{Exposé rapide
d’un VM donné lors de la reprise des travaux de sa Loge}
Mes
FF :., mes SS :., en vos degrés et qualités.*
Le présent
travail n’est pas à proprement parlé une planche, mais plutôt une présentation
de l’esprit si particulier et malheureusement si isolé de notre Rite, celle-ci
à l’occasion de cette rentrée maçonnique en cette année nouvelle.
Je ne
traiterai pas dans ces lignes de nuances théologiques ni du détail historique,
laissant à chacun le choix d’approfondir ses connaissances en se confrontant
aux éléments qu’il lui sera, tôt ou tard, nécessaire d’acquérir.
Il est
délicat de parler du Rite pratiqué en notre Temple sans aborder deux questions
fondamentales et dérangeantes pour le Maçon enfant de la réforme maçonnique de
l’époque dite « des Lumière », l’idée religieuse et sa légitimité.
C’est essentiellement autour de celles-ci que s’articulera mon discours dont la
volonté sera de marquer moins son particularisme que son originalité, au sens
premier du terme.
Lorsque le
voyageur sur internet aborde le site de l’Ordre, il est accueilli par ces
phrases :
« L'Ordre de Lyon est un Ordre initiatique
chrétien et non « christique », ce qui signifie que tous ses membres ont la
même Foi rattachée à l'Église Indivise.
L'Ordre de Lyon tient sa dénomination par référence
historique au courant spirituel ayant existé dans la ville du même nom au cours
des XIX° et XX° siècles, et porté par des Frères éminents comme Jean BRICAUD et
Constant CHEVILLON.
L'Ordre de Lyon, se définit comme nécessairement chrétien dans toutes ses
branches, ce qui implique la foi de tous les membres de l'Ordre,notamment dans
la Sainte Trinité, l'Incarnation, la mort et la résurrection de N.S.J.C. ainsi
que dans les autre dogmes du christianisme primitif tels qu'ils sont préservés
et enseignés au sein de l'Eglise Gnostique Apostolique tenant sa filiation apostolique de Saint Marc.
Le Souverain Sanctuaire de Bethanie a été fondé le 23°
jour du mois d'octobre ANNO VERAE LUCIS 000.000.004, au zénith de Paris par un
groupe de FF disposant légitimement de la totalité du dépôt que la Tradition
nomme ORDRE DE LYON, à savoir la filiation de Constant CHEVILLON tant sur le
plan Maçonnique, Martiniste, qu'au titre
de l'Eglise Gnostique.
A ce titre, dans le cadre de l'Ordre de Lyon fut
constitué pour les temps actuels le Souverain Sanctuaire de Bethanie qui
proclame que nul être de Désir ne saurait entrer ou demeurer au sein de
l'Ordre, s'il ne se trouve aidé par la Grâce, être Chrétien selon la Tradition
de la Franc-Maçonnerie et des Anciens Devoirs, sa Foi l'engageant à se placer
sous la protection du Sublime Architecte des Mondes et à pratiquer
l'Evangile. »[1]
L’essentiel
se voit ainsi signifié, FF :. Et SS :. de l’Ordre sont Chrétien et
fait, croyant et pratiquant… l’Evangile.
A aucun
moment n’est-il question de l’adhésion à une idée, un concept, le Grand
Architecte se voit ici nommé, ainsi que son fils, premier enfant de la lumière,
le Christ. Point n’est besoin de chercher d’éventuel contournement pour
signifier l’évident : L’entrée dans le Temple se fait, par la circumambulation,
autour, moins d’un livre de la loi, que de la Bible. Cette clarification de la
position du Maçon de l’Ordre, de son engagement, se voit clairement explicitée,
si besoin était, par l’acclamation qui ouvre les Travaux.
Là est
l’essence du Rite, là en est sa spécificité… Ou sa légitimité.
Sa
spécificité au sein de la nébuleuse maçonnique dont les diverses rites se
rassemblent plus volontiers autour d’un humanisme, certes louable, mais dont
l’expression, malgré les textes et les pratiques souvent claires, se voit
marquée de la Réforme du XVIIIe réfutant
la mention divine pour l’évocation de la raison par la philosophie. Naît alors
un paradoxe qu’il nous est impossible de ne pas voir, s’il est de norme aux
premiers degrés de ces Rites de ne pas concevoir ni l’incarnation ni même le
message Divin, ceux-ci deviennent références aux grades supérieurs. Que faut-il
entendre ?
Si l’on
revient aux origines de la F :. M :., dans leur réalité acceptée, on
aborde l’histoire de nos ancêtres opératifs, dont la tâche, la mission, le
devoir étaient d’œuvrer, chacun en son domaine, sur les chantiers des Eglises
des XIIe et XIIIe siècles. Dans cet esprit, était-il nécessaire que ces
oeuvriers, ces maçons, constituant une élite, puissent bénéficier de toute la
latitude nécessaire à l’exercice de leur art, ils étaient francs (libres).
Est-il dés
lors crédible d’envisager ces Frères des premiers temps comme agnostiques,
comme dénués de toute conscience religieuse ?
Est-il
possible de croire que des cathédrales, des églises, des monastères purent être
bâtis si ces hommes ne possédaient pas la foi ?
Il est
évident que non, comme cela nous est exprimé par les anciens devoirs[2],
instruisant App :. et Comp :. tant des origines de l’Art que de la façon,
oserai-je dire l’esprit, dans lequel il doit être pratiquée (entre autre).
C’est avant
tout ici que se positionne la fidélité du Maçon de l’Ordre, par l’acceptation
et l’épreuve du Divin en lui, première condition quant à l’édification de ce
temple intérieur dont les rituels se font pourtant, pour la plupart, l’écho.
Si la
F :. M :. « traditionnelle » voit ses origines dans la
réception de FF:. spéculatifs et la lente progression de la négation du vocable
même de Dieu, les Rites Egyptiens, et plus particulièrement le nôtre, naquirent
du désir (de la nécessité) du retour aux sources, comme en rend compte
l’expression de « la Réforme de la Réforme », également appelée
« Réforme lyonnaise » (véhiculée par Willermoz), d’inspiration
chrétienne et mystique, au Convent National des Gaules en 1778.
Fossiles,
puis épiphénomènes, les rites égyptiens se sont orientés à leur tour vers
l’agnosticisme et l’a-dogmatisme dans le désir avoué de s’intégrer dans le
paysage maçonnique du plus grand nombre, malheureusement de plus en plus
uniforme.
Parmi eux,
et en quelque sorte à leur origine moderne, l’Ordre de Lyon s’enorgueillit de
filiations réelles, de transmissions directes, n’ayant aucun lien avec ce que
d’aucun pourrait qualifier d’usurpations, d’abus, pourtant à l’origine de rites
modernes s’autoproclamant légitimes, sans doute à la source de la perte de
valeurs plus anciennes.
L’Ordre de
Lyon, se voulant fidèle aux anciens devoirs, à l’idée sans laquelle nul temple
ne peut-être construit par l’incroyant, celui-ci s’est vu porté, sans
concession, par nos FF :. passés, payant parfois cette intégrité (parfois
qualifiée d’intégrisme) de leur vie.
Si le Maçon
de l’Ordre se voit comme atypique de l’extérieur, il n’en est cependant qu’un
F :. parmi les autres cherchant à s’améliorer lui-même avant que
d’améliorer le monde.
Il
travaille et se rapproche « plus près encore de cette Intelligence
Supérieure, que certains nomment Dieu, c’est en ce lieu, cette conscience de ce
qui deviendra Présence, que se manifeste le vrai Mystère, le secret de toute
initiation. »[3]
Il utilise
les mêmes outils, les mêmes mots gestes et attouchements, que ses FF :.
des autres Orients, mais la foi, chez lui, n’est pas tabou.
Chrétien
mais pas catholique, l’Eglise à laquelle il appartient n’est autre que
l’Ecclesia, la communauté des croyants, une et indivise, unie dans la foi du
christianisme primitif, de l’église de Jean, de Luc, de Marc, de Paul,
d’Augustin…
Son
enseignement est ouvert à tous, si leur cœur est ouvert au Message véhiculé par
les Evangiles, sans restriction religieuse et philosophique pour autant, comme
le démontre la constitution même de notre Loge.
Un
enseignement hautement initiatique et à ce titre hautement édificateur, un
enseignement ouvert à l’échange, entre Bouddhiste, Soufis… Entre croyants en
fait pour la plus grande gloire du Grand Architecte de l’Univers.
J’ai dit.
·
Il importe
de souligner que la mixité dans le cadre des Loges de Sr Jean n’existe pas au sein
de l’Ordre, conformément à la Tradition défendue par Constant CHEVILLON. Un droit
de visite réciproque est en revanche pratiqué.
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