vivant dans lequel cette vertu prend sa source, principe qui n'est, je le répète, que cette bonté, cet amour infini du Grand Architecte de l'Univers pour toutes ses créatures, que tout homme, né à l'image et ressemblance divine, est tenu d'imiter, et dont il trouve au fond de son coeur de si délicieuses récompenses lorsqu'il est fidèle à cette loi imprimée si profondément dans tout son être. Enfin c'est ainsi que tous les projets particuliers se peuvent concilier en entrant dans les vues générales, que l'Ordre, consacré sans réserve au bien de l’humanité, ne se manifestant que par ses bienfaits, se fera chérir et respecter à jamais et assurera pour toujours son existence et sa tranquillité
A Circulis
RER FM - Code des Loges rectifiées - Convent de Lyon
CODE MACONNIQUE DES LOGES REUNIES ET RECTIFIEES DE FRANCE
Tel qu’il a été approuvé par les Députés des Directoires de France au Convent
National de Lyon en 5778
INTRODUCTION
Nul ordre, nulle société ne peut exister sans lois. L'exécution de ces lois assure la prospérité de la société, leur oubli ou leur infraction en amène la décadence et la ruine.
La sagesse de celles qui dirigent l'Ordre Maçonnique, aussi respectable par son ancienneté que par son utilité, l'a fait triompher du temps et de ses adversaires, malgré les atteintes que lui ont portées quelques-uns de ses membres , soit par leurs vices personnels , soit par les abus multipliés, qu'ils ont tâché d'y introduire. S'il a perdu de son ancienne splendeur dans quelques contrées de l'Europe c'est à ces membres corrompus qu'il faut l' attribuer, le vulgaire ayant injustement rendu réversible sur le corps entier ce qui le scandalisait dans des individus, qui , malgré le beau nom dont ils se paraient étaient cependant tout-à-fait étrangers à l' Ordre Maçonnique. Mais les mêmes vertus , qui l'ont préservé , peuvent encore lui rendre toute fa gloire , et même il n'a jamais cessé d' en jouir dans les lieux où la pratique. de ces vertus a été la base de tous ses travaux.
On ne peut cependant se dissimuler, que cette espèce de Maçons qui prétendent avoir acquis ce titre par la cérémonie de leur réception , quelque irrégulière qu'elle ait été, se sont multipliés considérablement dans certaines contrées, où il se trouvait peu ou point d' établissements réguliers ; ignorant les véritables lois de l'Ordre ils en ont créées d'arbitraires, qui favorisaient leur ambition et leur cupidité ; ils ont porté dans ces nouvelles et nombreuses sociétés le goût pour l'indépendance et pour les plaisirs bruyants que l' Ordre a toujours condamné , et pour soutenir l'espèce de considération; qui était nécessaire à leurs vues intéressées. et qu'ils avaient surpris par les dehors mystérieux d'une fausse science, ils ont surchargé leurs cérémonies de nouvelles productions toujours plus chimériques et plus absurdes les unes que les autres, et dont le plus grand nombre des Maçons a été longtemps la dupe. Mais tandis que l' erreur multipliait ainsi les prosélytes, les vrais Maçons plus circonspects dans leur marche et plus difficiles dans leur choix faisaient des progrès lents mais assurés Moins jaloux de captiver la multitude que d'acquérir de dignes Frères , ils attendaient en gémissant que le prestige eut cédé , et que reconnaissant l'erreur dans laquelle on avait été entraîné , on marquât un désir sincère d'entrer dans les vues. légitimes de l'Ordre et de suivre scrupuleusement les lois, en le dépouillant de tout intérêt personnel et de tout esprit de domination. Mais dédaignant par principe ces grands moyens, qui assujettissent les volontés ils ne devaient attendre cette importante révolution que du temps et de la disposition libre des esprits.
Cependant quelques Maçons plus zélés qu' éclairés mais trop judicieux pour se nourrir longtemps de chimères, et lassés d'une anarchie dont ils sentaient le vice, firent des efforts pour se soustraire à un joug aussi avilissant. Des Loges entières dans diverses contrées, sentant la nécessité d'un centre commun dépositaire d' une autorité législative se réunirent et coopérèrent à la formation de divers grands Orients. C’était déjà de leur part un grand pas vers la lumière mais à défaut d'en connaître le vrai point central et le dépôt des lois primitives, elles suppléèrent au régime fondamental par des régimes arbitraires particuliers ou nationaux, et par les lois qui ont pu s'y adapter. Elles ont eu le mérite d' opposer un frein à la licence destructive, qui dominait partout, mais ne tenant point à la chaîne générale, elles ont rompu l'unité en variant les systèmes.
Des Maçons de diverses contrées de France , convaincus que la prospérité et la stabilité de l'Ordre Maçonnique dépendaient entièrement du rétablissement de cette unité primitive, ne trouvant point chez ceux, qui ont voulu se l'approprier, les signes, qui doivent la caractériser, enhardis dans leurs recherches par ce qu'ils avoient appris sur l'ancienneté de l' Ordre des Franc-maçons, fondé sur la tradition la plus constante, sont enfin parvenus à en découvrir le berceau ; avec du zèle et de la persévérance ils ont surmonté tous les obstacles et en participant aux avantages d'une administration sage et éclairée, ils ont eu le bonheur de retrouver les traces précieuses de l'ancienneté et du but de la Maçonnerie.
Une autre erreur bien commune et bien dangereuse enfantée dans ces temps de troubles et d'anarchie que nous déplorons, et accréditée depuis par l' usage. consistait à regarder les fonds d'une Loge, provenant des réceptions, comme lui appartenant en propre, sans reddition de compte à ses supérieurs ; de-là la multitude de Loges formées sans constitutions légales pour favoriser la cupidité de quelques prétendus maîtres et de ceux, avec qui ils voulaient bien partager les produits de leur trafic. De-là encore ces dépenses énormes employées en banquets trop somptueux, et en futiles et magnifiques décorations qui n'étant plus surveillées ont absorbé des fonds, dont la destination était bien plus précieuse, et ont été comme autant de larcins faits aux vues de bienfaisance qui caractérisent l'Ordre, et qui devaient le rendre. respectable aux yeux des profanes.
Il était toutefois aisé, en réfléchissant sans intérêt personnel d' après les principes d' une raison éclairée, de reconnaître que les Loges ne font que des sociétés particulières, subordonnées à la société générale, qui leur, donne l' existence et les pouvoirs nécessaires pour la représenter dans cette partie d'autorité qu'elle leur confie; que cette autorité partielle émane de celle qui réside essentiellement dans le centre commun et général de l'Ordre, représenté, par ces Corps préposés à l'administration générale et particulière des différents districts et au maintien et à l'exécution de ses lois; qu'aucune d'elles ne peut exister régulièrement, que par un consentement exprès des chefs légitimes de l'Ordre, constaté par la patente de constitution qu'ils lui donnent à la charge de se conformer aux lois statuts et règlements de l'Ordre, sans laquelle tous les actes de la Loge seraient nuls et clandestins, et les rétributions qu'elle exigerait, une véritable concussion ; qu'en vertu de cette constitution, la Loge acquiert à la vérité la faculté et le pouvoir de recevoir légitimement au nom de l'Ordre dans les quatre grades maçonniques, et de percevoir les rétributions prescrites , mais que le produit de ces rétributions appartient proprement à l'Ordre en général, vu que les Loges n'agissent, et ne peuvent agir qu’en vertu des pouvoirs qu’elles en ont reçus.
Il s'ensuit que l'Ordre, devant pourvoir au bien-être de tous ses établissements doit céder aux Loges sur ce produit tout ce qui est nécessaire à leur entretien, et un excédent, qui puisse les mettre en état, par une sage économie, de remplir d'une manière satisfaisante et solide les vues bienfaisantes de l' institut ; mais qu'il peut et doit s'en réserver une portion, pour l' exécution des mêmes projets pour l’Ordre en général , et pour subvenir aux frais considérables dune administration aussi étendue qu'elle est importante. Cette manière de voir plus sage et plus vraie, en prévenant les déprédations et les dépenses inutiles et immodérées, aurait produit en France les effets les plus salutaires, et aurait rendu l'Ordre des Maçons aussi respectable aux yeux du vulgaire qu'il a été avili par les abus. Pour s'en convaincre, il ne faut que jeter les yeux sur les contrées du nord de l'Europe, où l'esprit de l’ institut s'est mieux conservé . On verra avec autant de plaisir que de surprise les immenses secours , que les Directoires ont procuré dans toutes les circonstances calamiteuses, et les établissements patriotiques qu'ils y ont formé pour le soulagement de l'humanité. Pourquoi donc les Maçons français aussi compatissants et généreux qu' aucun autre peuple de l’ Europe, ne s'empresseraient-ils pas d'imiter de si grands exemples, en s'unissant à un régime si utile et si satisfaisant, surtout lorsqu'ils auront la certitude , que le dépôt des produits et son emploi est rigoureusement surveillé et administré avec sagesse. C'est ce dont ils vont être instruits par le précis du gouvernement général et particulier de l'Ordre.
PRÉCIS
Du gouvernement général de l'ordre des Francs-Maçons,
d'après les lois fondamentales, observées dans le régime réformé et rectifié.
L’ Ordre entier de la Franc - maçonnerie rectifiée est gouverné par un Grand-Maître Général, par des Grands-Maîtres nationaux provinciaux et Administrateurs provinciaux, et par des Directoires Écossais et des Régences (Grandes Loges) Écossaises, qui ont sous leur inspection ou tout l’Ordre en entier, ou une nation, ou une province, ou un district, ou un département particulier.
Chaque Régence Écossaise est composée d’un Chef ou Président, des officiers nécessaires à la régie de son département et des Députés-Maîtres, qui y sont compris, et qui sont chargés d’inspecter chacun les Loges de son arrondissement particulier, et d’en rendre compte à la Régence Écossaise.
(Chaque Directoire Écossais est composé de son Présiden, des représentants des Grandes Loges Écossaises, et des officiers nécessaires à l’administration de son district.)
Les Grands Directoires provinciaux sont composés d’un Grand-Maître Général (Administrateur général), d’un visiteur, d’un chancelier, et des Représentants des Directoires et Régences Écossaises.
(Le grand Directoire national enfin est présidé par le Grand-Maître national , comme chef principal de la nation, des administrateurs provinciaux, des présidents des Directoires, et des conseillers et officiers nécessaires pour sa régie et pour son administration.)
Par le moyen de l’ordre ainsi établi, les Loges et établissements inférieurs sont régulièrement représentés dans les corps supérieurs, et concourent à tous les actes qui en émanent. L’autorité législative réside dans tout l’Ordre assemblé régulièrement en Convent général. Les Convents nationaux et provinciaux peuvent fixer la législation particulière d’une nation ou province, en tant qu’elle n’est pas contraire aux lois générales de l’Ordre.
Les causes litigieuses maçonniques sont jugées en première instance par le Comité Écossais (Comité Supérieur) de chaque Loge , présidé par le Vénérable Maître. De-là elles peuvent être portées par appel à la grande Loge Écossaise ; de là au Directoire Écossais, et enfin en dernier ressort au grand Directoire national, mais sans effet suspensif.
Les objets de finance, qui regardent la Loge, sont discutés dans le Comité Écossais, et ensuite communiqués à la Loge entière, et les comptes sont visés par le Député- Maître et envoyés à la grande Loge Écossaise, pour y être examinés. On ne peut disposer des fonds d’une Loge qu’avec le consentement de ses membres. La même chose a lieu pour les caisses des établissement supérieurs.
C’est d’après ces principes, que sont rédigés les Règlements généraux à l’usage des Loges réunies ; Règlements qui sont d’autant plus à la convenance de chacun, que tout engagement dans quelque classe ou établissement de l’Ordre que ce soit, admet et autorise de droit les réserves de ce qu’on doit au Souverain, au gouvernement, à la religion qu’on professe, et aux devoirs particuliers de l’état qu’on a embrassé.
Tout Frère, reçu dans une Loge rectifiée, ou affilié à ses travaux, est tenu de signer ce Code Maçonnique, et de promettre de s’y conformer et de concourir à en maintenir l’exécution. Il est permis cependant à chaque Loge de faire des Règlements particuliers sur ce qui dépend de son local, pourvu qu’ils ne soient pas contraires à ces Règlements généraux et qu’ils soient approuvés par la grande Loge Écossaise, ou par le Directoire Écossais dont elles dépendent. Ils seront joints alors aux premiers, et signés de tous les Frères de la Loge.
On trouvera placé en tête de ces règlements généraux les qualités qu’on exige dans le Franc- maçon, membre d’une Loge réunie, les devoirs moraux qui lui sont imposés, les soins que prennent les Loges rectifiées pour la conduire et le bien-être de leurs membres, et l’esprit de fraternité et la liaison intime entre les Frères, qui caractérisent les Loges réunies et rectifiées.
Des qualités et des devoirs
d’un vrai Franc-Maçon
Le premier engagement du Franc-maçon en entrant dans l’Ordre, est d’observer fidèlement ses devoirs envers Dieu, son Roi, sa patrie, ses Frères et soi-même. Il ne le prête après qu’on s’est assuré du respect qu’il porte à la Divinité, et de l’importance qu’il attache aux devoirs de l’honnête- homme . La cérémonie de sa réception, tout ce qu’il voit et entend, lui prouve que tous les Frères sont pénétrés de l’amour du bien. Tous se sont engagés par les promesses les plus saintes, d’aimer et de pratiquer la vertu, de se vouer à la charité et à la bienfaisance, et de respecter les liens, qui les unissent l’Ordre et à leurs Frères.
Les temps sont passé où, méconnaissant l’esprit de la vraie Franc-maçonnerie, on n’a jugé du mérite d’un candidat que par l’augmentation des fonds ; où l’obligation maçonnique n’était qu’un jeu de mots, et les cérémonies de réception qu’un amusement puéril et souvent indécent ; ces temps, où l’on rougissait en public de ce qu’on approuvait en Loge, a où l’on craignait de rencontrer dans la société civile un homme, qu’on venait d’embrasser comme Frère. Ils sont passés ces temps malheureux, la honte de la maçonnerie, et nous tirerons le rideau sur des abus, auxquels une sage réforme a porté remède.
Fidèle aux lois primitives de l’Ordre, la Franc-maçonnerie d’après le régime réformé et rectifié, exige dans le candidat un désir sincère de devenir meilleur et d’appartenir à un Ordre, qui ne se montre au dehors que par des bienfaits, et qui compte parmi ses membres ce qu’il y a de plus respectable dans la société civile. On fait des perquisitions exactes sur son caractère, ses principes et ses moeurs, et on s’informe soigneusement, si son cœur est ouvert aux cris des malheureux, et s’il fait aimer et apprécier les douceurs de l’amitié. Si on n’a pas proscrit toute perception pécuniaire, c’est qu’on a vu, qu »en renonçant à tout objet d’économieet de finance, on se priverait de la principale ressource pour faire le bien. Il suffit qu’on soit persuadé, que l’argent qu’on donne est administré avec sagesse et employé utilement. C’est mériter la reconnaissance d’un homme bien né que se servir des moyens qu’il offre pour faire des actes de bienfaisance.
Les Loges réunies et rectifiées regardent donc les mœurs avec raison comme un objet important et digne de toute leur attention. C’est surtout à l’égard des jeunes Maçons que cette attention se manifeste. Dès qu’un homme a été jugé digne d’être associé aux travaux maçonniques, il est sûr de trouver dans ses frères des guides sages et prudents ; tous les yeux sont ouverts sur sa conduite. On le reprend avec douceur, lorsqu’ il tombe dans quelque faute , il est ramené quand il a le malheur de s’égarer, il est soutenu dans ses entreprises difficiles, on lui témoigne hors de la Loge comme dans son enceinte les égards dus à son mérite ; quelles que puissent être les barrières que la fortune ou la distance des états aient mis entre eux. Si des exhortations secrètes et fraternelles ne suffisent pas pour ramener un jeune Maçon qui s’est égaré, on a recours à des moyens plus efficaces ; on le suspend d’un certain nombre d’assemblées, ou on l’exclut totalement. Car l’indulgence serait déplacée et même criminelle dans les cas, où elle compromettrait la réputation d’un Ordre, qui a le pus grand intérêt à la conserver intacte. En pareil cas le jugement d’exclusion ou de longue suspension doit être notifiées à toutes les Loges réunies et rectifiées, non seulement pour qu’elles s’y conforment, mais aussi pour soutenir par cet acte de rigueur et d’éclat la vertu chancelante des faibles. Mais on ne doit punir que pour corriger. Si donc un tel frère revenait à lui et changeait de conduite, la Loge s’empressera de le réhabiliter, avec la même publicité, qu’elle avait donné à son inconduite.
C’est en veillant religieusement sur la discipline maçonnique et en pratiquant scrupuleusement les vertus que l’Ordre enseigne, qu’on réussira à déraciner entièrement les préjugés du vulgaire contre notre Institut, et qu’on rassurera tous les hommes sur le genre et l’objet de nos travaux. Un père éclairé, une mère tendre désireront le moment qu’ils redoutaient jusqu’ici, celui qui ouvrira à leurs enfants les portes de notre temple. On s’accoutumera à regarder nos Loges comme des écoles de bienfaisance, et on envisagera la réception d’un homme, comme le garant de son mérite.
Les voyageurs, séparés de leurs amis, ont plus besoin que d’autres de l’ attention et des soins paternels des Loges. L’on ne se contente donc pas de les pourvoir de certificats ; on les recommande spécialement à l’amitié et à la bienfaisance des Loges et des frères, qui les composent, et les prie de remplacer auprès d’eux les frères qu’ils viennent de quitter, de les aider de leur conseil et de leur crédit, et de les secourir dans le besoin en les assurant de la réciprocité la plus parfaite.
Ces soins bienfaisants, imposés comme devoirs stricts et indispensables, deviennent pour les vrais Franc - Maçons des sentiments nécessaires à leur bonheur ; indépendamment de l’estime publique, la pratique des vertus procure des jouissances vraies et durables à ceux, qui les remplissent fidèlement. C’est en aimant qu’on se fait aimer, et ce n’est que quand on inspire ce sentiment, que l’exemple des vertus qu’on donne, produit des effets salutaires et durables.
CODE MACONNIQUE
DES LOGES
REUNIES ET RECTIFIEES
DE FRANCE
Tel qu’il a été approuvé par les Députés
des Directoires de France au Convent
National de Lyon en 5778
Chapitre Premier
Des Directoires Provinciaux
Les Directoires provinciaux ont le droit exclusivement de constituer chacun les Loges de son district. Leurs Officiers sont inamovibles et ne peuvent être changés de même que ceux des Régences Ecossaises, que sur leur démission volontaire, ou malversation bien prouvée. Les Patentes de constitution sont expédiées à la demande de la Régence Ecossaise du département, s'il y en a déjà d'établie, au nom du Grand-Maître provincial par le Directoire provincial, et visées par le Président de la Régence Ecossaise. Ce sont encore les Directoires, qui donnent aux Loges les instructions, grades, lois et règlements de l'Ordre, de même que les emblèmes, symboles et devises pour les Loges et pour les chambres de préparation.
Les principales dignités et charges du Directoire provincial, par lesquelles les Loges peuvent avoir des relations avec lui, sont indépendamment du Président :
Le Visiteur du district, qui outre les visites qu'il est tenu de faire dans les Régences Ecossaises, peut visiter aussi les Loges de son district, et se faire rendre compte de leurs travaux et de leur administration, de même que de l'état de leurs caisses, pour en faire son, rapport au Directoire;
Le Chancelier, qui est le chef de la correspondance du district, et surtout de celle qui regarde la réunion ou fondation de nouvelles Loges. Il préside à la chancellerie directoriale, et signe comme tel toutes les expéditions, actes, lettres et patentes.
Chapitre II
Des Régences Ecossaises
Les Régences Ecossaises sont établies dans chaque district pour la régie immédiate des Loges réunies qui en dépendent. Elles y doivent veiller à l'exécution des lois et règlements prescrits, et au maintien du bon ordre et de la discipline. C'est à elles que les Loges réunies doivent s'adresser dans toutes les demandes qu'elles ont à former; et c'est elles encore, qui sont la première instance d'appel pour toutes les affaires litigieuses ou autres qui concernent les Loges de leur département.
Les patentes de constitution sont expédiées sur la demande faite par les Régences Ecossaises, qui peuvent être chargées en outre par le Directoire Provincial dont elles dépendent, de communiquer aux Loges les instructions, grades, lois et règlements établis dans l'Ordre, de même que les emblèmes, symboles et devises pour les Loges et chambres de préparation.
C'est le Visiteur particulier de la Régence Ecossaise, qui fera l'installation des nouvelles Loges de son département dont il sera fait acte sur les registres de la Loge, et copie collationnée en sera envoyée à la Régence Ecossaise, et au Directoire provincial. C'est aussi lui qui est chargé de visiter ou faire visiter de temps en temps les Loges du district, inspecter leurs travaux, vérifier les registres et les comptes, et en faire le rapport à la Régence Ecossaise. Les visites extraordinaires ordonnées spécialement par la Régence Ecossaise, pour prendre connaissance plus positive sur quelques faits graves et importants, ou demandés par quelque Loge du département, seront faites aux frais de la Loge, ou des Loges qui les auront occasionnées.
Le Chancelier est le chef de la correspondance; il préside à la chancellerie, et a le soin particulier de tout ce qui y a rapport. Il signe en cette qualité toutes les lettres, expéditions, actes, lettres-patentes, etc., qui émanent de la Régence Ecossaise.
Toutes les Loges ont le pouvoir de conférer les trois grades symboliques à tous ceux qui en seront jugés dignes; pour le quatrième, elles sont tenues de demander le consentement de la Régence Ecossaise, pour chaque réception par le moyen du Député-Maître, en lui envoyant avec les nom, âge et qualités civiles du candidat, le lieu de sa naissance et de son domicile et ensuite le Député-Maître fait la réception au nom du collège écossais dont il est le président-né. Les Régences Ecossaises ainsi que les collèges écossais du régime ne peuvent être composés que des frères qui possèdent tous les hauts grades du régime rectifié; les Régences Ecossaises ont seules le droit de conférer les hauts grades qui sont supérieurs au 4ème qui est le dernier de la classe symbolique.
Chapitre III
Des Loges Réunies et Rectifiées
Sous la dénomination de Loges réunies on entend toutes celles, qui sont fondées ou rectifiées par patentes de constitution, émanées du Directoire du district, auquel elles appartiennent en vertu de l'engagement qu'elles ont formé avec le Directoire d'observer fidèlement et invariablement les règlements généraux faits et à faire, et de se conformer en tout aux lois, statuts, et usages de la Maçonnerie rectifiée, qui leur seront indiqués.
On entend par Loges fondées celles, qu'un Directoire établit nouvellement, sans qu'elles aient eu auparavant aucune constitution légale. On rectifie celles, qui constituées par un grand Orient quelconque, et pourvues de patentes régulières, veulent s'unir aux Loges rectifiées sous les Directoires, et s'engager à suivre exclusivement le régime qu'ils prescrivent, pour participer à tous ces avantages.
Les Loges réunies par constitution d'un Directoire, sont autorisées par l'esprit de fraternité, qui doit animer tous les Maçons, à entretenir correspondance avec les Loges non réunies, mais constituées par un grand Orient quelconque. Elles peuvent aussi les visiter, et les admettre dans les travaux
des trois grades fondamentaux de la Franc-Maçonnerie, d'Apprenti, de Compagnon et de Maître, en se conformant réciproquement aux usages de la Loge qui est visitée. Mais elles ne peuvent prendre aucune part directe au régime des Loges non réunies, ni leur rien communiquer par écrit de ce
qui appartient au régime des loges réunies. Elles ne pourront avoir aucune correspondance directe avec aucun grand Orient, sans une permission expresse et par écrit du Directoire dont elles dépendent. Les Directoires provinciaux de France, voulant faire participer les Loges
réunies de leur district aux avantages qui lui ont été réservés par un traité d'union fait entre-eux et le Grand Orient de France, se sont engagés de demander, pour chaque Loge qu'ils fondent ou rectifient, des lettres d'agrégation au Grand Orient de France, que ce dernier ne peut pas refuser; en
conséquence il a été convenu par ledit traité, que chaque Loge qui n'aurait pas déjà des lettres de constitution du Grand Orient de France, paierait une fois pour toutes pour ses lettres d'agrégation, la somme de 36 livres. A cet effet, aussitôt qu'une Loge aura été réunie sous un des Directoires de France, elle dressera un tableau certifié de ses Officiers et membres, et une copie de sa patente de réunion au Directoire pour en être visés et envoyés au grand Orient avec la demande des lettres d'agrégation. Les Loges déjà constituées par le Grand Orient de France avant leur réunion, n'ont pas besoin de lettres d'agrégation, leur ancienne patente du Grand Orient en tenant lieu.
Chaque Loge réunie est gouvernée et régie par son Vénérable-Maître ou l'Ex-Maître et ses deux Surveillants. Elle a de plus un Orateur, un Secrétaire, qui est en même temps garde des Sceaux et archives, un Trésorier, un Eléémosynaire, un Maître des Cérémonies et un Econome de la Loge.
S'il se trouvait plusieurs Loges réunies dans une même ville, qui s'assembleraient pour la célébration d'une fête ou pour quelqu'autre affaire importante, la Loge générale sera alors présidée par le Député-Maître, qui représente en tout dans sa résidence la Régence Ecossaise du département. Les Frères se placeront alternativement avec ceux des autres Loges, chacun dans son grade, en commençant par la Loge la plus ancienne rectifiée.
Dans le cas extraordinaire, où une Loge viendrait à se dissoudre, ou à changer de régime, les patentes de constitution, registres, livres de comptes, meubles et bijoux maçonniques seront déposés entre les mains du Député-Maître, ou de son Représentant à la disposition de la Régence Ecossaise du département. Le reliquat des caisses sera versé dans la caisse du département; et si quelques Frères de ladite Loge voulaient se réunir, pour en former une nouvelle sous l'inspection des Directoires, ils seraient tenus de requérir de nouvelles lettres de constitution. Tous les membres d'une Loge réunie sont donc intéressés à conserver le régime rectifié, et à en soutenir l'existence. en maintenant parmi eux l'accord le plus parfait.
Chapitre IV
Du Député-Maître
Le Député-Maître est un dignitaire inamovible de l'Ordre, nommé par la Régence Ecossaise, dont il reçoit ses provisions et ses instructions. Il représente la Régence Ecossaise du département. Il est l'inspecteur perpétuel et particulier de la Loge ou des Loges établies dans la ville ou l'arrondissement pour lequel il est député, et à ce titre il a droit d'entrée dans toutes les Loges de son arrondissement, tant en personne que par son représentant. Il est aussi le représentant né de toutes les Loges de son arrondissement auprès de la Régence Ecossaise. à laquelle il rend compte de sa Gestion.
S'il réside habituellement dans le lieu où siège la Régence Ecossaise du département, il propose à cette dernière un Frère pour le représenter dans la ville et le district où il est député. Mais s'il réside dans ce dernier lieu, il se fait représenter dans la Régence Ecossaise par un Frère, approuvé de même par elle.
En sa qualité de Député-Maître, il n'a point droit de présidence dans aucune Loge des trois premiers grades. Mais, en cas de réception au grade de Maître Ecossais, ou d'assemblée générale de plusieurs Loges de son arrondissement, c'est à lui de présider. Hors de ces cas il a dans toutes les assemblées maçonniques, auxquelles il assiste, la place d'honneur à la droite du Vénérable-Maître, qu'il cède à un Supérieur, s'il y en a.
Il est le premier conseiller des Loges de son arrondissement, ainsi que des Vénérables -Maîtres, qui les gouvernent; et en cette qualité il a droit d'entrée et de suffrage dans tous les Comités de la Loge.
Il doit être appelé aux élections du Vénérable-Maître et des principaux officiers de chaque Loge de son arrondissement, qu'il préside quand il est présent. Il a droit de suspendre cette élection, si elle ne se faisait pas conformément aux règlements généraux de l'Ordre, dont il est chargé spécialement d'assurer l'exécution.
Chapitre V
Du Comité Supérieur de la Loge
L'expérience a démontré, que le grand nombre des délibérants est plus nuisible qu'avantageux aux délibérations, qui exigent un examen réfléchi; que la diversité d'opinion qui naît des différents degrés de connaissance, que les Maçons acquièrent dans les grades, multiplie les obstacles, tend à exciter des mécontentements particuliers, et devient souvent une source de schismes et de divisions. On ne saurait donc prendre trop de précautions, pour prévenir de pareils inconvénients par des lois, qui assurent un examen tranquille et réfléchi à toutes les propositions essentielles à la Loge, et maintiennent à chacun de ses membres, qui ont voix délibérative, le droit de voter dans sa classe, lorsqu'il s'agira de prononcer définitivement sur les propositions qui pourraient la concerner.
A cet effet il sera formé dans chaque Loge réunie un Comité, composé exclusivement de tous les Frères de la Loge qui possèdent les hauts grades du régime, présidé par le Vénérable-Maître. Les lumières qu'ils ont acquises par leurs grades, et les épreuves, qu'ils ont subi pour y parvenir, doivent leur assurer la confiance de la Loge, pour l'administration générale de ses affaires.
Le Comité aura ses registres particuliers pour ses délibérations, qu'il ne fera jamais qu'en travail ouvert. Les officiers de la Loge y rempliront leurs fonctions, s'ils sont de grade à pouvoir y être admis, et à défaut il en sera nomme dans le Comité même. Il dirigera la correspondance au nom de la Loge et lui en fera son rapport sur la communication, qui en aura été donnée par le Frère Secrétaire; il recevra et examinera toutes les propositions, concernant la Loge et nommément celles qui sont relatives à la police intérieure et à l'administration des finances et règlements des comptes.
Tout ce qui regarde les Maîtres Ecossais y est réglé définitivement; mais les affaires de la Loge en général, n'y sont décidées que provisoirement, et la Loge aura toujours le droit de confirmer ou de réformer la décision du Comité, lorsqu'elle lui est communiquée.
Les Maîtres, membres ordinaires ou associés libres de la Loge, ont seuls voix délibérative, les Apprentis et Compagnons n'ayant que la consultative si le Vénérable-Maître juge bon de leur demander leur avis.
Quelque temps avant celui qui est convenu pour la nomination annuelle ou triennale des officiers, le Comité Ecossais, formera en présence du Député-Maître ou de son Représentant, par la voie du Scrutin, un tableau des Frères éligibles et le présentera à la Loge, en nommant trois sujets pour la place du Vénérable-Maître. Le choix de ces Officiers, parmi les Frères éligibles, se fera en Loge générale par les Maîtres et les Maîtres Ecossais à la pluralité des voix.
Chapitre VI
Des Accusations et Punitions,
et du Comité de Conciliation
Les Loges réunies étant dirigées par les lois primitives d'un Ordre de paix et charité, doivent se distinguer par la plus grande décence dans leurs assemblées. Dès lors toute accusation frivole, équivoque ou indécente, de même que tout propos libre, et toute médisance, et plaisanterie piquante sont proscrits, et les infracteurs à cette loi seront sévèrement punis selon la gravité, des cas. Il est aussi sévèrement défendu de parler en Loge de religion et de matières politiques.
Si un Frère a commis une faute qui ait scandalisé quelqu'un, le Frère qui l'aura remarqué pourra avec permission, accuser publiquement le délinquant; mais si une telle accusation faisait craindre un plus grand scandale encore, ou était de nature à blesser quelque Frère personnellement, l'accusateur sera tenu de la confier en secret au Vénérable-Maître qui agira d'après sa prudence.
S'il se commet en Loge une faute grave, qui exige un examen réfléchi, il y sera délibéré, et l'accusé ayant été entendu, il sera condamné, s'il est coupable à une peine proportionnée au délit dont il pourra appeler au Comité Ecossais, à moins que ce ne soit devant lui que la cause ait été agitée en première instance.
La soumission aux lois de l'Ordre et l'obéissance à ses Chefs étant spécialement recommandée aux Maçons, chaque frère doit se soumettre sans hésiter à la peine à laquelle il a été condamnée. Elle sera augmentée s'il s'y refuse, ou s'il s'y prête avec un air de plaisanteries; on pourra même le faire retirer, pour le juger avec sévérité, et prévenir les suites d'un Mauvais exemple de l'insubordination.
Les fautes légères sont punies par des amendes dans le tronc des pauvres-, les fautes graves sont punies par suspension du droit d'assister, à un certain nombre d'assemblées et même par l'exclusion totale temporaire ou perpétuelle qui sera signifiée à toutes les Loges Réunies de l'Ordre entier.
Tous les différends qui s'élèvent entre Frères, soit maçonniques soit civils, doivent être portés devant le Comité de conciliation, avant que de passer au tribunal qui doit les juger.
Ce Comité sera composé du Député- Maître ou de son Représentant, du Vénérable-Maître et de l'Eléémosynaire; si leurs premiers soins sont infructueux, les Frères nommeront chacun un arbitre, lesquels nommeront un surarbitre à leur choix.
Ce n'est qu'après que ce Comité n'aura pu réussir selon ses voeux, à rétablir la paix et l'harmonie parmi les Frères, qu'on laissera le cours à la justice ordinaire.
Du Comité Supérieur les différends sont portés par appel devant la Régence Ecossaise, toutefois sans effet suspensif; de là l'appel est porté au Directoire provincial
Les différends entre les Loges sont jugés par le tribunal qui leur est supérieur.
Chapitre VII
Du Vénérable-Maître
Le Vénérable-Maître est le chef et l'organe de la Loge, dont il convoque et préside les assemblées; il la gouverne pendant trois ans conjointement avec ses officiers, qui sont éligibles tous les ans.
Cette charge, étant une des plus importantes de l'Ordre maçonnique, ne doit être confiée qu'à des Frères d'un mérite reconnu, d'un zèle bien éprouvé, et qui joignent à un esprit ferme et éclairé toute la douceur du caractère nécessaire à des fonctions aussi essentielles.
A la fondation ou rectification d'une Loge, elle présentera trois sujets de ses membres à la Régence Ecossaise, qui les nommera à son choix aux places de Vénérable-Maître, et des deux Surveillants. Ils seront ensuite installés par le Visiteur de la Régence Ecossaise, ou par le Député-Maître du lieu.
Dans une Loge fondée et rectifiée, le Vénérable-Maître est choisi de trois en trois ans parmi trois Maîtres des plus hauts grades,146 présentés par le Comité Supérieur. Cette élection se fera dans le mois qui précède la Saint Jean-Baptiste, par le scrutin à la pluralité des voix, en présence du Député-Maître ou de son Représentant, et aussitôt communiquée à la Régence Ecossaise du département. L’installation du nouveau Vénérable-Maître sera faite par le Député-Maître. Le prédécesseur deviendra de droit Ex-Maître adjoint.
Le Vénérable-Maître est spécialement chargé de veiller au maintien des lois de l'Ordre, et à l'exécution des règlements; il doit gouverner sa Loge avec douceur, prudence et fermeté, y maintenir la subordination, y faire respecter l'Ordre et ses chefs, et veiller surtout à la frugalité et la décence dans les banquets, en se rappelant qu'il est responsable envers l'Ordre des écarts ou abus qu'il tolérerait. Il doit pareillement veiller à l'exactitude des recouvrements économiques, et à la reddition des comptes tous les trois mois.
Dans les délibérations le Vénérable-Maître peut voter le premier ou le dernier à son choix; en cas d'égalité de suffrages, il remettra la délibération à la prochaine assemblée, si l'affaire est de nature à pouvoir être différée. Si alors les suffrages sont encore égaux, le Vénérable-Maître jouit de la voix prépondérante.
Chapitre VIII
Des Surveillants
et autres Officiers de la Loge
Les Surveillants de même que les autres officiers de la Loge sont élus à la pluralité des voix parmi ceux que le Comité Supérieur aura présentés comme éligibles. Ces élections se font tous les ans dans le mois qui précède la Saint Jean-Baptiste. Tous les officiers de la Loge à l'exception du Frère Econome, doivent être choisis de préférence parmi les Frères des plus hauts grades148, comme étant plus en état d'aider le Vénérable-Maître dans ses fonctions.
Les Surveillants sont après le Vénérable-Maître et l'Ex maître, les principaux Officiers de la Loge. Ils doivent l'aider en tout dans sa gestion, et veiller à ce que tous les autres officiers remplissent leurs fonctions avec zèle et exactitude. En cas d'absence du Vénérable-Maître et de l'Ex maître, s'il y en a, ils président la Loge.
L'Orateur porte la parole dans toutes les occasions solennelles au nom de la Loge; il doit à la réquisition du Vénérable-Maître instruire les Frères de leurs devoirs et des choses de l'Ordre à leur portée. Dans les Loges de réception, l'explication et les instructions des grades peuvent tenir lieu de discours. La prudence exige que tous les discours de l'Orateur soient préalablement communiqués au Vénérable-Maitre, avant que d'être prononcés en Loge.
Le Secrétaire est chargé spécialement de la correspondance de la Loge. Il signe par mandement de la Loge, et expédie les lettres, tableaux et certificats; il porte sur le protocole de la Loge les réceptions, agrégations, délibérations et élections. Tout acte est signé par le Vénérable-Maitre, les deux Surveillants et le Secrétaire.
On ne fera et lira dans l'assemblée même que la minute ou le brouillon du protocole, qui sera signé et paraphé par celui qui a présidé la Loge. Le Secrétaire l'écrira chez lui au net et en fera la lecture à la première assemblée, pour être signé par le Vénérable-Maître, les deux Surveillants et le Secrétaire.
Les réceptions, agrégations et affiliations seront aussi signées par les Frères, qui ont été reçus, agrégés ou affiliés. En marge sur les registres et protocoles seront écrits les noms des Visiteurs et de tous les Frères présents. Le Secrétaire convoque la Loge aux jours et heures convenues, en indiquant sur les billets d'invitation l'objet du travail, et en se souvenant de n'appeler aux délibérations que les Frères, qui ont droit d'y voter. Il doit être circonspect à n'envoyer des lettres d'invitation à aucun Visiteur, s'il n'a le consentement du Vénérable-Maître ou de celui auquel il s'est remis pour cette partie. Lorsqu'il y a banquet, il enverra la veille au Frère Econome la liste des Frères, qui ont promis de s'y rendre. Le Secrétaire est en même temps Garde des Archives, pour lesquelles il prêtera une obligation particulière. Comme il pourrait souvent se trouver des papiers de la Loge entre ses mains, il les tiendra dans un portefeuille ou une caisse fermant à clef, portant l'adresse du Vénérable-Maître ou du Député-Maître, et en cas d'accident ou de maladie, l'Eléémosynaire est chargé spécialement de prendre les mesures nécessaires pour la retirer.
Le Trésorier de la Loge est chargé de percevoir la quotité annuelle des Frères, et tout ce qui est dû pour réceptions ou affiliations, ou à quelque autre titre que ce soit. Il acquittera sur l'Ordre du Vénérable-Maître les dépenses ordinaires, et en fournira les quittances et récépissés qu'il produira tous les trois mois au Comité Supérieur, avec les comptes des recettes et des dépenses, pour y être arrêtés et visés par le Député-Maître, le Vénérable-Maître et les deux Surveillants, et communiqués ensuite à toute la Loge. Il est tenu de compter tous les trois mois au plus tard avec le Trésorier de la Régence Ecossaise, et lui délivrer le quart des réceptions aux trois premiers grades, les trois quarts du quatrième et l'Ecu d'Ordre. Il tiendra pour cet effet un livre séparé de recette pour tout ce qui appartient à la Régence Ecossaise. Outre ses livres de compte particulier, il aura encore un livre de compte général, sur lequel seront portées sommairement les recettes et dépenses de la Loge, et qui sera produit et signé en Loge générale.
L'Eléémosynaire est chargé de recevoir l'offrande volontaire des nouveaux reçus, de présenter le tronc des aumônes à tous les Frères à chaque assemblée, de même que pour les quêtes extraordinaires, et de retirer du Frère Econome tout ce qu'il aura pu réserver sur chaque banquet. Le produit de tous ces objets est exclusivement réservé pour les aumônes, et l'état de cette caisse sera présenté tous les trois mois à la Loge, pour y être visé et arrêté. Le tronc aura deux clefs, dont il faudra la réunion pour l'ouvrir; l'une sera entre les mains du Vénérable-Maître, et l'autre restera à l'Eléémosynaire, qui ne pourra en rien retirer sans le consentement du Vénérable-Maître et même des Surveillants, si l'objet est considérable. Il sera en outre l'Infirmier de la Loge, et tenu en cette qualité de s'informer des Frères malades et de les visiter, de leur procurer les secours dont ils auraient besoin, et de leur rendre en général tous les services que l'amitié, la fraternité et l'humanité pourront lui dicter. Si un cas particulier l'exige, on pourra à sa réquisition lui adjoindre quelque autre Frère de la Loge. C'est l'Eléémosynaire encore qui est chargé spécialement de veiller à la conduite des Frères et de faire des informations sur la vie et les moeurs des candidats, proposés pour être reçus, et d'en rendre compte au Comité Ecossais et même à la Loge si la prudence le, permet.
Le Maître des Cérémonies doit veiller au cérémoniel de chaque assemblée. et examiner avant l'heure indiquée pour le travail, si tout est disposé convenablement pour la cérémonie du jour. Il doit examiner les Frères Visiteurs, leur demander leurs certificats et les mots, signes et attouchements du régime, auquel ils appartiennent. En cas de doute, il doit consulter le Vénérable-Maître, et même attendre l'ouverture de la Loge, et en demander les ordres avant que de les admettre. Il doit avoir soin de placer tous les Frères suivant leur, grades ou dignités dans le régime rectifié.
L'Econome est chargé des décorations et meubles de la Loge, du soi d les entretenir et de les faire réparer; de faire tendre et détendre la Loge convenablement à la cérémonie indiquée à chaque assemblée; de l'approvisionnement des bougies, et de toutes autres choses à l'usage de la Loge, qui sont confiées à sa garde. Toutes les dépenses ou avances qu'il fait, avouées par la Loge, doivent être constatées par des comptes en règle, lesquels étant visés par le Vénérable-Maître, lui sont remboursés par le Frère Trésorier, sur son récépissé. Il est chargé de commander les banquets pour le nombre des Frères. dont le Secrétaire lui aura donné la liste. sauf les changements qui peuvent survenir, qui sont remis à sa prudence. Il doit en faire la recette suivant l'usage, même auprès des Frères absents, sur lesquels il aurait compté et dénoncer à la Loge ceux qui ne satisferont pas à ce devoir à la première réquisition de la part. Il doit observer pour le, banquets, la frugalité prescrite par les rites de l'Ordre, et ne jamais excéder le prix qui aura été fixé.
Si une Loge est nombreuse, et que ses travaux soient multipliés, elle pourra élire et nommer des adjoints à toutes les places, mais ils n'auront rang dans la Loge, que selon les grades qu'ils possèdent. L'adjoint du Premier Surveillant ne pourra pas prendre la place du titulaire, si le Second Surveillant est présent. Car de même que le Vénérable-Maître est remplacé en cas d'absence par le Premier Surveillant, s'il n'y a pas d'Ex-maître, de même le Premier Surveillant sera remplacé par le Second, s'il est présent, et les adjoints ne pourront prendre leurs places qu'après les titulaires.
Chapitre IX
Des Grades Maçonniques
La Maçonnerie Rectifiée ne reconnaît que quatre grades; savoir: ceux d'Apprenti, de Compagnon, de Maître et de Maître Ecossais. Tous les autres grades, sous quelque dénomination qu'ils soient reconnus, principalement toute espèce d'Elu, de Chevalier Ks et des grades qui leur ressemblent, sont expressément défendus dans toutes les Loges réunies sous les peines les plus graves, comme dangereux et contraires au but et à l'esprit de la Franc-Maçonnerie.
Les trois premiers grades seront conférés par le Vénérable-Maitre de la Loge, conformément aux cahiers qui lui en auront été fournis par le Directoire provincial. Le grade de Maître Ecossais est réservé au Député-Maître, s'il est présent; à son défaut, ou s'il le désire, il peut être conféré, comme les autres par le Vénérable-MaîÎtre.
Les intervalles des grades sont fixés
1. à cinq mois d'assistance régulière aux travaux du grade d'Apprenti à celui de Compagnon;
2. à sept mois de présence régulière, de celui-ci au grade de Maître;
3. à une année de présence, du grade de Maître à celui de Maitre Ecossais.
Les intervalles des trois premiers grades, dans certains cas rares et pour de fortes considérations, peuvent être abrégés par dispenses du Comité Ecossais. Pour le quatrième, il faut les demander, de même que la permission de le conférer, à la Régence Ecossaise.
Les Apprentis ont le tablier de peau blanche, sans doublure ni bordure, la bavette haute; les Compagnons ont le même tablier, avec des rubans bleus; les Maîtres ont le tablier doublé et bordé de bleu, la bavette abattue; les Maîtres Ecossais ont le tablier comme il sera expliqué plus au long dans la suite de ce chapitre.
Aucun profane ne peut être reçu Franc-Maçon, s'il ne professe la religion chrétienne, s'il n'a pas l'âge de 21 ans, à moins qu'il soit fils de Maçon, ou muni de dispenses; et s'il n'est né de parents libres.
Il ne pourra être proposé directement que par un membre de la Loge, qui en répondra, ainsi que des frais de sa réception. Le proposant remettra sa proposition par écrit à la Loge, après en avoir fait part au Vénérable-Maître en particulier. Après les informations requises, on tiendra le scrutin, qui ne pourra, en aucun cas, se faire le même jour de la proposition. S'il est unanimement favorable, on fixera le jour de la réception, le proposant en avertira le candidat, et le présentera au Vénérable-Maître, qui l'exhortera à se rendre de plus en plus digne de la faveur que la Loge lui accorde.
Un Frère qui voudra avancer en grade, commencera par en prévenir le Vénérable-Maître, et si c'est pour le quatrième grade, il en préviendra le Député Maître; il se fera ensuite proposer dans la Loge du grade qu'il demande ou par eux, ou par quelque autre Frère, qui présentera avec la proposition par écrit, les certificats de présence expédiés par le Secrétaire sur les protocoles de la Loge, et les quittances du Frère Trésorier, comme quoi il a satisfait à ce qu'il devait à la Loge et à la Régence Ecossaise. Dans la première délibération, si rien ne s'oppose à son admission, on fixera le jour pour son examen sur les objets essentiels des grades qu'il a déjà reçus, et ce n'est qu'après cet examen qu'on fera le scrutin définitif de son admission au nouveau grade qu'il demande.
Les membres d'une Loge réunie, ne peuvent recevoir aucun grade que dans celle à laquelle ils appartiennent, à moins que le Vénérable-Maître, conjointement avec le Comité, leur en ait accordé la permission; si un Frère néglige de demander cette permission, il ne sera pas reconnu dans son nouveau grade, et même, selon le cas, il pourra être rayé du tableau.
Les Apprentis et Compagnons doivent être découverts pendant le travail, et doivent faire la garde intérieure de la Loge. Dans les délibérations ils n'ont que la voix consultative, si le Vénérable-Maître leur demande leur avis. Le grade de Maître Ecossais est exclusivement affecté au Régime Rectifié. c'est par cette raison que, lorsqu'on le confère, ou qu'on tient Loge d'instruction de ce grade, on n'ose y faire assister aucun visiteur d'un autre Régime, quelque grade qu'il ait. On ne peut le donner qu'à un Frère qui appartient à une Loge réunie, sous quelque dénomination que ce soit, qui oblige à y payer annuellement l'Ecu d'Ordre.
Lorsqu'un Frère aura été reçu régulièrement Maître Ecossais, le Vénérable Maître de la Loge, ou tel autre Frère qu'il commettra pour cela, pourra lui communiquer sans aucun frais ni cérémonies tous les grades dénommés supérieurs dans les autres régimes, qui seront à sa connaissance, sans que pour cela le Frère, auquel ils seront ainsi communiqués, puisse se décorer en Loge d'aucun des attributs et couleurs desdits grades.
Les marques distinctives des Maîtres Ecossais sont :
1. un tablier de peau blanche, coupé en carré long en travers, ainsi que la bavette, qui sera doublé de taffetas vert, la bavette rebordée de couleur de feu.
2. un cordon vert, à gros grains moiré de la largeur de deux pouces et demi, avec une rebordure de trois lignes, en couleur de feu sur le bord extérieur seulement, avec une petite rosette aussi couleur de feu au bas.
3. le bijou du grade en vermeil, qui sera suspendu sur la poitrine, par le cordon passé au col en sautoir, et qui y sera attaché par un petit ruban couleur de feu. Ce bijou sera une étoile flamboyante à six pointes, formant un double triangle avec la lettre H au milieu, entre le compas et l'équerre, sur un fond en couleur de feu. Cette étoile sera entourée d'un cercle surmonté d'une couronne.
Les Frères servants, ou gardes de la Loge, ne seront reçus qu'aux grades d'Apprenti et de Compagnon. Cependant chaque Loge pourra recevoir, en cas de besoin, au grade de Maître l'un des Frères servants, s'il est libre domicilié et d'un état convenable, après l'avoir longtemps et rigoureusement éprouvé. Cette réception toutefois ne consistera que dans l'obligation qu'on lui en fera prêter, et dans son admission à une réception dans ce grade. Dès lors ce Frère servant deviendra le chef de ceux de sa classe.
Chapitre X
Des Scrutins et de la manière de les tenir
Le scrutin est le moyen par lequel la Loge cherche à connaître le sentiment des membres qui la composent, dans toutes les affaires qu'elle a à résoudre. Il doit être tenu de manière à laisser à chacun la plus grande liberté dans son suffrage, sans que le voeu général de la Loge puisse être gêné par des motifs, intérêts ou caprices particuliers; l'accomplissement du voeu général devant être le premier but de chacun des Frères. Il est donc de règle, que toutes les propositions importantes soient examinées, et les différents avis qu'elles font naître, discutés et suffisamment éclairés avant que de tenir le scrutin, qui doit en décider définitivement.
Il y a quatre manières différentes de tenir les scrutins, savoir :
La première et la plus ordinaire, par ballotes blanches et noires; elle est spécialement employée pour toutes propositions de réception, agrégation, affiliation, etc.
La seconde par billets écrits; elle est usitée dans toutes les élections.
La troisième par la simple affirmative ou négative verbale, lorsque le Vénérable-Maître après l'examen d'une proposition, recueille ou fait recueillir par les Surveillants chacun sur leur colonne les suffrages définitifs. C'est la plus convenable dans les délibérations journalières, lorsqu'il s'agit d'un objet, sur lequel aucune considération ne peut gêner le suffrage public des Frères.
La quatrième enfin par acclamation; elle doit être la plus rare, comme étant la plus vicieuse, en ce qu'elle entraîne rapidement les suffrages et peut en gêner la liberté; elle ne doit être proposée que dans les affaires peu importantes, ou lorsque le voeu général de la Loge s'est suffisamment manifesté pendant la discussion de l'affaire.
Pour les élections et délibérations, c'est la pluralité des voix qui décide, et c'est pour chacun une règle invariable de s'y soumettre; mais pour les propositions d'un candidat à recevoir, ou d'un Maçon à agréger, il faut un consentement unanime ou du moins général; il doit être essentiellement unanime, pour tous les cas de dispense.
Dans les cas de réception ou d'agrégation, lorsqu'il y a opposition par le scrutin, le Vénérable-Maître ou le proposant peuvent demander un scrutin par écrit, et motivé s'il peut l'être sans danger. Une ou deux oppositions secrètes ne peuvent annuler l'effet du scrutin, mais elles en nécessitent un second et même un troisième, dont le Vénérable-Maître fixe l'intervalle. Si elles sont avouées, elles suspendent l'admission, jusqu'à ce que les motifs avoués à la Loge, ou en particulier au Vénérable-Maître, aient été jugés à la pluralité des voix. Dans l'intervalle fixé pour la tenue du nouveau scrutin, l'opposant ou les deux opposants, sont obligés de confier leurs motifs au Vénérable-Maître, ou du moins à deux Maîtres Ecossais à leur choix, et si au dernier le nombre des Opposants n'a pas augmenté, le Proposé sera admis, mais s'il s'y trouve seulement trois oppositions, quoique non motivées, il sera renvoyé définitivement pour un temps, ou pour toujours, selon les cas. Cette méthode offre un moyen de multiplier les oppositions, lorsque les motifs en sont valables, sans se compromettre, et conserve à chacun sa liberté, sans exposer aux inconvénients dont on pourrait se plaindre ailleurs.
Le scrutin ne pourra en aucun cas être tenu le même jour de la proposition, mais on pourra dès lors en fixer la tenue.
Chapitre XI
Des Membres d'une Loge
On peut appartenir à une Loge à titre de membre ordinaire, d'associé libre, de membre honoraire, et de Frère servant ou garde de la Loge.
On nomme membres ordinaires d'une Loge ceux qui participent régulièrement à ses travaux, assistent avec exactitude à ses assemblées, et paient toute la quotité annuelle dont on est convenu de trois mois à trois mois ou une fois pour l'année; ils sont éligibles aux dignités et charges de la Loge, et jouissent de la voix décisive dans toutes les délibérations auxquelles ils peuvent être appelés.
Les associés libres sont ceux, qui par leur domicile, leurs occupations civiles, leur situation, ou par quelqu'autre considération, ne peuvent s'assujettirent aux devoirs stricts et permanents que la Loge impose aux membres ordinaires. Ceux-ci paieront une quotité annuelle, qui sera fixée et payée les mois de présence seulement; c'est surtout aux Militaires et aux voyageurs que cette classe est destinée. Ils jouiront de tous les droits des membres ordinaires, à l'exception qu'ils ne pourront être éligibles à aucune charge ni dignité de la Loge, autre que celle d'Orateur, Maître des Cérémonies ou Econome, à moins qu'ils ne puissent prouver, qu'ils possèdent une des premières dignités dans l'intérieur de l'Ordre, et qu'ils n'entrent dans la première classe dès qu'ils accepteront quelque place. Ils auront voix consultative et délibérative dans toutes les assemblées de la Loge, excepté dans celle où l'on traitera de l'emploi des fonds; car alors ils n'ont que la consultative.
Les membres honoraires sont ceux auxquels la Loge veut accorder ce titre après dix ans de service, en qualité de membre ordinaire, ou de quinze ans, s'ils n'ont été qu'associés libres, ou en reconnaissance de services éclatants rendus à la Loge dans un espace plus court. Ils ne paient d'autre rétribution que l'Ecu d'Ordre, et ne jouissent que de la voix consultative dans les délibérations. Ils sont éligibles, s'ils possèdent les hauts grades dans l'Ordre, et s'ils promettent d'entrer dans la classe des membres ordinaires aussi longtemps qu'ils seront en place.
Les Frères amateurs sont choisis parmi les personnes à talent, capables de rendre des services à la Loge; ils sont reçus gratis, et ne peuvent posséder aucune charge ni dignité dans la Loge.
Enfin les Frères servants ou gardes de la Loge, dont le nombre ne saurait être trop petit, sont reçus gratis jusqu'au second grade, qui doit être le dernier pour eux; ils ne peuvent être élus à aucune charge, et n'ont de voix consultative, que lorsqu'il s'agit d'une réception de servant ou de garde de la Loge.
Tous ces membres doivent être compris chacun dans sa classe sur le tableau général, qui sera envoyé tous les ans après l'élection des Officiers à la Régence Ecossaise, et au Directoire provincial du district, et qui portera en tête le nom et les qualités du Député-Maître du lieu. On y marquera les noms, surnoms, qualités civiles et maçonniques, le lieu de naissance et de domicile, et l'âge de ceux qui sont au-dessous de 25 ans. Ce tableau sera certifié par le Vénérable-Maître et ses deux Surveillants, et visé par le Député-Maitre ou son représentant.
Les Frères, qui voudront s'affilier à une Loge réunie, doivent avoir visité auparavant ses travaux. On les passera au scrutin dans l'assemblée, qui suivra celle de leur proposition, et on y procédera de la même manière qu'à la réception d'un profane. Ils paieront la taxe de leur affiliation, de même que l'Ecu d'Ordre et la quotité annuelle, qui sera celle de la classe qu'ils choisiront.
Si le scrutin a été favorable, on communiquera au candidat les règlements de la Loge, qu'il signera le jour de son affiliation.
Un Frère membre d'une Loge réunie ne peut s'agréger à une autre, sans une permission par écrit de celle à laquelle il appartient.
Tous les Frères de la Loge indistinctement (hors les servants) recevront en travail ouvert, et jamais autrement, communication du mot de l'année, envoyé par la Régence, ou le Directoire à toutes les Loges du District, et il est défendu de ne le jamais donner à qui que ce soit, à moins d'un ordre spécial.
Tout Frère qui voudra se retirer d'une Loge, sera tenu de l'annoncer par écrit. On attendra alors encore trois mois; si pendant tout ce temps il persiste dans sa volonté, il sera rayé du Tableau, et on en fera mention sur le protocole du jour; et dès lors il ne pourra rentrer qu'après s'être fait proposer de nouveau, avoir passé par le scrutin, et payé la taxe de l'affiliation. Il ne prendra rang sur le tableau qu'à la date de sa rentrée.
Chapitre XII
Plan Economique de la Loge
Tous les membres agrégés de la Loge conviendront entre eux d'une quotité annuelle suffisante pour payer les frais de Loge, servants et autres dépenses annuelles; elle sera payée par chacun au Trésorier de la Loge par trimestre ou annuellement. Ils le devront absents comme présents, tant qu'ils seront sur le tableau de la Loge comme membres ordinaires.
Ceux qui négligent de la payer, et qui ayant été avertis une année de suite, n'auront pas satisfait, seront rayés du tableau et déchus de tous les droits, dont ils jouissaient dans la Loge.
Les membres associés libres concourront aux dépenses annuelles dans la proportion que la Loge aura jugée convenable.
Chaque Loge réunie au moment de sa fondation ou rectification, proposera à la Régence Ecossaise du département, un projet d'évaluation pour la rétribution des quatre grades symboliques, ainsi que pour les agrégations et affiliations dans la proportion qu'elle jugera convenable à son local et à ses circonstances particulières. Ce projet sera arrêté définitivement par la Régence Ecossaise, pour être un tarif invariable pour la Loge, sur lequel seront perçues les réserves de la Régence Ecossaise.
Tous les Maçons appartenant à la Loge à quelque titre que ce soit, à l'exception des Frères à talent et servants, paieront chaque année à la Saint Jean d'été, l'Ecu d'Ordre, évalué à six livres, et tous ceux qui négligeront d'y satisfaire, ou s'y refuseront, ayant été avertis trois fois, seront rayés du Tableau de la Loge, à moins qu'ils ne soient reconnus dans l'impossibilité de payer.
Ceux des Frères de la Loge, qui paient le Ducat d'Ordre à la caisse de la Régence Ecossaise, sont exempts de l'Ecu d'Ordre; on en excepte les membres honoraires d'une Loge.
Sur le produit des rétributions des trois premiers grades et des agrégations, il sera prélevé un quart, qui sera versé tous les trois mois dans la caisse de la Régence Ecossaise; le surplus des fonds est entre les mains du Trésorier de la Loge, pour subvenir aux frais de décoration, et de bougies, etc.
Quant au quatrième grade, les Directoires ont voulu laisser aux Loges le quart de la rétribution pour payer les frais de réception et de décoration; les trois autres quarts sont versés tous les trois mois dans la caisse de la Régence Ecossaise.
Les extraits des protocoles, qui constatent la quantité des réceptions faites dans chaque grade, pendant les trois mois, seront expédiés par le Secrétaire et signés de même que les comptes par le Vénérable-Maître, et visés par le Député-Maitre du lieu.
Le produit des patentes et certificats de la Loge, sera employé en frais de chancellerie et en gratifications pour les copistes. On fera ces dernières de l'avis du Vénérable-Maître et des Surveillants.
La caisse des aumônes confiée au Frère Eléémosynaire, ne pourra jamais être confondue dans aucun cas avec une autre caisse. Elle sera fournie :
1. du produit des offrandes des récipiendaires à chaque réception ou promotion et des quêtes qui seront faites dans toutes les assemblées de la Loge.
2. du produit des amendes.
3. de ce qui aura pu être réservé par le Frère Econome sur la recette de chaque banquet. Le produit de cette caisse ne pourra être employé dans aucun cas aux besoins de la Loge, et reste expressément réservé pour les aumônes, qui pourront être fixées dans l'occasion par l'Eléémosynaire, le Député-Maître et le Vénérable-Maître, de même que des Surveillants, qui en rendront compte ensuite à la Loge.
Aucun pauvre Maçon n'aura droit à ces aumônes, à moins qu'il ne soit pourvu de certificats et de lettres de recommandation d'une Loge réunie, ou d'une Loge non réunie, qui est en liaison de correspondance et de fraternité avec elle.
Les Loges réunies sont tenues d'envoyer tous les ans à la Régence Ecossaise, ou au Directoire provincial dont elles dépendent, l'état exact de leur caisse, et un extrait de leurs livres des comptes pour la recette et dépense de l'année, le tout signé par le Vénérable-Maître, et visé par le Député-Maître ou son Représentant; elles les adresseront avec le Tableau de la Loge aux Visiteurs du District et du département, qui les remettront au Directoire, ou à la Régence Ecossaise. Si la Régence Ecossaise jugeait nécessaire de savoir la composition de la Loge et l'état de ses caisses dans l'intervalle, elle ne pourrait point être refusée dans sa demande.
Chapitre XIII
Des Frères Visiteurs
On reconnaît pour Visiteurs les Frères d'un Régime régulier, qui ne sont pas membres de la Loge. Les places sont assignées aux Frères d'après leurs grades et qualités maçonniques, sans égard à leur rang et état civil. Les Frères Visiteurs d'un régime étranger ne reçoivent d'autre distinction dans les Loges réunies, que celle d'être placés à la tête de la colonne de leur grade, après les Visiteurs du Régime Rectifié. On leur permet de porter les cordons et tabliers de leurs grades, à l'exception de tout ce qui a quelque rapport à l'Elu; mais quel que soit le grade dont ils sont pourvus, ils ne pourront être classés qu'avec les Maîtres, et les Maîtres Ecossais.
Les Frères Visiteurs du Régime Rectifié sont placés à la tête de la colonne de leur grade. S'ils sont pourvus des hauts grades et de quelque grande dignité dans l'Ordre, ils obtiennent une place d'honneur à l'orient, à côté du Vénérable-Maître, avec lequel ils entrent en Loge, précédés des Surveillants et du Maître des Cérémonies.
Tout Frère Visiteur doit être proposé au Vénérable-Maître, ou à celui qu'il en a chargé, pour être invité aux travaux par un billet maçonnique. Il paiera la quotité fixée pour le banquet, tout comme un autre Frère, et celui des Frères de la Loge, qui l'a proposé et amené, sera inscrit sur la liste comme payant pour lui.
Tout Frère Visiteur ne sera admis en Loge, qu'après avoir été soigneusement examiné par le Maître des Cérémonies sur les grades dans lesquels il désirera être reconnu; et après avoir présenté son certificat, et donné la parole de l'année, s'il est d'un régime où on en donne. S'il désire que la Loge vise son certificat, elle ne pourra le faire qu'autant qu'il aura été délivré par une Loge réunie.
Chapitre XIV
Des Banquets et Fêtes
Autant les banquets trop somptueux, trop bruyants et trop fréquents, sont contraires à l'esprit de la Maçonnerie, autant ceux où la dépense est modique et réglée, où règne la décence et la fraternité, sont propres à conserver et à resserrer les liens qui unissent les Francs-Maçons. C'est pourquoi le Vénérable-Maître assemblera les Frères en banquet, aussi souvent que les circonstances le permettront.
Chaque Frère paiera la quotité fixée pour le banquet, absent ou présent, si on a compté sur lui. Cette quotité sera invariablement fixée pour chaque Loge selon son local, pour empêcher qu'on ne passe les bornes de la frugalité prescrite dans les banquets.
Les fêtes à célébrer dans les Loges réunies et rectifiées, sont les deux Saint Jean d'été et d'hiver.167 A cette dernière on fera la lecture du Code des règlements maçonniques, et l'Orateur prononcera un discours solennel, dans lequel il pourra parler de la réforme allemande et française, et des actes de bienfaisance que la Maçonnerie a fait dans différentes contrées de l'Europe. On tâchera ce jour de réunir, dans le même local, toutes les Loges d'une même ville, ou d'un même arrondissement.
Le jour de la fête de Saint Jean d'hiver sera principalement consacré à des actes de bienfaisance, que la rigueur de la saison et le manque de travail rendent précieux dans ce moment.
La même chose doit s'observer pour la fête de Saint Jean-Baptiste, qui sera spécialement consacrée à l'installation des nouveaux Officiers et à la lecture des règlements particuliers de la Loge; et tous les Frères renouvelleront solennellement ce jour-là, entre les mains du Vénérable-Maître leur engagement de les observer fidèlement. Il y aura un discours de même qu'à la Saint Jean d'hiver, et on portera au banquet toutes les sept santés d'Ordre.
Chapitre XV
De la Police intérieure de la Loge.
Le Trésorier, de même que l'Eléémosynaire aura un livre de recette et de dépense, et un autre de compte général, sur lequel il portera sommairement tous les arrêtés des différentes caisses, qui seront faits tous les trois mois, et qui seul sera communiqué à la Loge générale. Il faut aussi au Trésorier un livre séparé pour les réserves de la Régence Ecossaise.
Il est enjoint aux Frères de garder le plus profond silence pendant les cérémonies de réception.
Aucun Frère, à l'exception de ceux qui tiennent les places d'honneur, ne peuvent parler, sans en avoir demandé la permission au Vénérable-Maître, par les Frères Surveillants.
Dans les délibérations chacun dit son avis, quand il lui est demandé dans son rang par le Vénérable-Maître, les Surveillants, ou le Maître des Cérémonies; et il est défendu d'interrompre celui qui parle, avant qu'il ait annoncé qu'il a fini.
Si après l'heure indiquée, le Vénérable-Maître n'est pas rendu à l'assemblée, celui ou un de ceux qui sont préposés pour le remplacer, ouvrira le travail, dès que les Frères se trouveront au nombre de sept, soit pour réception soit pour délibération.
Pour ranimer le zèle des Frères à fréquenter les assemblées, il est expressément défendu d'instruire un Frère absent de ce qui s'est passé en Loge, à moins d'une permission expresse du Vénérable-Maître.
Tout Frère qui, sans raisons valables aurait passé l'année sans assister aux travaux de la Loge, sera censé y avoir renoncé, surtout s'il n'a pas satisfait aux rétributions d'usage, en conséquence il sera rayé du Tableau.
Nul profane ou Frère ne sera admis ou promu à un grade quelconque ou à un office et charge, qu'il ne produise la quittance du Frère Trésorier pour le montant dudit grade, et pour l'Ecu d'Ordre et la quotité annuelle, selon la classe qu'il a adopté dans la Loge.
Un Frère, qui vient après le travail commencé, s'annoncera à la porte de la Loge en frappant en Maçon; mais il ne frappera pas dès qu'on l'aura averti par un coup à la porte, qu'on l'a entendu, et il attendra en silence jusqu'à ce qu'on vienne lui ouvrir.
Les Vénérable-Maître, Surveillants et Maître des Cérémonies sont tenus d'étudier leurs cahiers et les formules qui y sont contenues. Ils ne pourront néanmoins se dispenser d'avoir dans chaque travail le cahier du grade sous les yeux, afin qu'il ne soit jamais fait aucun changement dans le cérémonial et dans les formules. Après chaque travail ils seront rendus au Secrétaire qui en a le dépôt.
Aucun Frère ne peut avoir en sa disposition les cahiers des grades, ni les instructions qui y sont relatives. Le Secrétaire pourra les confier à ceux qui doivent y étudier leurs fonctions, mais à nul autre sans un Ordre exprès du Vénérable-Maître, et aucune Loge n'en peut donner communication à aucune autre Loge, sans permission du Directoire.
Les Frères en cas de voyage sont tenus d'en prévenir le Vénérable-Maître et le Frère Secrétaire, et de se pourvoir d'un certificat et de lettres de recommandation pour les Loges qu'ils voudront visiter; ils paieront pour le premier la taxe établie.
A chaque assemblée, tant de réception et de cérémonies que de délibération, le Président doit faire présenter le tronc des aumônes à tous les Frères, et surtout aux nouveaux reçus ou affiliés. Un Frère, qui n'aura assisté qu'à une ou deux assemblées pendant toute une année, sera tenu d'indemniser les pauvres de ce qu'il leur aurait destiné, s'il eut assisté plus fréquemment aux assemblées.
Chaque Loge réunie aura dans son local un Tableau des Officiers et membres, du Directoire Provincial, de la Régence Ecossaise et de la Loge, dans l'Ordre indiqué dans le Chapitre des membres d'une Loge réunie.
En cas de maladie d'un Frère, on ne se reposera pas sur le seul Frère Eléémosynaire du soin de le visiter; tous ceux qui en auront le loisir, lui rendront les devoirs de l'amitié maçonnique, dans ces moments où le vulgaire n'en connaît plus. Ils s'informeront cependant auparavant, si les visites n'incommodent pas le malade ou causent quelque gêne ou dérangement dans les soins que sa maladie exige.
En cas de mort d'un Frère de la Loge, le Vénérable-Maître indiquera une assemblée particulière, dans laquelle il rendra compte des qualités du défunt, en s'étendant surtout sur celles qui constituent le bon Maçon. Il ne taira pas même ses défauts, mais il n'en parlera que pour en gémir, et avec tout le ménagement possible, et saisira cette occasion pour exciter les Frères à la pratique de la vertu, qui seule survit au Maçon. Tous les Frères de la Loge seront invités à ce service maçonnique, et auront un crêpe autour du bras gauche. La Loge sera tendue en noir.
Dans toutes les occasions où un Frère sera réjoui ou affligé par quelqu' événement heureux ou malheureux, la Loge lui députera quelques Frères pour lui témoigner l'intérêt qu'elle y prend.
Si un Frère se marie, la Loge lui enverra par une députation un bouquet et une pièce de ruban bleu, avec une paire de gants blancs pour la nouvelle mariée. Lui-même recevra une paire de gants blancs, la première fois qu'il viendra en Loge. C'est le seul cas, hors les réceptions, où la Loge donne des gants à un Frère.
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